Responsabilité environnementale : les fondamentaux à connaître avant de s’engager

Qu’est-ce qu’un écosoin ? À quand un écoscore sur les boîtes de médicaments pour faciliter un référencement plus vert en rayon ? Quid des déchets générés par les boîtes de médicaments ? Ce sont ces questions qui ont été abordées, dimanche 9 mars 2025, sur le salon PharmagoraPlus, lors du débat sur la pharmacie verte organisé par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf).

1. Quelle est la part des gaz à effet de serre (GES) émis par le secteur de la santé en France ?

8 % des GES émis par la France sont imputables au secteur de la santé, dont la moitié est liée aux produits de santé, ont rappelé les intervenants. Ce taux d’émissions est sensiblement le même dans les autres pays développés.

2. Combien de tonnes de déchets les emballages carton de médicaments représentent-ils chaque année ?

« Ces emballages représentent 62 000 tonnes de déchets, soit 1,2 % des emballages ménagers en France », a rappelé Nathalie Gimenes, présidente et fondatrice de Be-Concerned (conseil en management stratégique). « Il faut toutefois garder l’échelle des proportions en tête. C’est, de loin, le principe actif, qui pèse le plus lourd dans l’empreinte carbone du médicament » a nuancé Clara Mourgues, cheffe de projet Planification écologique du système de santé à la direction générale de l’offre de soins (DGOS).

3. Qu’est-ce qu’un soin écoresponsable (ou écosoin) ?

« Un soin écoresponsable est un soin qui, à qualité et sécurité égales pour le patient, a un impact moins néfaste sur l’environnement », a expliqué Clara Mourgues.

4. À quand un écoscore sur les boîtes de médicaments pour aider les pharmaciens à référencer plus vert ?

Ce n’est pas à l’ordre du jour. « Au niveau européen, il est actuellement interdit, pour un laboratoire, de communiquer sur son engagement environnemental auprès des professionnels de santé et du grand public », a indiqué Luc Besançon, délégué général de NérèS (association représentant les laboratoires de produits de santé délivrés sans ordonnance).

5. Cette réglementation a-t-elle des chances d’évoluer à l’avenir ?

« L’enjeu d’une telle communication sur des produits de santé est très sensible », a souligné Clara Mourgues. Comme l’a expliqué Alexandra Gaertner, titulaire à Boofzheim (Bas-Rhin), « il ne faudrait pas que des patients stoppent des traitements parce qu’ils considèrent que leur empreinte carbone est trop néfaste. Nos patients ont déjà de plus en plus tendance à vouloir réduire le nombre de leurs médicaments et à faire attention à ce qu’ils prennent… ». Leur geste pourrait, par ailleurs, s’avérer contreproductif, si l’état de santé de ces patients non traités s’aggravait, nécessitant des traitements plus lourds.