Responsabilité environnementale du médicament : recyclage et réemploi

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Responsabilité environnementale du médicament : recyclage et réemploi

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Publié le 30 avril 2025
Par Annabelle Alix
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Filière REP, réemploi... On fait le point sur les actions de recyclage et de réemploi des médicaments, en cours et à venir.

Qu’est-ce qu’une filière REP ? En quoi consiste le réemploi ? Dimanche 9 mars, sur le salon PharmagoraPlus, le débat sur la pharmacie verte organisé par l’association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) a sensibilisé les pharmaciens d’officine aux actions – actuelles et futures – de recyclage et de réemploi du médicament. Le tour en 5 questions.

1. Qu’est-ce qu’une filière REP ?

Une filière à Responsabilité Elargie du Producteur (REP) est une application du principe pollueur-payeur, qui mobilise les fabricants, distributeurs et importateurs de produits polluants dans une démarche d’économie circulaire : produire avec moins de ressources, consommer de façon plus responsable, recycler, réutiliser.

2. Quelles sont les filières REP dans le secteur du médicament ?

Parmi ces filières figure notamment Cyclamed, financée par les entreprises du médicament, qui récupère et valorise les médicaments non utilisés (MNU). L’énergie générée par l’incinération des MNU permet de chauffer 7 000 foyers français. Autre exemple, la filière REP développée par l’entreprise de santé danoise Novo Nordisk consiste à récupérer les stylos injecteurs jetables, pour les recycler en vue de la fabrication de mobilier.

3. Qu’est-ce que le réemploi ?

Le réemploi consiste à réaffecter le bien non utilisé à un nouvel usage identique, sans passer par les étapes déchet-valorisation-recyclage.

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4. Le réemploi est-il envisageable pour les médicaments ?

« À la DGOS, une réflexion est en cours au sujet d’une expérimentation qui consisterait à récupérer les anticancéreux oraux non utilisés par les patients, pour les réinjecter dans les circuits de délivrance de l’hôpital, mais cela sous-entendrait toute une logistique de vérification pour s’assurer que le traitement a été conservé dans les conditions adéquates, notamment à la bonne température », a expliqué Clara Mourgues, cheffe de projet Planification écologique du système de santé à la direction générale de l’offre de soins (DGOS).

5. Cette expérimentation a-t-elle des chances d’aboutir et d’être généralisée ?

« C’est un sujet très complexe, parce qu’on ne sait pas comment les patients stockent leurs médicaments », a précisé Clara Mourgues. La caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) a d’ailleurs lancé une étude sur les MNU, en partenariat avec Cyclamed et l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), pour analyser l’état des MNU rapportés par les patients – ouverts ou non, périmés ou non… -, et pouvoir envisager des scénarios de réutilisation. « Nos conclusions dépendront de ce que nous allons observer sur le terrain », avait déclaré Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Cnam, au Moniteur des Pharmacies, le 2 avril dernier.