Préparateurs : le CNP PPO fait son entrée au congrès de la FSPF

© DR - De gauche à droite : Maud Aubout, Élodie Martin, Jérôme Heurtier-Hernandez, Arielle Bonnefoy.

Préparateurs : le CNP PPO fait son entrée au congrès de la FSPF

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Publié le 11 octobre 2025
Par François Gleize
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Pour la première fois, le Conseil national professionnel des préparateurs en pharmacie d’officine (CNP PPO) dispose d’un stand au Congrès national des pharmaciens, organisé par la FSPF à Lyon les 11 et 12 octobre. Objectifs du week-end : asseoir la reconnaissance de la profession et sensibiliser les titulaires à l’obligation de développement professionnel continu (DPC) de leurs équipes.

Le CNP PPO au CNP. C’est un symbole fort qui s’est matérialisé ce samedi 11 octobre 2025 à Lyon. Au cœur du Congrès national des pharmaciens (CNP), organisé par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), un stand est, pour la première fois, occupé par les préparatrices et préparateurs du Conseil national professionnel des préparateurs en pharmacie d’officine (CNP PPO). Pour ses membres, cette présence est à la fois une reconnaissance et un point de départ.

« C’est la première fois que des préparateurs sont représentés officiellement dans ce congrès », souligne Arielle Bonnefoy, présidente du CNP PPO. Créé en 2022 avec pour mission de représenter la profession auprès des autorités de santé, notamment sur les questions de DPC (développement professionnel continu) et d’évolution du métier, le premier enjeu du CNP PPO était de se faire connaître. Et reconnaître ! Pour Maud Aubout, coordinatrice de l’organisation, cet « enjeu est en bonne voie d’être rempli ». Mais il est temps de passer à l’étape suivante.

DPC : ouvrir le dialogue avec les titulaires

« C’est une chance unique d’être ici pour faire avancer les dossiers », abonde Jérôme Heurtier-Hernandez, représentant régional sud-est du CNP PPO et préparateur à Saint-André-de-Corcy (Ain). Car au-delà du symbole, le CNP PPO est venu avec un message clair, adressé aux titulaires. « Nous sommes là pour aller à la rencontre des pharmaciens, pour les sensibiliser et les informer sur le sujet prioritaire de l’obligation de DPC des préparateurs », explique Élodie Martin, récemment nommée porte-parole de l’instance et préparatrice à Grenoble (Isère).

Une enquête rendue publique par le CNP PPO en août 2025 avait en effet mis en lumière que seul un tiers des préparateurs en pharmacie d’officine avaient déjà validé une action de DPC à cette période. Encore plus révélateur : 91 % d’entre eux n’avaient toujours pas créé de compte sur le site de l’Agence nationale du DPC (ANDPC). Les freins ? Méconnaissance du dispositif, complexité des démarches, mais aussi manque d’investissement voire désintérêt ​​​​​du titulaire, identifié comme l’un des principaux obstacles au déploiement.

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Un constat que partage sans détour Arielle Bonnefoy : « J’ai l’impression que les pharmaciens n’ont pas encore intégré que les préparateurs sont aussi soumis à une obligation de DPC », déplore-t-elle. « Une équipe officinale, ce n’est pas que le titulaire et des adjoints ! », martèle la présidente du CNP PPO, également animée par la volonté de « transmettre l’amour de [sa] profession ».

Des chantiers ambitieux pour structurer la profession

La présence au Congrès national des pharmaciens est aussi l’occasion de « prendre des contacts pour l’avenir », ajoute Élodie Martin. Et une opportunité de présenter l’ensemble des travaux engagés par le CNP PPO. Plusieurs sous-commissions de travail sont déjà lancées, notamment concernant l’adaptation de l’offre de formation aux besoins réels des officines et aux attentes des préparateurs, qui plébiscitent des thèmes comme la santé de la femme, la prise en charge de la douleur ou encore le bon usage du médicament.

Le CNP PPO travaille également à répertorier l’offre existante de DPC accessible aux préparateurs sur l’ensemble du territoire, via une cartographie nationale.

Entre autres chantiers, l’organisme planche sur la définition d’un référentiel métier intégrant les nouvelles missions officinales et l’élaboration d’un guide d’aide à la reconnaissance des qualifications professionnelles des préparateurs ressortissants européens, en lien avec les autorités administratives compétentes.

Premiers résultats attendus « dans 6 mois à 1 an », précise l’équipe du CNP PPO qui compte prochainement développer des actions de communication sur la traçabilité des actions de DPC — un point noir relevé par son enquête car 82 % des préparateurs formés ne traceraient pas leurs actions.