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Les stomies
EN PRATIQUE : LA COLOSTOMIE
AU COMPTOIR : « Des poches vidangeables seraient bien plus pratiques pour ma colostomie »
« Il y a longtemps que j’utilise des poches fermées pour ma stomie. Or je viens de découvrir qu’il existe des poches vidangeables. Ça me semble beaucoup plus pratique. Pourquoi ne me les avez-vous jamais proposées ? »
UNE OU DEUX PIÈCESFRANCK L’HERMITTEVotre réponse
« Les poches vidangeables ne sont pas adaptées à votre cas. Votre stomie est située vers la fin du tube digestif. Vos selles étant solides, il n’est donc pas possible de vider la poche. En revanche, vous pouvez demander à votre médecin si une irrigation colique ne serait pas envisageable et plus confortable pour vous. »
Systèmes une ou deux pièces
Les stomies, aussi bien digestives qu’urinaires, sont toujours des orifices incontinents, sans sphincter. Elles nécessitent donc toujours des poches de recueil des substances émises (selles, urines). Ces poches peuvent être directement collées autour de la stomie, ou fixées sur un support lui-même collé à la peau péristomiale.
– Le système une pièce
Il se fixe d’un bloc sur la peau, la poche étant munie d’une partie autocollante. L’ensemble doit être décollé et renouvelé à chaque fois que la poche est changée. Le changement de poche est rapide mais le décollement renouvelé de la partie adhésive peut à la longue irriter la peau.
– Le système deux pièces
Il comporte d’une part, une poche de recueil et, d’autre part, un support adhésif sur lequel vient se fixer la poche, qui est orientable à volonté. Le support reste en place 2 à 4 jours tandis que la poche peut être changée aussi souvent que nécessaire. Bien qu’un peu plus encombrant que le système une pièce, le système deux pièces convient particulièrement aux patients ayant une peau sensible.
Les poches
– Poche ouverte ou fermée
Les poches pour colostomie sont des poches fermées car les selles sont solides. Elles doivent être changées lorsqu’elles sont pleines. Les poches vidangeables (fermées par un clamp) ne sont utilisables qu’en période de diarrhée.
Elles sont habituellement destinées aux iléostomisés ou en cas de colostomie transverse droite (proche de l’iléon). Les poches munies d’un robinet sont des poches pour urostomie.
– Poche opaque ou transparente
Les poches transparentes sont préférées pour les premiers jours d’appareillage. Elles permettent de voir si le liquide ou les matières fécales ne présentent pas d’anomalies (hémorragie par exemple), et d’observer la stomie au travers de la poche afin de surveiller son évolution ainsi que le bon positionnement de la poche et du système protecteur au niveau de la stomie. Par la suite, une poche opaque peut être choisie.
– Poche recouverte
Certaines poches sont recouvertes d’un voile en non-tissé diminuant la transpiration à l’emplacement de la poche et donc l’irritation de la peau. Ces poches sont conseillées aux personnes ayant la peau sensible.
– Poche de petite taille
Il existe des minipoches permettant une autonomie de quelques heures pour la pratique du sport, de la natation ou des relations sexuelles.
Les supports
Dans les systèmes deux pièces, le support permet le maintien de la poche au niveau de la stomie et peut rester en place jusqu’à 4 jours : d’un côté il est adhésif, tandis que de l’autre il est équipé d’un système de fixation de la poche.
La plupart sont munis d’un système de fixation par emboîtement. Certains sont équipés d’une bague de sécurité (Alterna Plus système 2 pièces, Consecura, Almarys Twin Support…) permettant un verrouillage à chaque changement de poche.
D’autres, plus récents, voient la poche se fixer par un système adhésif repositionnable (Esteem Synergy). Tous sont équipés d’un protecteur cutané (gommes à haut pouvoir absorbant formant une barrière protectrice).
Certains sont convexes et sont utilisés dans les cas de stomies planes ou invaginées, de faiblesse abdominale ou d’obésité.
Le support doit être découpé pour être parfaitement adapté à la stomie. La forme et la taille de la découpe se font à 2 ou 3 mm autour de la stomie.
POUR APPROFONDIR : L’irrigation colique
L’IRRIGATION COLIQUEFRANCK L’HERMITTELe principe
Il s’agit d’un lavement d’eau tiède administré par l’orifice de la stomie toutes les 48 heures et ayant pour but de provoquer l’évacuation complète du côlon, permettant pendant cette période de se passer d’appareillage ou d’utiliser un matériel plus discret (compresse maintenue par du sparadrap hypoallergénique, tampon obturateur ou minipoche).
Pour qui ?
Cette technique n’est toutefois envisageable que chez les colostomisés acceptant les contraintes de cette technique (période d’apprentissage, nécessité de disposer également de poches classiques en cas de diarrhée…) et relève d’une prescription médicale.
Quand la pratiquer ?
L’irrigation peut être pratiquée à n’importe quel moment de la journée, avec une préférence pour le matin, après le petit déjeuner. Cette manipulation nécessite environ 1 heure et doit être effectuée tous les deux jours.
Gérer les problèmes
– Si l’eau ne pénètre pas, bouger le cône pour trouver un nouvel axe.
– Si les matières sont trop dures (manque d’apport hydrique), masser légèrement l’abdomen. Si l’eau ressort seule, mettre une poche car des rejets tardifs peuvent se produire.
– Si des matières sont rejetées entre deux irrigations, supprimer tout laxatif, éviter les aliments qui fermentent et ceux qui ont un effet laxatif.
– En cas de spasmes coliques ou de contractions (injection d’eau trop rapide, eau trop froide, réservoir d’eau mal positionné), arrêter temporairement le débit d’eau, vérifier la température et le positionnement du réservoir, respirer profondément et reprendre l’irrigation quand les spasmes ont disparu.
EN PRATIQUE : L’ILÉOSTOMIE
AU COMPTOIR : « J’ai une plaque rouge douloureuse autour de mon iléostomie »
« J’ai une iléostomie depuis deux ans. Depuis quelques jours, la peau autour de ma stomie est irritée, rouge et luisante. Ça ne me gratte pas mais ça me fait mal et je ne supporte plus ma poche. C’est la première fois que ça m’arrive et je ne sais plus quoi faire. »
CHANGER DE POCHEFRANCK L’HERMITTEVotre réponse
« Il s’agit d’un problème fréquent chez les iléostomisés, car les selles sont assez liquides et contiennent des enzymes digestives qui attaquent la peau. De plus, l’écoulement de liquide est plus ou moins continu. Je vous conseille d’utiliser un support de poche muni d’un protecteur cutané. En général, cela suffit pour que l’irritation disparaisse. Si toutefois le problème ne se résout pas rapidement, parlez-en à l’infirmière qui vous suit afin de voir si l’appareillage est bien adapté. »
Le matériel de recueil
– Les poches
Puisque les selles émises sont liquides, on utilise des poches vidangeables, fermées par un clamp.
Le système 2 pièces est préférable car il diminue le risque d’irritation cutanée déjà très grand chez les iléostomisés (les matières émises étant très irritantes). Les supports sont souvent munis d’un protecteur cutané.
– Eviter les fuites
La taille et la forme de la stomie peuvent évoluer, il faut donc bien la regarder et la mesurer régulièrement. Un mesureur de stomie est généralement fourni avec les boîtes de poches ou de supports, ou disponible sur simple demande auprès du laboratoire.
Le support adhésif doit être découpé à 2 ou 3 mm de plus que le diamètre de la stomie.
– Protéger la peau
Pour éviter les irritations cutanées dues au contact des selles sur la peau péristomiale, on utilise des protecteurs cutanés, sous forme de plaque, d’anneaux ou de pâte plus ou moins épaisse en tube ou en barrettes, à base de gommes ou d’hydrocolloïde.
CHOIX DU SYSTÈMEFRANCK L’HERMITTELe changement de poche
– Quand ?
-#gt; Les poches vidangeables doivent être vidées toutes les 3 heures et changées toutes les 24 à 48 heures.
-#gt; En cas d’utilisation de poches fermées, elles doivent être changées toutes les 3 à 4 heures (après chaque remplissage), de préférence avant les repas.
-#gt; Pour les systèmes deux pièces, le support est changé tous les 3 à 4 jours.
– Quel savon utiliser ?
Pour nettoyer la stomie et la peau péristomiale, ne pas utiliser de savon liquide antiseptique (qui dessèche la peau), d’éosine, éther, alcool, parfum ou eau de Cologne.
Préférer l’eau du robinet tiède et le savon de Marseille.
– Comment sécher la stomie ?
Eviter le coton qui peut laisser des fibres.
Utiliser des compresses (stériles ou non), un gant de toilette réservé à cet usage, des mouchoirs en papier ou encore un sèche-cheveux à distance.
– Soins d’hygiène
Si la zone de stomie est dans une zone de pilosité, couper les poils aux ciseaux ou les raser au rasoir électrique. Ne pas utiliser de crème dépilatoire ni de rasoir manuel.
– En cas d’irritation
En cas d’irritation péristomiale, appliquer de la pâte péristomiale. Bannir les crèmes de protection cutanée classiques.
POUR APPROFONDIR : Les complications locales des stomies
Liées à la chirurgie
– Eventrations ou hernies péristomiales
Elles sont souvent dues à l’hypotonie musculaire péristomiale sur une paroi ayant déjà subi plusieurs opérations.
– Sténoses ou rétrécissement de l’orifice de la stomie
Elle risque de gêner l’évacuation des matières fécales et de provoquer une dilatation en amont.
– Prolapsus et extériorisation de l’intestin à travers la stomie
Cette complication est due à un orifice stomial trop large et survient alors à la suite d’un effort violent, de la toux ou d’un appareillage maintenu par une ceinture trop serrée.
– Rétractation de la stomie
Ce problème apparaît le plus souvent chez un patient ayant un tissu adipeux épais, lorsque la stomie est trop courte.
– Mauvais choix du site
Le choix du site de la stomie est très important. Il ne faut pas qu’elle soit située dans un pli cutané profond de l’abdomen (risque de frottement, de non-adhérence de l’appareillage et d’irritation cutanée), ni sous celui-ci (le patient ne pouvant pas la voir pour réaliser les soins et la mise en place de la poche), rendant l’appareillage difficile. Dans ce cas, une transposition de stomie est nécessaire.
Autres complications
– Irritation cutanée
-#gt; Due au contact des matières fécales, surtout en cas d’iléostomie.
Ce problème est lié à la mauvaise adaptation de l’appareillage.
Le protecteur cutané doit être soigneusement découpé selon la forme et la taille de la stomie (1 à 2 mm de plus).
-#gt; Intolérance de l’appareillage, par allergie de contact à l’adhésif.
La peau est rouge et démange. Le diagnostic est confirmé si l’apposition d’un morceau d’adhésif ou de poche sur la peau du bras ou de la cuisse induit la même réaction.
– Ulcération de la stomie
A l’inverse de l’irritation cutanée induite par une découpe trop grande, la découpe trop petite peut entraîner une ulcération de la stomie (oedème, hémorragie, induration puis ulcération), pouvant évoluer à l’insu du malade puisque cette dernière est insensible.
– Saignements au niveau ou autour de la stomie
Ils sont souvent dus à un nettoyage trop énergique de la stomie et sont sans gravité. Ils cèdent à l’application d’une compresse ou d’un gant imbibés d’eau froide.
EN PRATIQUE : DIÉTÉTIQUE DES STOMIES DIGESTIVES
AU COMPTOIR : « J’ai une colostomie et je suis constipée. Donnez-moi un laxatif ! »
« Cela fait quelques jours que je suis constipée. Je voudrais un laxatif. Avant mon opération, je prenais souvent des gélules de bourdaine. Pourriez-vous m’en donner une boîte ? »
Votre réponse
« Non ! Dans votre cas, il ne faut pas utiliser de laxatif irritant. Il faut boire beaucoup : eau, jus de fruits et bouillons de légumes et augmenter votre ration de fruits et de légumes. Vous pouvez aussi assaisonner vos salades avec de l’huile de paraffine. Si malgré ces conseils la constipation persiste, consultez votre médecin. »
Les règles hygiénodiététiques
– Juste après l’opération
En cas d’iléostomie, un régime sans résidus ou une alimentation liquide sont conseillés. Les fruits, les légumes cuits et les produits laitiers sont réintroduits progressivement. Eviter les accélérateurs de transit et les aliments produisant des gaz.
– Au retour à une alimentation « normale »
Attention aux fruits et légumes crus plus difficiles à digérer ! Prendre ses repas au calme et bien mastiquer.
Manger modérément, à intervalles réguliers. Boire à chaque repas, éviter les glaces, pâtisseries à la crème, plats trop gras.
En cas d’iléostomie, bien saler les aliments car les selles évacuées contiennent beaucoup de sel.
Les troubles du transit
– La diarrhée
En cas de diarrhée, augmenter l’apport de liquides, supprimer les produits laitiers et les légumes sauf les carottes, consommer pâtes, riz et semoule.
– La constipation
Une glace suivie d’un café chaud peut résoudre le problème : la glace accélère la progression du contenu intestinal (car elle entraîne la contraction de la vésicule biliaire) et le café augmente la motricité intestinale. Privilégier les aliments accélérant le transit : jus de fruits, café, légumes verts, graisses.
– Les gaz intestinaux
Ils peuvent entraîner un gonflement de la poche : percer un petit trou à l’aide d’une aiguille puis presser doucement la poche pour faciliter l’évacuation du gaz puis coller une pastille autocollante (fournie avec les poches). Une noisette de vaseline mise à l’entrée de la stomie permet d’étouffer les bruits liés aux gaz.
Le matériel adapté
– Les désodorisants
Ils existent sous forme de bâtonnets désodorisants (AOS de Convatec), de gélules absorbant les gaz (Biotrol C60) ou de solutions désodorisantes (Coloplast), et peuvent être glissées dans les poches de recueil.
– Les gélifiants
Ce sont des comprimés se gélifiant au contact des liquides à mettre dans la poche de stomie (Braun Ileo Gel). Ne pas avaler !
Pour les iléostomisés, ils évitent les fuites et diminuent les éclaboussures lors de la vidange de la poche.
– Les filtres
La plupart des poches sont munies de filtres absorbant les odeurs. Il est également possible d’ajouter un filtre (Braun) pour les modèles anciens qui n’en ont pas.
POUR APPROFONDIR : Quels médicaments conseiller ?
Constipation
Il existe un risque de ballonnements, de spasmes intestinaux, et surtout d’expulsion de matières compactes pouvant abimer la stomie. Il faut donc vite traiter la constipation. Eviter le lactulose qui peut donner des gaz. Conseiller de préférence des PEG (Forlax, Movicol, Transipeg…).
Diarrhée
En cas de diarrhée, le risque de fuite avec irritation péristomiale est important. Smecta, Gélopectose (qui augmente la viscosité des selles) ou lopéramide peuvent être conseillés. Un protecteur cutané en pâte permet de mieux isoler la peau autour de la stomie tant que dure la diarrhée.
Dans tous les cas
Toute constipation ou diarrhée qui dure plus d’une ou deux journées sans être due à un changement notable d’alimentation doit entraîner une consultation. Elle peut être due à une récidive de la pathologie pour laquelle la stomie a été faite. Il ne faut pas en retarder le diagnostic.
EN PRATIQUE : L’UROSTOMIE
AU COMPTOIR : « Ma mère de 80 ans pourra-t-elle changer sa poche toute seule ? »
« Ma mère de 80 ans doit être opérée d’un cancer de la vessie. On m’a dit qu’elle devrait ensuite porter des poches pour le recueil des urines. Comme elle vit seule, je me demande si elle pourra les changer elle-même… »
QUEL MATÉRIEL ?Votre réponse
« Votre mère sera prise en charge avant et après l’opération par une infirmière spécialisée appelée stomathérapeute, dont le travail consiste à surveiller l’évolution de la stomie, c’est-à-dire de l’orifice que le chirurgien va créer au niveau abdominal pour permettre l’écoulement des urines. L’infirmière va pratiquer les soins postopératoires mais aussi expliquer à votre mère la mise en place du matériel et les soins à apporter à la stomie. Cela se passe en général très bien. Si toutefois elle rencontrait des problèmes, votre mère pourrait bénéficier d’une aide pour ses soins quotidiens. »
Les sondes
– Quand sont-elles nécessaires ?
L’urostomie consiste à retirer la vessie et à dévier les voies urinaires. Lorsque les uretères sont directement reliés à la peau (ce qui n’est pas toujours le cas : voir « Pour approfondir »), une sonde permanente doit être placée dans chaque uretère pour permettre l’écoulement des urines et empêcher que les uretères ne rétrécissent.
– La mise en place
Les sondes doivent être changées régulièrement (tous les 2 mois) par un urologue. Il est possible que certains urostomisés mettent eux-mêmes leur sonde en place (ces sondes sont disponibles en pharmacie). Certaines sont munies d’un filet radio-opaque facilitant les contrôles radiologiques.
– Les complications liées aux sondes
Parfois les sondes ont tendance à sortir de la stomie ; il convient alors de les maintenir par un fil noué autour de la sonde et fixé à la peau par un adhésif microporeux. Certains modèles sont livrés avec un opercule de fixation, mais cela provoque souvent une macération et favorise les irritations cutanées.
La sonde ne doit pas sortir de plus de quelques centimètres de la stomie. Veiller à ce qu’elle ne franchisse en aucun cas le système antireflux de la poche.
Les systèmes une ou deux pièces
L’urine issue de la stomie, munie ou non d’une sonde, doit être récoltée dans une poche.
Comme pour les colostomies et iléostomies, les poches peuvent être munies d’un système adhésif (système 1 pièce) ou venir se fixer sur un support adhérant à la peau (système 2 pièces). Dans ce dernier cas, le support reste en place 3 à 4 jours.
La stomie peut parfois nécessiter un support convexe pour une meilleure adhérence.
Les poches de jour ou de nuit
Toutes les poches utilisées par les urostomisés sont munies d’une valve antireflux pour éviter que l’urine ne remonte dans les uretères (risque infectieux) et sont vidangeables, ce qui permet de ne changer la poche que toutes les 48 heures.
– Dans la journée
Les poches de jour sont munies d’un robinet ou d’un tube de vidange. Les poches classiques ont une contenance de 150 à 500 ml, soit une autonomie de 2 à 3 heures. Pour une autonomie plus grande, il existe également des poches de jambe de 500 ml à 1 litre à fixer à la cuisse ou au mollet, reliées à la poche de jour par un tuyau.
– Pour la nuit
Les sacs collecteurs de nuit, d’une capacité de 2 litres, permettent de ne pas avoir de vidange à effectuer la nuit. Ces poches de nuit sont munies d’un tuyau qui vient se fixer sur le robinet de la poche de jour. Pour les urostomisés porteurs de deux stomies (et donc deux poches de jour), il existe des embout en Y permettant la connexion des deux poches de jour sur le même collecteur de nuit.
Le sac collecteur est en général suspendu au pied du lit ou disposé dans un bac en plastique sous le lit. Le sac de nuit peut être vidé, lavé à la Javel ou à l’eau vinaigrée et réutilisé plusieurs semaines. Dans ce cas, choisir un collecteur muni d’un robinet.
Que faut-il boire en cas d’urostomie ?
– Augmenter la ration hydrique
Il est indispensable de boire beaucoup d’eau : 2 l/j en plus des autres boissons (infusions, sodas…). Préférer une eau faiblement minéralisée : Evian, Volvic.
– Acidifier les urines
Des urines alcalines augmentent le risque d’infection urinaire et d’incrustation de sels basiques sur la peau péristomiale. Il convient de les acidifier, en modifiant l’alimentation.
– En cas d’urostomie de type Bricker
Il est nécessaire de boire des eaux minéralisées salées ou de l’eau additionnée de bicarbonate de soude pour compenser la résorption des sels de l’urine par la muqueuse intestinale (segment d’iléon utilisé pour réaliser la stomie).
Il faut aussi prévenir les patients que de petits filaments blanchâtres peuvent apparaître dans l’urine. Ils correspondent au renouvellement de la muqueuse intestinale.
– Aspect de l’urine
Certains aliments entraînent des modifications de l’aspect des urines :
– les betteraves colorent l’urine en rouge ;
– les asperges, le chou, le café… donnent une odeur particulière à l’urine.
En cas de lésions
– Irritations péristomiales
Elles sont fréquentes et peuvent être dues à différents facteurs.
-#gt; Fuites par mauvaise adaptation du calibre des sondes.
-#gt; Urine trop alcaline, avec dépôt de cristaux.
La lésion est épaisse, suintante et douloureuse. Elle apparaît le plus souvent quand la stomie est plate, que l’appareillage n’est pas adapté et que les urines sont alcalines. Le traitement consiste en l’application de compresses imbibées d’eau vinaigrée (1/3 de vinaigre blanc pour 2/3 d’eau) ou de solution d’acide acétique à 5 %.
Il convient d’adapter l’alimentation pour acidifier les urines jusqu’à guérison.
-#gt; Dermites ou mycoses
Elles sont fréquentes chez les diabétiques, après un traitement antibiotique ou s’il y a hypersudation.
– Nécroses
C’est une complication précoce qui s’installe quelques heures après l’intervention. Elle exige alors une reprise chirurgicale. Ce type de problème fait bien apparaître l’intérêt de l’utilisation de poches transparentes dans les premiers temps.
La nécrose peut également s’observer plus tard au niveau de la jonction uretère-peau.
POUR APPROFONDIR : Comment est réalisée une urostomie ?
LES DEUX IMPLANTATIONSFRANCK L’HERMITTEIl existe deux méthodes pour réaliser une stomie urinaire.
– Implantation directe
Elle relie chaque uretère directement à la peau. Une sonde permanente est alors placée dans chaque uretère, permettant l’écoulement des urines.
– Implantation indirecte
Elle relie les uretères à un segment d’intestin grêle d’une vingtaine de centimètres (urostomie type Bricker). Une extrémité du segment d’intestin grêle utilisé est fermée et l’autre est abouchée à la peau. L’avantage de cette intervention est de ne nécessiter qu’un seul orifice cutané (et donc une seule poche) et de se passer de sondes à demeure. Toutefois, il s’agit d’une opération plus complexe qui ne peut pas être réalisée chez tous les patients.
EN PRATIQUE : VIVRE NORMALEMENT
AU COMPTOIR : « Je veux apprendre à nager malgré mon urostomie »
« Mon fils Arthur a 6 ans et, depuis sa naissance, il vit avec une urostomie. Il voudrait apprendre à nager. Je lui ai dit que ce n’était pas possible. Il est obligé de rester à l’école dans une autre classe pendant le sport. C’est quand même dommage ! »
PARTIR À L’ÉTRANGER AVEC UNE STOMIEVotre réponse
« Une stomie n’est pas une maladie. Elle n’empêche pas de faire du sport ! Arthur peut apprendre à nager en utilisant une poche de petite taille qu’il videra avant sa séance de natation et qu’il pourra dissimuler sous son maillot de bain (de préférence un boxer). Les appareillages actuels et les adhésifs résistent bien à l’eau chlorée ainsi qu’à l’eau salée. Prévenez son institutrice et expliquez bien à Arthur comment vider, mettre sa poche en place et sécher l’ensemble après la piscine, et tout se passera bien. Il existe aussi des associations de stomisés qui vous conseilleront et vous rassureront très certainement. »
Sport
La stomie n’est pas une contre-indication au sport hormis pour les sports de contact (judo, rugby…).
Chez l’iléostomisé, veiller à avoir un apport d’eau et de sel suffisant.
En cas de bains prolongés en mer, rivière ou piscine en plein été, changer l’appareillage plus souvent car l’adhérence peut être légèrement diminuée.
Certains matériels du stomisé sont adaptés au sport : ceinture (pour maintenir la poche et surtout sécuriser le patient), poche de petite taille, tampon obturateur… Les minipoches absorbantes avec gélification autorisent la baignade en cas d’urostomie en permettant la gélification de 100 ml d’urine (diurèse de 1 à 2 heures).
Sexualité
Si les commandes nerveuses des fonctions sexuelles n’ont pas été abîmées par l’opération, les relations sexuelles sont tout à fait possibles.
Toutefois, certains couples rencontrent des problèmes d’ordre psychologique ou organique. Le médecin peut alors proposer des solutions palliatives (éventuellement pharmacologiques).
La pharmacien, quant à lui, peut suggérer un matériel plus adapté aux relations intimes : poche opaque, recouverte de tissu, couvre-poche, poche plus petite et aussi ceinture pour maintenir la poche en place…
Grossesse
La grossesse n’est pas incompatible avec la stomie si elle est envisagée avec l’avis du médecin et qu’elle est bien surveillée. La stomie ne met en jeu ni la vie du foetus ni celle de la future mère.
Il peut arriver que la stomie s’élargisse en fin de grossesse, il convient dans ce cas de conseiller des poches de diamètre supérieur.
Prise en charge
Sécurité sociale
Le patient stomisé est pris en charge à 100 % après demande auprès du médecin-conseil de la Sécurité sociale.
Régime invalidité
Le stomisé peut obtenir une carte d’invalidité auprès de sa mairie de résidence. Le taux d’invalidité est en général de 80 % (station debout pénible), ce qui confère aux malades certains avantages (demi-part supplémentaire du quotient familial, places numérotées réservées dans les transports en commun…). La carte est en général valable 1 à 5 ans.
POUR APPROFONDIR : Soigner un patient stomisé
Contre-indications
Il n’y a pas de médicaments contre-indiqués en cas de stomie. Toutefois, certains n’ont pas d’action car la dérivation a éliminé leur site d’absorption.
En cas de stomie pratiquée très haut dans le tractus digestif, la plupart des médicaments ne seront pas absorbés et ne pourront donc pas agir. Dans ce cas très particulier, les patients sont en général très suivis d’autant qu’ils doivent souvent subir une alimentation entérale, puisque, comme les médicaments, les aliments ne sont pas absorbés par le tube digestif.
En cas d’iléostomie, en raison de la suppression de l’iléon, la vitamine B12 n’est pas absorbée.
De même l’utilisation de colestyramine (Questran) est sans intérêt chez l’iléostomisé car elle agit en fixant les sels biliaires. Or les sels biliaires excrétés dans la bile sont normalement réabsorbés par l’iléon (cycle entérohépatique). Sans iléon, les sels biliaires ne peuvent pas être réabsorbés et réexcrétés avec la bile.
En cas de colostomie ou d’iléostomie, le lactulose est déconseillé car il fermente et peut donner des gaz qui seront mal supportés.
Mises en garde
Certains médicaments colorent les urines (Aldomet, vitamines B2 et B12, fer, Flagyl, Modopar…).
Il faut penser à prévenir et rassurer les patients urostomisés pour leur éviter une inquiétude inutile.
L’AVIS DU SPÉCIALISTE
Pr Claire Guédon, gastroentérologue à l’hôpital Charles-Nicolle, CHU de Rouen
« Quels sont les symptômes qui doivent amener à consulter ? »
Le patient stomisé est un patient comme les autres qui peut vivre normalement. Toutefois, certains symptômes doivent alerter le pharmacien et le patient stomisé.
Par exemple la présence de sang dans la stomie peut être due à une ulcération traumatique ou un prolapsus stomial, qui est banal mais souvent spectaculaire et gênant pour le patient.
Chez l’iléostomisé, la modification de débit de la stomie est à surveiller car le patient peut vite se déshydrater : ce qui est essentiel dans le cas de l’iléostomisé, c’est de manger très salé. L’iléostomisé perd environ 9 grammes de chlorure de sodium par litre de selles (on peut aussi donner une supplémentation en sel).
Chez le colostomisé, il faut faire attention au risque de fécalome. Concrètement, il faut consulter en cas d’absence de selles, si le patient se plaint de douleurs et qu’il est ballonné ou encore s’il semble souffrir d’une fausse diarrhée de constipation. Un examen clinique ou une radio de l’abdomen sans préparation préalable sont indispensables.
Certaines autres pathologies découlent de la stomie elle-même : l’ulcération, la désinsertion (un côté de la stomie est mal ourlé, mais cela apparaît dans les semaines qui suivent de l’opération), la sténose, la malabsorption dans le cas de la jéjunostomie ainsi que tous les problèmes cutanés.
COMMUNIQUEZ ! LES STOMIES
DES IDÉES DE VITRINES
LA CONCEPTION EN IMAGE : LE RELAIS VILLE-HÔPITALDAMIEN SCHITTEREn France, 80 à 100 000 personnes vivent avec une stomie. Bien sûr, la discrétion s’impose pour ces patients qui parfois ressentent leur stomie comme une véritable mutilation. Mais aujourd’hui, un maintien à domicile médicalisé est possible. Une vitrine est l’interface idéale pour démontrer notre capacité à être le relais entre l’hôpital et la ville.
La vitrine ville-hôpital
Positionnez, au milieu de la vitrine, une croix verte découpée dans du carton fort, au centre de laquelle vous dessinerez un sourire, symbole de l’accueil et du service du pharmacien. De part et d’autre, reconstituez : à gauche, un fond uni blanc, réalisé avec un panneau recouvert de papier blanc, sur lequel est peint un grand « H » bleu, symbole de l’hôpital (ou un « H » blanc sur fond bleu). Un lit d’hôpital (certains loueurs de matériel médical en disposent) ou éventuellement une potence miniature est placé devant ce panneau. A droite, la chambre du domicile : choisissez un papier peint (ou un simple papier cadeau) pour recouvrir un deuxième panneau, et disposez des meubles de poupée pour figurer la chambre à coucher : lit, commode, armoire, chaise…
Les slogans : « La pharmacie, un monde de soins à proximité », « La pharmacie pour être de nouveau chez soi », « La volonté de simplifier vos soins à domicile », « La pharmacie, le relais de l’hôpital ».
La vitrine « Les rôles du pharmacien »
Vous pouvez également imaginer une vitrine qui présente les rôles du pharmacien, par des phrases types regroupées en trois pôles dans des bulles de BD : « Médicaments », avec des bulles comme : « Je tousse et j’ai mal à la gorge », « J’ai une gastro » ; un pôle « Conseils » avec les bulles : « Dois-je me faire vacciner ? », « Que mettre dans ma trousse à pharmacie ? » ; un autre pôle « Matériel médical » illustré par « Je voudrais louer un pèse-bébé », « Il me faut des cannes anglaises »… Dans ce contexte des demandes de patients, l’une des bulles du pôle « Matériel médical » peut faire référence aux stomies : « Je voudrais des poches pour pouvoir me baigner malgré ma stomie. » Ces bulles peuvent être découpées dans du carton blanc et collées sur des panneaux recouverts de papier uni. Choisissez un titre illustrant le thème de la pluralité des tâches du pharmacien : « Chez votre pharmacien, tous vos problèmes trouvent une réponse », « La pharmacie, un monde de soins à proximité », « Passion santé, passion conseils », et présenter des articles de matériel médical et pourquoi pas quelques échantillons de poches pour stomies.
DES CONSEILS POUR VOTRE ESPACE CLIENT : Comment créer un espace de confidentialité
Nos clients demandent de plus en plus la confidentialité dans le respect évident du secret professionnel. Trop souvent, des clients pressés ne respectent pas cette limite et se « collent » au client que vous servez. Comment répondre à cette demande de confidentialité somme toute bien légitime ?
Si votre espace client est suffisamment grand, vous pouvez définir par une simple ligne matérialisée au sol une distance de confidentialité. La mise en place formelle d’une ligne est de nature à rétablir les limites nécessaires. Expliquez votre démarche en plaçant un écriteau à côté ou en avant de cette ligne. Le texte de cet écriteau peut être conçu comme suit :
« Madame, Monsieur, pour que nous puissions servir chaque client avec toute l’attention et la confidentialité souhaitées, merci de rester derrière cette ligne verte en attendant votre tour. »
Les outils de la confidentialité
Créer un lieu de confidentialité à l’officine peut se faire simplement avec un paravent qui masquera aux yeux des autres clients ce qui doit être caché ou ce que l’on ne veut pas montrer. Créer un espace de confidentialité, c’est aussi permettre à son interlocuteur de pouvoir s’asseoir pour qu’il puisse se sentir plus à l’aise. Vous rechercherez dans la pharmacie un endroit suffisamment spacieux pour y installer deux chaises et un paravent. Vous ferez ainsi bénéficier vos clients d’un nouveau service : la confidentialité.
Comment utiliser votre espace confidentialité
Autant il est de plus en plus souhaitable de proposer un espace de confidentialité, autant il est essentiel de ne pas l’imposer à vos clients. Ce n’est pas à vous de déterminer si votre interlocuteur veut s’isoler. Cette démarche, si elle n’est pas souhaitée, peut être ressentie comme une mise à l’écart ou la démonstration d’un caractère exceptionnel aux yeux des autres clients, puisque, au lieu de rassurer, vous distinguerez. Dans ce cas comme dans beaucoup d’autres, il est toujours souhaitable de proposer sans insister.
LES MOTS POUR LE DIRE : Comment proposer le tête-à-tête
La proposition de cet « entretien » plus privé doit être toujours argumenté. Par exemple, si vous voulez présenter une nouvelle poche à une personne stomisée, vous pouvez lui dire : « J’aimerais prendre un peu de temps pour vous parler de vos nouvelles poches. Nous serions certainement mieux là pour en discuter. » (en montrant l’espace de confidentialité) ; ou : « Avez-vous des questions à me poser ? Que penseriez-vous d’en parler là ? » Cette proposition se doit d’être la plus naturelle possible.
Le rapport de trois quarts
Le rapport en face à face peut être ressenti comme peu chaleureux. En revanche, si vous vous placez en position de biais vous limitez la distance. Moins protocolaire, la position de trois quarts incite plus au dialogue, vous met en position d’écoute active et facilite la relation d’aide. Votre position devient alors plus celle du confident et du conseiller et vous constaterez à la pratique que votre comportement changera instinctivement.
Les mots à ne pas dire
Nous sommes tenus au secret professionnel. Ce secret s’étend aussi aux membres de la famille de nos clients. Combien de clients cherchent à cacher leur état à leur conjoint, soit pour ne pas les inquiéter, soit pour leur cacher la réalité…
Sachez bien individualiser chaque patient et ses demandes personnelles, évitez de dire : « Nous avons reçu les nouvelles poches de votre femme » ou « J’ai vu votre mari hier, il n’avait pas l’air en forme »… Dans ce dernier cas par exemple, il est possible que le mari ne souhaite pas dire à sa femme qu’il est passé à l’officine. Faites attention au contenu émotionnel de certains mots : cancer, tumeur, diabète, … ou de mots trop techniques comme mélanome, angiome, métastase.
Nous nous devons d’être chaleureux et porteur quand cela est possible d’un message d’espoir en insistant sur les progrès considérables faits ces dernières années dans la prise en charge de ces maladies « lourdes » et difficiles à vivre pour les patients.
DOCUMENTEZ-VOUS
ASSOCIATIONS
Fédération des stomisés de France
76-78, rue Balard, 75015 Paris, tél. : 01 45 57 40 02, http://www.fsf.asso.fr,
e-mail : contact@fsf.asso.fr
La FSF regroupe environ une soixantaine d’associations de stomisés et cherche à apporter une aide à leur réinsertion.
Elle propose en particulier la visite pré- ou postopératoire d’un « stomisé-contact », personne de la fédération ayant subi elle-même une stomie, formée à ce contact souvent déterminant pour le vécu de l’opération, et prête à donner des conseils pratiques ou à témoigner sur la vie pratique avec une stomie.
La FSF édite également un guide pratique intitulé « Vous avez dit stomie ? ». Composé de trois chapitres (« Pourquoi une stomie ? », « Les appareillages et les soins », « La vie quotidienne »), il explique clairement ce qu’est une stomie, répertorie les différents types de matériels existant et donne de nombreux conseils pour réussir sa vie au quotidien malgré la stomie.
INTERNET
L’information en urologie
Tout savoir sur les stomies urinaires, c’est possible grâce à la rubrique réalisée par une infirmière stomathérapeute au sein de ce site consacré à l’urologie.
Le repérage et le marquage de l’emplacement de la future stomie, la préparation à l’intervention chirurgicale (régime sans résidu, préparation colique en vue du prélèvement d’un fragment d’iléon), l’appareillage, les accessoires, les soins d’hygiène sont détaillés de façon très précise.
Vivre avec une iléostomie
http://afa.asso.fr/stomies.htm
La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique sont deux maladies inflammatoires intestinales chroniques pouvant conduire à une intervention chirurgicale supprimant la portion malade de l’intestin et mettant en place une iléostomie.
Le site de l’AFA (Association François-Aupetit), consacré à ces deux maladies, présente dans une de ses pages les caractéristiques de l’iléostomie ainsi que des conseils pratiques sur la vie quotidienne, l’alimentation et les troubles du transit. Un lien vers les associations de stomisés est disponible.
Les sites des laboratoires
http://www.bbraun.com, http://www.coloplast.fr, http://www.convatec.com, http://www.hollister.fr
La plupart des laboratoires commercialisant du matériel pour stomisés ont créé des sites riches en informations sur leurs produits bien sûr, mais aussi sur l’intérêt des stomies, les conseils pratiques pour bien vivre avec sa stomie… Certains laboratoires proposent un numéro Vert permettant l’appel d’une infirmière stomathérapeute, d’autres offrent des brochures (et même une bande dessinée pour les plus jeunes) disponibles gratuitement en ligne ou sur commande : mode d’emploi des poches de recueil et supports protecteurs, guides pratiques, livrets sur la diététique, l’irrigation colique…
Il est utile de consulter une telle mine d’informations souvent très claire et abondamment illustrée.
Qu’est-ce qu’une colostomie ?
-#gt; La colostomie est souvent réalisée de façon temporaire. L’opération consiste à retirer la partie malade de l’intestin et à relier l’extrémité saine du côlon à la peau. La continuité du tube digestif est rétablie dans un deuxième temps.
-#gt; Puisqu’il s’agit d’un abouchement de l’intestin, la stomie est insensible au toucher (pas de terminaisons nerveuses). Elle doit être nettoyée avec douceur pour éviter les saignements.
-#gt; La colostomie remplace l’anus et permet l’évacuation des selles. Celles-ci ne sont plus contrôlées par un sphincter et doivent être recueillies dans une poche. Selon qu’il s’agit d’une colostomie droite (début du côlon) ou gauche (plus loin dans le côlon), elles sont de consistance variable, de semi-liquides à plus solides, ce qui conditionne le matériel utilisé et justifie les différents types de matériels existants.
-#gt; Lorsque les selles sont solides, on conseille des poches fermées. Lorsqu’elles sont liquides, les poches vidangeables sont utiles. Pour les colostomies, les systèmes 1 ou 2 pièces peuvent être utilisés. L’irrigation colique est envisageable uniquement en cas de colostomie gauche.
Qu’est-ce que l’iléostomie ?
-#gt; L’opération consiste à retirer la partie malade de l’intestin et à relier l’extrémité saine de l’iléon à la peau.
-#gt; Comme pour toutes les stomies, après l’intervention, la stomie est rouge violacé et plus ou moins oedémateuse. Sa taille diminue un peu par la suite. Il est donc très important de bien surveiller l’évolution de la stomie afin d’éviter les complications.
-#gt; Les selles sont beaucoup plus liquides que les selles habituelles puisqu’elles ne sont pas passées dans le côlon où s’effectue, en temps normal, la réabsorption d’eau. Elles contiennent des débris alimentaires pas entièrement digérés, des gaz, des sucs digestifs colorant les effluents en jaune et des enzymes digestives qui attaquent la peau. Les irritations cutanées sont assez fréquentes.
Repérage de la stomie
-#gt; Il doit être réalisé de façon très soigneuse pour faciliter une bonne accessibilité et visibilité par le patient (indispensable lors de la mise en place des poches). Pour être facilement appareillable, la stomie doit être placée à distance des plis cutanés, d’une cicatrice ou d’un relief osseux. Il faut également tenir compte des habitudes vestimentaires du patient.
-#gt; En pratique, le patient est placé successivement en position couchée, assise légèrement penchée en avant puis debout, pour repérer les plis cutanés.
-#gt; Le site choisi, souvent à proximité ou sous l’ombilic, est repéré par une injection de sérum physiologique intradermique en vue de l’opération chirurgicale.
Conseils pratiques
-#gt; Les supports ou poches prédécoupés ne conviennent que si la forme de la stomie est bien ronde. En cas de stomie ovale ou irrégulière, la partie centrale doit être redécoupée avec des ciseaux à 2 mm du pourtour de la stomie.
-#gt; Ne pas hésiter à utiliser largement les pâtes protectrices pour combler les irrégularités et isoler la peau autour de la stomie. L’adhérence de la poche n’en sera que meilleure.
-#gt; Changer les poches loin des heures des repas (de préférence avant les repas).
-#gt; Avant de mettre en place la poche, séparer les parois en faisant entrer un peu d’air pour éviter que les deux faces n’adhèrent entre elles.
-#gt; Veiller à ce que les vêtements et les sous-vêtements ne compriment pas la stomie.
-#gt; Bien noter la marque et la référence des poches et des supports habituels.
-#gt; Conserver les poches et les supports dans un endroit sec, à l’abri de la chaleur et du froid.
-#gt; Avoir un stock de poches correspondant à environ un mois de traitement.
-#gt; Toujours avoir sur soi de quoi parer à toute éventualité : poche de rechange, support, mouchoirs en papier, sacs en plastique jetables.
-#gt; Pour une colostomie, prévoir des poches vidangeables en cas de diarrhée. De même, lors des coloscopies de contrôle, mettre une poche vidangeable le jour de l’examen.
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Tél : 06 49 72 16 11
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