L’ophtalmologie au comptoir

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Publié le 22 mars 2003
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EN PRATIQUE : LA CONJONCTIVITE INFECTIEUSE

AU COMPTOIR : « Je me suis réveillé avec l’oeil collé »

« Depuis ce matin, ma paupière gauche est gonflée et l’oeil me picote. Il est rouge et lorsque je me suis réveillé, il était collé par des sécrétions. Je n’ai pas mal, ma vision n’est pas perturbée mais c’est gênant. Que faire ? »

Votre réponse

« Ces signes sont ceux d’une conjonctivite infectieuse. Nettoyez abondamment vos deux yeux (même si un seul est touché) avec cette solution de lavage oculaire. Mettez ensuite une à deux gouttes de ce collyre antiseptique, six fois par jour. Au coucher, après avoir lavé vos yeux, mettez un grain de riz de cette pommade ophtalmique. Si ça ne va pas mieux d’ici 72 heures, contactez votre médecin. »

Bactérienne ou virale ?

Fréquent, ce phénomène inflammatoire de la surface de l’oeil (conjonctive), au départ unilatéral et de début brutal, se caractérise par une vasodilatation, un oedème, une infiltration cellulaire, une exsudation.

Sans traitement, le second oeil est atteint dans la même semaine. Il s’agit généralement d’une pathologie aiguë durant moins de 4 semaines.

– Des causes variables

Les conjonctivites bactériennes aiguës sont essentiellement dues à des staphylocoques, streptocoques ou pneumocoques.

Les pathologies virales sont dues à des Adénovirus, fréquents dans l’eau des piscines. Souvent associées à un état grippal ou pseudo-grippal, elles sont très contagieuses, incubent 8 à 10 jours et se transmettent par contact direct.

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– Des symptômes communs…

Virales ou bactériennes, les conjonctivites se ressemblent : pas de prurit, hémorragie conjonctivale modérée, kératite parfois, occasionnellement fièvre ou angine. Des membranes ou pseudo-membranes venant du tissu épithélial nécrosé sont parfois présentes.

– … et des différences

Six signes cliniques permettent de les différencier (voir tableau ci-dessus) :

– l’intensité de l’hyperhémie ;

– l’aspect des sécrétions ;

– le chémosis : infiltration oedémateuse de la conjonctive formant un bourrelet autour de la cornée ;

– l’épiphora ou production de larmes excessive ;

– la présence de follicules : lymphocytes de la conjonctive bulbaire et palpébrale qui s’accumulent en masse punctiforme à l’aspect granuleux ;

– les adénopathies : la lymphe de la région oculaire se draine dans les ganglions lymphatiques préauriculaires et sous-maxillaires.

Six règles à suivre

1. Devant un ou deux globes oculaires rouges, interroger le patient sur ses antécédents : port de lentilles, traitements antérieurs et mode de survenue.

2. Pendant toute la durée du traitement, retirer impérativement ses lentilles : les produits instillés pourraient les endommager et les lentilles sont susceptibles d’être à l’origine de l’infection.

3. Ne pas interrompre prématurément le traitement, ne pas diminuer la posologie et le rythme.

4. Les conjonctivites infectieuses sont contagieuses, un proche a-t-il souffert récemment d’une telle pathologie ?

5. Pour ne pas contaminer l’entourage, éviter de se gratter les yeux, se laver les mains avant et après l’instillation d’un collyre ou d’une pommade ophtalmique, utiliser des affaires de toilette personnelles.

6. L’hygiène oculaire passe par un bon entretien des lentilles de contact. Se laver les mains et utiliser les produits adéquats pour éviter le développement de germes.

Quel traitement ?

– Premier temps : nettoyer les yeux à l’aide de sérum physiologique ou d’une solution antiseptique et calmante.

-#gt; But : éliminer les résidus présents dans le cul-de-sac conjonctival qui se collent aux cils et calmer l’irritation. Avec une compresse imbibée, nettoyer le bord des paupières. Lavage oculaire au moins matin et soir.

– Second temps : instiller un collyre antibactérien.

Face à une pathologie virale qui n’a pas de traitement spécifique (hormis les conjonctivites herpétiques), cela peut paraître futile mais évite pourtant une surinfection. L’utilisation d’antibiotiques en première intention n’est d’ailleurs pas obligatoire. Souvent les antiseptiques s’avèrent suffisants pour traiter des conjonctivites infectieuses peu marquées. Si les signes cliniques sont plus sévères, l’emploi des antibiotiques est de rigueur.

-#gt; Les collyres antibiotiques sont à utiliser à raison de 1 à 2 gouttes, 3 à 8 fois par jour, à intervalle régulier, pendant au moins 5 à 7 jours.

-#gt; Les collyres antiseptiques s’utilisent à raison de une goutte 6 à 8 fois par jour pendant 48 heures puis 4 fois par jour (7 à 10 jours de traitement en moyenne).

-#gt; L’emploi des pommades ophtalmiques antibiotiques, moins pratique, se fait préférentiellement au coucher. Appliquer alors dans le cul-de-sac conjonctival une quantité équivalente à un grain de riz.

POUR APPROFONDIR : Le rôle de la conjonctive

OÙ EST LA CONJONCTIVE ?

La conjonctive, muqueuse translucide, brillante et finement vascularisée, est composée de trois parties : la conjonctive bulbaire, qui recouvre la face antérieure du globe oculaire jusqu’au limbe, la conjonctive palpébrale, qui recouvre la face postérieure des paupières, et, enfin, le fornix ou cul-de-sac conjonctival. Elle forme avec la surface de la cornée le sac conjonctival qui possède trois fonctions principales.

– Fonction protectrice contre les germes pathogènes : sous la conjonctive palpébrale et au sein du fornix se trouvent les ganglions lymphatiques de l’oeil qui renferment lymphocytes et plasmocytes.

– Fonction articulaire : lisses et humides, recouvertes du film lacrymal, les muqueuses peuvent glisser facilement l’une sur l’autre.

– Fonction de mobilité : les jonctions entre les différentes composantes permettent au globe oculaire d’effectuer des mouvements dans toutes les directions.

EN PRATIQUE : LA CONJONCTIVITE ALLERGIQUE

AU COMPTOIR : « Mon fils a les yeux gonflés et larmoyants »

« Ce matin, nous avons profité du printemps pour faire une promenade en forêt. Ce soir, mon fils de neuf ans se mouche et a les yeux gonflés qui piquent et qui pleurent. »

Votre réponse

« Il s’agit certainement d’une réaction allergique au pollen. Nettoyez tout de suite ses deux yeux avec du sérum physiologique ou une solution oculaire antiseptique en dosettes (à faire matin et soir). Ensuite, instillez six fois par jour, à intervalle régulier, une goutte d’un collyre antiallergique. Votre fils, malgré la démangeaison, ne doit pas se frotter les yeux. Il doit éviter de se promener de nouveau en forêt. Contre la rhinite, il lui suffit d’avaler un antihistaminique. Le traitement est à poursuivre trois jours, mais si les symptômes persistent au-delà de 48 heures consultez votre médecin. »

Reconnaître une allergie oculaire

La conjonctivite allergique touche les deux yeux.

– Les signes cliniques

Ils sont plus ou moins présents lors d’une conjonctivite allergique « classique » :

– le larmoiement,

– une hyperhémie,

– un chémosis,

– un écoulement aqueux,

– une sensation de corps étranger,

– une rhinite.

La conjonctivite printanière touche généralement les enfants de 4 à 12 ans, essentiellement les garçons. Dans ce cas, l’allergie oculaire médiée par les IgE peut s’accompagner d’un asthme. Il s’agit alors d’une urgence médicale qui nécessite l’avis d’un praticien.

– Les autres symptômes

Peuvent s’observer :

– une photophobie,

– un prurit intense,

– une hyperhémie sévère avec présence d’énormes papilles sous-palpébrales qui peuvent par frottement léser la cornée.

– Le traitement

Le traitement se décompose en trois étapes :

– l’éviction de l’allergène ;

– le lavage abondant des culs-de-sac conjonctivaux (4 fois par jour) pour éliminer l’allergène et diluer les médiateurs de la réaction inflammatoire ;

– l’instillation de collyres qui enrayent la réaction allergique par inhibition de la dégranulation mastocytaire (acide cromoglycique, lodoxamide, acide N-acétylaspartylglutamique).

Les présentations unidoses sont à préférer du fait de la toxicité potentielle sur la conjonctive des conservateurs contenus dans les collyres classiques.

L’irritation oculaire

Rougeur de l’oeil, larmoiement, sensation de corps étranger sont des symptômes d’une conjonctivite allergique mais qui évoquent aussi une conjonctivite d’irritation. Cependant, le larmoiement est généralement plus faible que lors d’une allergie, l’écoulement aqueux est absent et une blépharite (inflammation du bord libre des paupières) est présente.

– Les causes

– Fatigue, déficit de sommeil, travail sur écran.

– Polluants ou irritants : fumée, vent, air conditionné, solvants, froid, chaud…

– Trouble de la vision binoculaire.

– Verres mal centrés.

– OEil sec.

– Verres correcteurs insuffisants ou trop forts.

– Troubles de la réfraction non corrigés : hypermétropie.

– Le traitement

En attendant une consultation médicale, les collyres anti-irritants (une goutte 2 à 4 fois par jour) atténuent momentanément la gêne.

POUR APPROFONDIR : Conservateurs dans les collyres : rôles et risques

Un collyre doit répondre à quatre impératifs : stabilité, tolérance, activité et stérilité. C’est pourquoi, hormis dans certaines préparations unidoses, on adjoint au principe actif un ou plusieurs conservateurs antimicrobiens qui permettent une utilisation du flacon de 15 jours à un mois après ouverture.

Les conservateurs se répartissent en cinq catégories : les dérivés mercuriels (phénylmercure, mercurobutol, thiomersal), les ammoniums quaternaires (chlorure de benzalkonium, cétrimide, bromure de benzododécinium…), les amidines (chef de file : la chlorhexidine), les parabens et les dérivés alcooliques.

Ces molécules toxiques pour les bactéries peuvent aussi malheureusement l’être pour la conjonctive. Par cytotoxicité directe, elles sont susceptibles d’engendrer des effets délétères. Erosion épithéliale, diminution du film lacrymal, réactions allergiques et d’hypersensibilité sont autant de symptômes que l’on peut rencontrer suite à l’utilisation de collyres ou de solutions de lavage oculaire renfermant des conservateurs. En outre, un emploi chronique peut réduire l’efficacité de la chirurgie glaucomateuse. C’est pourquoi il est préférable, surtout lors de traitement au long cours, de conseiller des formes pharmaceutiques dénuées de conservateurs.

EN PRATIQUE : LES PATHOLOGIES DES PAUPIÈRES

AU COMPTOIR : « J’ai un bouton sur la paupière »

ORGELET OU CHALAZION

« J’ai un petit bouton plein de pus à la base des cils. Ce matin, ma paupière supérieure était gonflée, l’oeil un peu rouge et, même si je vois bien, la sensation est désagréable. J’aimerais être soulagée rapidement. »

Votre réponse

« Il s’agit d’un compère-loriot ou orgelet. Lavez-vous les yeux et paupières à l’aide d’une solution antiseptique et calmante. Cinq minutes plus tard, appliquez cette pommade ophtalmique. Répétez ce geste quatre à six fois par jour pendant une semaine. Le trouble de la vision dû à la pommade disparaît en quelques minutes. Durant la durée du traitement, évitez de vous maquiller.

Si vous ne constatez pas un mieux d’ici trois jours, consultez votre médecin. »

Les pathologies des paupières

Les pathologies des paupières les plus fréquentes sont l’orgelet, le chalazion et la blépharite ciliaire.

– L’orgelet est une infection bactérienne aiguë d’une ou plusieurs glandes, sous la forme d’un nodule douloureux avec point central purulent. Il est généralement dû à Staphylococcus aureus.

Il est récurrent lorsqu’il accompagne un diabète, des affections gastro-intestinales ou une acné.

Il peut être externe ou interne. S’il est interne, il est localisé sur les glandes de Meibomius.

Après éruption et drainage du pus, l’évolution est favorable en quelques jours.

– Le chalazion est simplement une induration des paupières et plus particulièrement des glandes de Meibomius, par accumulation des sécrétions.

Nodule ferme et indolore à la palpation, asymptomatique, il est surtout gênant esthétiquement.

Contrairement à l’orgelet basé sur un cil, le chalazion ne modifie pas la courbure de la paupière. Il ne présente pas non plus de pus puisqu’il s’agit d’un enkystement de la glande.

Enfin, son évolution est beaucoup plus lente, de quelques semaines à quelques mois. Il est difficile à traiter, récurrent et peut se surinfecter. Il nécessite parfois une incision chirurgicale et un curetage.

– La blépharite ciliaire est une inflammation squameuse généralement bilatérale des bords libres de la paupière. Elle s’accompagne d’un érythème, d’un épaississement des paupières, de dépôts squameux, de cils qui adhèrent à cause de l’hypersécrétion des glandes palpébrales. Le patient ressent des démangeaisons, des brûlures et des irritations.

Souvent accompagnée d’une conjonctivite, la blépharite ciliaire est d’origine infectieuse, parasitaire ou allergique. Elle se développe plus facilement sur une peau séborrhéique. La fumée, l’air conditionné, les poussières aggravent et favorisent la persistance de la pathologie.

Une hygiène rigoureuse

Ces trois pathologies ont tendance à récidiver. Il est indispensable de nettoyer préalablement l’oeil et les paupières à l’aide d’une solution stérile antiseptique ou de sérum physiologique, préférentiellement sous forme de dosettes.

– Face à un orgelet, on peut conseiller le retrait du cil correspondant au follicule infecté à l’aide d’une pince à épiler préalablement stérilisée.

– Dans le cadre de la blépharite ciliaire, les squames séborrhéiques sont ôtés grâce à un Coton-tige imprégné d’un gel ophtalmique nettoyant (Blephagel) au moins deux fois par jour.

Pommade ou collyre ?

Après le lavage oculaire, le choix de la forme galénique à appliquer est déterminé par la pathologie et la disponibilité du patient.

Les pommades sont plus efficaces que les collyres puisque le temps de contact entre le principe actif et l’oeil est nettement supérieur (une demi-heure contre quelques minutes). Grasses, elles entraînent un trouble provisoire plus long de la vision. La forme pommade est à éviter si l’affection s’accompagne d’un traumatisme oculaire. En effet, elle peut dans ce cas gêner les examens ou gestes chirurgicaux.

On peut proposer d’appliquer le collyre la journée et la pommade le soir.

Quel traitement ?

-#gt; Les collyres à employer sont identiques à ceux des conjonctivites infectieuses.

Orgelet et blépharite nécessitent un traitement antiseptique et/ou antibiotique local d’une semaine (Atébémyxine, Novomyxine…). Il est porté à quinze jours pour le chalazion.

-#gt; Les pommades à base d’oxyde de mercure aux propriétés antiparasitaires sont efficaces : Oxyde mercurique jaune 1 % Chauvin, Ophtergine, Pommade Maurice 2,5 %. Elles ne doivent pas être utilisées en cas d’allergie aux composés mercuriels ni associées aux collyres iodés, encore moins appliquées sous pansement occlusif.

POUR APPROFONDIR : Se méfier des pathologies virales

L’herpès des paupières et le zona ophtalmique sont deux urgences médicales. Le conseil se limite à reconnaître la pathologie et à orienter vers le spécialiste. Il ne faut surtout pas céder à la pression de certains patients persuadés qu’une pommade ophtalmique à base de corticoïdes prescrite antérieurement pour une autre pathologie les soulagerait. Le résultat serait désastreux, en faisant « flamber » l’infection.

L’herpès des paupières

Il peut apparaître à la suite d’une exposition aux rayons UV. C’est une pathologie rencontrée plus particulièrement dans les stations balnéaires ou de ski. Latent dans le tissu, le virus diffuse alors le long des fibres nerveuses, du ganglion du trijumeau à la surface de la peau. Le plus souvent unilatérales, des vésicules caractéristiques, douloureuses, en bouquet, remplies de liquide séreux, apparaissent à la jonction peau-muqueuse. Le patient perçoit une sensation de brûlure qui diminue grâce à l’application d’une pommade ophtalmique virustatique. Afin de prévenir toute récidive, il faut éviter les expositions intenses aux UV.

Le zona ophtalmique

Il survient après une primo-infection du virus de la varicelle. Une réactivation ou une réinfestation provoque l’apparition d’une douleur intense du nerf ophtalmique avec érythème, oedème, photosensibilité et lacrimation. Associées dans plus d’un cas sur deux à une blépharite, des vésicules contenant un liquide clair se forment sur la face. Elles éclatent et sont remplacées par des croûtes brunes amenées à tomber. Cette pathologie peut aboutir à une inflammation intraoculaire sévère. Le patient doit être dirigé en urgence vers un praticien qui lui prescrira un traitement antiviral topique et systémique.

EN PRATIQUE : LA KÉRATOCONJONCTIVITE

AU COMPTOIR : « La lumière me fait mal aux yeux »

« Avec ce soleil radieux, j’ai passé ma journée sur les pistes de ski. Mais j’avais oublié mes lunettes de soleil. Ce soir mes yeux sont rouges, pleurent et la lumière me gêne. »

Votre réponse

« Il s’agit d’une ophtalmie dite « des neiges » due à une exposition solaire trop intense et sans protection. Dès que vous rentrez à la maison, reposez-vous dans la quasi-obscurité. Instillez dans les deux yeux ce collyre anti-irritant, à raison de une goutte toutes les heures. Appliquez cette pommade cicatrisante à base de vitamine A, juste avant de vous mettre au lit. Avalez un antalgique si vous souffrez de maux de tête ou de douleurs oculaires. Si demain vous avez toujours les mêmes symptômes, ne partez pas skier et allez consulter. »

Les symptômes

L’apparition des symptômes de la kératoconjonctivite liée aux UV dépend de la durée d’exposition et de l’intensité du rayonnement : quelques minutes pour la soudure à l’arc ; 5 à 8 heures pour l’exposition balnéaire ou alpine.

Le patient se plaint de douleurs, d’un larmoiement, d’une photophobie, d’une sensation de corps étranger et parfois d’un blépharospasme (fermeture spasmodique des paupières). La kératoconjonctivite est résolutive en 12 à 14 heures avec un traitement suivi à la lettre.

Le traitement

-#gt; En premier, garder les yeux au repos dans la semi-obscurité durant plusieurs heures.

-#gt; Les collyres efficaces sont à base de méthylsulfate de N-méthylhydroxyquinoléinium (Uvéline) et d’actinoquinol (Uvicol), à instiller toutes les heures au début, puis trois fois par jour dès le lendemain sans dépasser trois jours de traitement.

Uvéline, présenté en flacon se conservant quinze jours après ouverture, et les unidoses jetables d’Uvicol sont déconseillés aux porteurs de lentilles (risque de coloration). Uvicol renferme un vasoconstricteur, la synéphrine, contre-indiquée en cas de glaucome par fermeture de l’angle.

-#gt; Il est possible d’appliquer un masque apaisant à base d’eau de bleuet ou d’eau de rose sur les yeux fermés pendant 10 minutes. Les compresses imprégnées de ces liquides peuvent être rafraîchies.

-#gt; A défaut, masser les paupières deux à trois fois par jour avec de l’huile d’amande douce.

-#gt; Si nécessaire appliquer une pommade cicatrisante à la vitamine A, matin et soir.

-#gt; Protéger les yeux par des lunettes de soleil : les lunettes professionnelles ou utilisées en altitude ou en mer sont fermées sur les côtés.

POUR APPROFONDIR : Les risques des rayonnements pour les yeux

L’oeil, devant trop d’UV, court le risque immédiat de kératoconjonctivite.

-#gt; La kératoconjonctivite aux ultraviolets touche préférentiellement les personnes soumises à de fortes quantités de lumière solaire associées ou non à la réflexion lumineuse : skieurs, marins, vacanciers, agriculteurs…

La lumière artificielle peut aussi engendrer le même type de troubles : les soudeurs, les photographes, le personnel travaillant dans les salons UV sont eux aussi potentiellement à risque.

Très douloureuse, cette brûlure se traite aisément. Mais si l’on persiste, l’endothélium cornéen peut être attaqué. Affaiblie par la perte définitive de certaines de ses cellules, la cornée réagira moins bien lors d’interventions chirurgicales tels la cataracte ou le laser. En outre, une exposition répétée peut engendrer des ulcères chroniques de la cornée.

-#gt; La conjonctive peut aussi être le siège d’un pinguecula, épaississement jaunâtre de l’épithélium périlimbique, et, à un stade supérieur, de ptérygion, voile opaque partant de la conjonctive qui recouvre la cornée.

-#gt; Le cristallin est sensible à la lumière, sa maturité n’apparaît seulement qu’à 10-12 ans et, à l’âge adulte, 10 % des rayons ne sont pas filtrés et parviennent jusqu’à lui.

S’exposer trop au soleil peut conduire à un vieillissement précoce pouvant aboutir à une cataracte.

Le pourcentage d’opérés augmente d’ailleurs de 3 % chaque fois que l’on dépasse un degré de longitude vers le sud.

EN PRATIQUE : L’OEIL SEC

AU COMPTOIR : « J’ai l’impression d’avoir les yeux secs »

« L’isotrétinoïne assèche ma peau, mais j’ai aussi l’impression que mes yeux sont plus secs qu’avant. Existe-t-il un collyre qui puisse me soulager ? »

Votre réponse

« Le traitement que vous prenez est souvent à l’origine d’une sécheresse oculaire. Je vous conseille l’emploi de larmes artificielles, à instiller trois à six fois par jour en fonction des besoins. »

Un symptôme, des pathologies

Le syndrome de Gougerot-Sjögren, la polyarthrite rhumatoïde mais aussi l’atrophie ou une lésion des glandes lacrymales diminuent voire annihilent la sécrétion de larmes. Une carence en vitamine A, des facteurs environnementaux (fumée de cigarettes, pollution, air conditionné), le vieillissement, les médicaments (rétinoïdes, atropiniques, psychotropes, antiparkinsoniens, bêtabloquants, certains contraceptifs oraux), les conservateurs contenus dans les collyres peuvent perturber l’hydratation de la cornée en diminuant les sécrétions lacrymales. Le patient se plaint alors de sensations de brûlures, de rougeur et de… lacrimation excessive ! Cette production paradoxale de larmes est en fait engendrée par une plus grande sensibilité de la conjonctive et de la cornée.

POUR APPROFONDIR : Comment est hydraté l’oeil ?

Le film des larmes qui humidifie la conjonctive et la cornée constitue la première barrière d’une surface oculaire qui comporte trois couches :

– La couche externe huileuse, sécrétée par les glandes de Meibomius, les glandes sébacées et sudoripares du rebord de la paupière, est épaisse de 0,1 µ.

Elle stabilise les larmes et ralentit leur évaporation.

– La couche intermédiaire aqueuse est produite par les glandes lacrymales. D’une épaisseur de 8 µ, elle assure la mobilité de la conjonctive palpébrale sur la cornée ainsi que le maintien d’une surface cornéenne lisse, pour une excellente qualité des images. Composée à 99 % d’eau, elle contient des protéines qui procurent leurs caractères antimicrobiens aux larmes.

– La couche interne de mucine (0,8 µ)

Hydrophile, sécrétée par les glandes lacrymales et les cellules caliciformes de la conjonctive, elle empêche la formation de gouttelettes sur la cornée.

Une fois produites, les larmes sont balayées par les fibres du muscle orbiculaire des paupières.

Lorsque les paupières se ferment, elles amènent les larmes vers les méats lacrymaux. Leur trajet se poursuit via les canalicules lacrymaux, le sac lacrymal et le canal lacrymal.

EN PRATIQUE : LES TRAUMATISME DE L’OEIL

AU COMPTOIR : « Mon fils a reçu du sable dans l’oeil »

« Mon fils de 6 ans a reçu en se bagarrant du sable dans les yeux. Depuis il se gratte et a encore des grains malgré un lavage oculaire. »

Votre réponse

« Nous allons lui nettoyer les yeux à l’aide de dosettes de sérum physiologique pour éliminer les grains de sable qui le gênent. D’ici quinze minutes, instillez dans les deux yeux une à deux gouttes de ce collyre antiseptique afin de diminuer l’irritation et d’éviter une infection. Faites ceci quatre à six fois dans la journée, pendant trois jours. Si votre fils se plaint de douleurs ou de troubles de la vue, contactez un ophtalmologiste. »

Projections dans l’oeil

Face à un traumatisme mécanique ou chimique, les premiers soins à l’officine sont souvent décisifs pour le devenir de la vision du patient. La délivrance de collyres contenant un anesthésique local n’est pas justifiée sans avis médical, sous peine de pérenniser une ulcération de la cornée non détectée.

– Traumatisme mécanique

La présence d’un corps étranger entraîne une sensation désagréable, un larmoiement à chaque clignement de l’oeil et un blépharospasme (fermeture involontaire spasmodique des paupières). Il faut alors laver abondamment les yeux à l’aide d’une solution oculaire ou de sérum physiologique puis, en éversant les paupières supérieures et inférieures, s’assurer que le corps étranger a été correctement enlevé. Si ce n’est pas le cas, renouveler l’opération jusqu’à sa disparition. Instiller ensuite une goutte de collyre antiseptique 4 à 6 fois par jour pour calmer l’irritation conjonctivale et parer à un développement bactérien. Le traitement est à poursuivre pendant 72 heures.

-#gt; Votre conseil

Porter des lunettes de protection lors des travaux à risque et avoir une vaccination antitétanique à jour.

– Traumatisme chimique

Les acides, les bases, les détergents, les solvants, les colles ou les irritants (gaz lacrymogène) peuvent provoquer des irritations et des lésions oculaires irréversibles. L’officine est la première étape d’un traitement en urgence. Après avoir irrigué l’oeil à grandes eaux, le patient doit être dirigé le plus rapidement possible vers un service ophtalmologique.

Il est indispensable de maintenir vigoureusement les paupières ouvertes pour éviter le blépharospasme. Ne jamais instiller de collyre qui risquerait de compromettre le travail futur des médecins, ne pas utiliser d’oeillère, ne pas bander l’oeil. Placer une coque protectrice.

POUR APPROFONDIR : L’angiographie à la fluorescéine

Cet examen apporte des informations sur la localisation et l’étendue des lésions, notamment des vaisseaux de la rétine. Il peut être effectué après un traumatisme particulièrement violent, en cas de rétinopathie ou d’occlusion vasculaire. L’angiographie à la fluorescéine est un examen ophtalmique rapide et précis. Il n’est pas dénué d’effets indésirables : coloration jaune des téguments et des urines pendant quelques heures, mydriase et flou visuel, nausées, parfois vomissements, rarement réactions allergiques (un matériel de réanimation doit être présent dans la salle d’examen).

24 heures avant l’examen, un traitement antiallergique est prescrit aux patients atopiques. Le jour venu, l’ophtalmologiste dilate les pupilles à l’aide de collyres, place une voie veineuse au pli du coude et prend des clichés de la rétine de chaque coté. Il injecte ensuite la fluorescéine et effectue une nouvelle série de photographies pendant 5 à 10 minutes. Les résultats sont connus le jour même.

COMMUNIQUEZ ! L’OPHTALMOLOGIE AU COMPTOIR

DES IDÉES DE VITRINES

LA CONCEPTION EN IMAGE : OEIL, ATTENTION FRAGILE !« J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. » Voilà une expression populaire pleine de bon sens. Elle souligne surtout combien les yeux sont précieux. Et fragiles. A manipuler avec précaution donc…

La vitrine « Attention fragile ! »

Pour sensibiliser les patients à la fragilité de leurs yeux, concevez une vitrine dans l’esprit du déménagement ou du transport d’objets de valeur.

Au-dessus de trois ou quatre piles de cartons portant les mentions « Fragile » ou « A manipuler avec précaution », dessinez un oeil stylisé. Photocopiez le dessin en trois ou quatre exemplaires de format A4 ou A3 selon la place dont vous disposez et prévoyez un cadre par dessin.

Au-dessus de la première pile, l’oeil est associé à une larme pour symboliser une conjonctivite. Un message du type « Votre oeil est rouge et vous fait pleurer… » l’accompagne.

Au-dessus de la seconde pile, le dessin de l’oeil est entouré par des épingles. Un texte du type « Votre oeil vous pique, vous avez l’impression d’avoir une poussière dans l’oeil… » est joint.

Vous pouvez ensuite décliner le nombre de piles à votre guise ainsi que les pathologies sur lesquelles vous souhaitez communiquer : un oeil recouvert d’un pansement ou d’une compresse pour les traumatismes (« OEil douloureux à la suite d’un accident »), le dessin de l’oeil voilé par un tissu très fin pour représenter la vue trouble (« Vue trouble, champ visuel rétréci… »).

Enfin, en conclusion du message de cette vitrine, le dernier carton est ouvert. Il renferme vos réponses thérapeutiques possibles face à tous ces maux : collyres, oeillères, solutions de lavage oculaires, compresses, lunettes de soleil avec pour message « Vos yeux sont fragiles, ne les négligez pas ! », ou « Vos yeux sont fragiles, parlez-en à votre pharmacien ».

Rien que pour leurs yeux

Tendez un grand drap blanc sur lequel, sur tout l’espace, sont retranscrites au marqueur ou à la peinture des citations disposées sur le thème des yeux : « T’as de beaux yeux tu sais ! », « En un clin d’oeil », « J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux », « Il m’a fait les yeux doux », « Les yeux dans les yeux », etc.

Votre message s’inscrit nettement parmi toutes ces expressions : « Conjonctivites, oeil sec, fatigué, paupières gonflées, parce que votre vue est précieuse, parlez-en à votre pharmacien », ou « Des maux à voir et à montrer » ou « Ne négligez pas vos yeux ».

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Un linéaire pour en mettre plein la vue

Dans votre espace de produits conseil, réservez trois à quatre étages de linéaires pour augmenter leur lisibilité. Le bandeau supérieur doit être porteur d’un slogan comme « Rien que pour vos yeux », avec de chaque coté du slogan un oeil stylisé.

Sur le premier linéaire sont disposés les collyres et pommades oculaires pour soigner les orgelets, sur le deuxième, les collyres conseil destinés aux allergies oculaires, sur le troisième, les collyres destinés aux conjonctivites, et enfin, pour le dernier étage, les eaux de rose et de bleuet associées à plusieurs rangées de compresses stériles et de rondelles oculaires.

A chaque étage, intégrez des lotions oculaires en facing de trois ou quatre références différentes en alternant les formes en flacon et en unidose.

Sur chaque niveau des linéaires, une pancarte désigne l’indication des spécialités exposées et reprend le schéma de l’oeil stylisé.

DES MOTS POUR CONVAINCRE : Alertez mais n’affolez pas !

« Donnez-moi des gouttes pour les yeux. » Si pour votre patient le mot collyre est un sésame, les choses ne sont pas si simples. Certains gestes peuvent avoir des conséquences graves. Sachez alerter sans pour autant affoler.

Convaincre lorsque la situation l’exige !

Samedi 18 h, votre client vient chercher un collyre pour soulager son oeil dans lequel est entrée une branche. Evidemment, il cherche un collyre qui le soulagera rapidement, car pour lui « ce n’est pas grave ». Comment dès lors lui expliquer que, quoi qu’il arrive, il lui faudra aller consulter un ophtalmologiste pour vérifier que la cornée n’a pas été endommagée ? Dans ce cas peut naître une incompréhension entre vous et lui car vous lui demandez un effort qui lui semble superflu sans répondre immédiatement à une demande qui lui apparaît banale, puisque pour lui il n’y a pas de lésion apparente.

– Etape n° 1 :

Pour le décider à aller aux urgences, constatez avec lui qu’il a mal, et que cette douleur ne fait qu’empirer.

– Etape n° 2 :

Demandez lui s’il a déjà essayé de laver l’oeil ou d’y mettre un collyre. Si tel est le cas, le fait qu’il vienne chercher un autre collyre démontre l’échec de sa première tentative.

– Etape n° 3 :

Il est utile de lui dire : « Je constate que votre douleur est persistante. Il se peut que la cornée soit touchée, malheureusement seul un examen peut l’établir et c’est pour cela que je vous conseille d’aller consulter. Vous aurez ainsi l’esprit plus tranquille et vous éviterez les conséquences d’une possible infection de la cornée toujours longue à soigner. »

Conjonctivite : pourquoi enlever ses lentilles ?

C’est la question des patients qui souffrent d’une conjonctivite bactérienne et qui s’obstinent à vouloir garder leurs lentilles.

– Etape n° 1 :

Montrez que vous ne négligez pas le confort visuel des lentilles de contact, en disant : « Je comprends tout à fait que vous teniez à garder vos lentilles pour le confort qu’elles vous apportent. De quels types sont-elles ? » Vous personnalisez ainsi votre conseil.

– Etape n° 2 :

Décrivez les risques : « Malheureusement, je ne vois pas d’autre solution que de les enlever pendant la durée du traitement, pour deux raisons : vos lentilles risquent d’être endommagées au contact des gouttes, et cela quel que soit le collyre utilisé, et elles empêcheront le médicament d’agir. »

– Etape n° 3 :

Donnez les avantages de votre solution : « En enlevant vos lentilles, vous favoriserez la guérison, sous cinq à sept jours, en évitant d’avoir mal et d’être constamment gêné, et vous pourrez les remettre bien plus rapidement, l’esprit tranquille. »

DOCUMENTEZ-VOUS

INTERNET

Syndicat national des ophtalmologistes de France

http://www.snof.org

Un site pour joindre l’utile à l’agréable. L’utile : ce site à la fois destiné aux professionnels et au grand public renferme une photothèque et expose les pathologies oculaires et leur traitement. Une recherche par mot clé permet d’accéder à la consultation de nombreuses références bibliographiques sur les conjonctivites, les allergies oculaires, les kératites herpétiques.

L’agréable : mais il présente la singularité de laisser une place non négligeable à l’art et à l’histoire. Il fait découvrir l’ophtalmologie en Egypte sous les pharaons, en Grèce antique, ou encore nous permet d’apprendre que Marat n’était pas que révolutionnaire mais aussi médecin ophtalmologiste. Enfin, ne quittez pas ce site sans jeter un oeil sur le regard des peintres.

LIVRES

Atlas de poche en couleurs-Ophtalmologie

Gerhard K. Lang, « Thieme Flexibook », éditions Maloine

Riche de plus de 300 illustrations et photographies, cet atlas passe en revue les différentes pathologies oculaires ainsi que les examens ophtalmiques auxquels les patients peuvent être confrontés. Outil bien organisé, concis et complet, il permettra aux officinaux de parfaire leurs connaissances anatomiques, physiologiques et thérapeutiques. Au comptoir, il peut trouver une double utilité à la fois pour les conseils mais aussi pour les commentaires d’ordonnance.

Urgence médicale

Trois signes de gravité sont à prendre en considération lors d’un conseil à l’officine.

-#gt; La douleur, à distinguer d’une simple gêne oculaire (picotement, impression de sable dans les yeux…). Une douleur oculaire est le signe d’une atteinte de la cornée ou de la chambre antérieure.

-#gt; La perturbation de la vision.

-#gt; La photophobie.

Un autre signe à reconnaître : le cercle périkératique (hyperhémie plus marquée autour de l’iris) peut traduire un glaucome aigu par fermeture de l’angle, une kératite aiguë, une uvéite antérieure mais aussi une épisclérite ou une sclérite diffuse. Il faut alors consulter un médecin rapidement.

Vasoconstricteurs : prudence !

La synéphrine (Antalyre, Dacryne, Dacryoboraline, Optilix, Polyfra, Posine, Sédacollyre, Sophtaline, Uvicol…) et la phényléphrine (Dulcibleu, Isodril…) se conseillent avec prudence, sans dépasser 3 jours de traitement.

A ne pas utiliser :

-#gt; chez l’enfant de moins de 12 ans (3 ans pour la phényléphrine),

-#gt; en cas de glaucome par fermeture de l’angle,

-#gt; chez le sportif (réaction positive aux contrôles antidopage),

-#gt; si on utilise conjointement des collyres ou pommades ophtalmiques iodés en raison du risque de formation de sels mercuriels,

-#gt; chez les patients sous bromocriptine, IMAO, guanéthidines et apparentés,

-#gt; chez la femme enceinte ou qui allaite,

-#gt; lors du port de lentilles souples (coloration jaune irréversible),

-#gt; en cas d’HTA, d’affections cardiaques ou d’hyperthyroïdie.

En cas de non-respect des doses préconisées (instillations répétées), un effet rebond se manifestant par une mydriase paradoxale peut survenir. Enfin, bien qu’administrés par voie locale, ces médicaments peuvent exceptionnellement entraîner des effets systémiques : élévation de la

pression artérielle, tremblements, pâleur, céphalées, troubles du rythme.

Allergènes et conjonctivites

-#gt; Les pollens des graminées, d’herbacées (ambroisie, armoise, pariétaire…) ou des arbres (bouleau, cyprès, genévrier, noisetier, thuya…) sont à l’origine de nombreuses conjonctivites allergiques dites « saisonnières ».

-#gt; Les conjonctivites perannuelles, c’est-à-dire pouvant avoir lieu toute l’année, sont généralement provoquées par les acariens, les moisissures, les phanères d’animaux (poils de chat, de rongeur…), les plumes, les cosmétiques…

-#gt; Les pathologies professionnelles, souvent invalidantes, sont dues aux farines (boulangers), au latex (personnel médical ou paramédical), aux produits de coloration (coiffeurs), aux produits d’entretien…

-#gt; Paradoxalement, certains collyres peuvent induire des manifestations conjonctivales de type allergique. Les substances généralement en cause sont les conservateurs : dérivés mercuriels, ammoniums quaternaires, chlorhexidine, parahydroxybenzoate de méthyle que l’on peut aussi retrouver dans des produits d’entretien pour lentilles.

Instillation des collyres

Deux techniques peuvent être utilisées.

-#gt; Technique de base Instiller une goutte au milieu de la surface oculaire ou dans le cul-de-sac conjonctival, formé en tirant la paupière inférieure. Eviter de toucher les surfaces ophtalmiques.

-#gt; Technique prolongée Saisir la paupière inférieure entre l’index et le pouce en la tirant vers l’avant pour créer une petite poche. Une goutte est instillée sur la conjonctive, en évitant la cornée. L’oeil reste immobile.

Pour les deux techniques, après instillation, fermer la paupière pendant deux minutes en faisant bouger l’oeil pour répartir le collyre.

Du bon usage d’une pommade ophtalmique

La pommade s’applique en ruban de un demi-centimètre (taille d’un grain de riz) dans le cul-de-sac conjonctival de la paupière inférieure ou sur le bord libre des paupières.

Lors d’un traitement concomitant avec un collyre, il faut observer un délai de 15 minutes pour appliquer la pommade (ce délai est également à respecter entre deux collyres).

Enfin, dans le but de maintenir le maximum d’hygiène et d’éviter toute surcontamination bactérienne, l’extrémité du tube ne doit pas entrer en contact avec l’oeil ou les paupières. Il doit être

rebouché tout de suite après l’utilisation.

C’est une urgence

Un seul des signes suivants impose d’aller consulter rapidement un ophtalmologiste

-#gt; Cécité

-#gt; Douleurs intenses

-#gt; Symptômes faisant suite à un coup d’arc (soudure à l’arc)

-#gt; Céphalées, vomissements

-#gt; Signes de brûlures

-#gt; Kératoconjonctivite récurrente

Populations à risque

-#gt; Les enfants : avant un an, 90 % des UVA et 50 % des UVB parviennent jusqu’au cristallin.

-#gt; Les personnes âgées.

-#gt; Les sujets souffrant de rétinite pigmentaire.

-#gt; Les albinos.

L’hémorragie sous-conjonctivale spontanée

Angoissante pour le patient, l’hémorragie sous-conjonctivale spontanée, occasionnée par une fragilité capillaire, est généralement anodine et disparaît d’elle-même en 15 jours.

Conseillez l’emploi d’un collyre vasculoprotecteur (Angiophtal, Vitarutine), une goutte dans le cul-de-sac conjonctival 4 à 6 fois par jour jusqu’au rétablissement complet de l’aspect de la conjonctive. On peut y associer par voie orale la prise de médicaments veinotoniques. Pendant toute la durée du traitement, l’utilisation ponctuelle de salicylés est à proscrire.

Si l’hémorragie présente un caractère récurrent, le patient doit consulter son médecin. L’hémorragie sous-conjonctivale peut être une manifestation

clinique d’une hypertension artérielle ou d’un trouble de la coagulation.

C’est une urgence !

Risque de perte de l’oeil si :

-#gt; Plaies perforantes ou non

-#gt; Brûlures

-#gt; Contusions

-#gt; Corps étranger implanté dans la cornée (limaille, agrafes, aiguille, morceaux de verre, de végétal, d’ongle…)

-#gt; Projections chimiques

Comment instiller un collyre

Beaucoup de clients ignorent le mode d’emploi d’un collyre. Vous pouvez en faire la démonstration et aussi leur proposer une fiche de la taille d’une carte de visite montrant, grâce à un schéma, les deux endroits pour l’instillation des gouttes, soit à l’opposé du cul-de-sac lacrymal, soit en pratiquant une gouttière en tirant légèrement la paupière inférieure.

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