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Transition écologique : le poids du médicament dans l’empreinte carbone
Le changement climatique pèse sur la santé des populations mais la santé pèse aussi sur le changement climatique. Elle pèse lourd. Focus sur le médicament et la pharmacie d’officine, d’après le rapport « Décarboner la santé pour soigner durablement » de The Shift Project, rendu public le 18 avril.
Les soignants ont une lourde empreinte carbone. Consommation de gaz médicaux, électricité, transport des usagers, déchets… : le secteur de la santé (administration, complémentaires santé, professionnels de santé libéraux, acteurs des secteurs médicaux et médicosociaux) émet entre 40 et 61 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES) par an, « soit entre 6,6 % et 10 % de l’empreinte carbone de la France », estime The Shift Project, think tank sur la transition écologique avec pour objectif de décarboner l’économie, dans son rapport sur le secteur de la santé publié le 18 avril. A titre comparatif, un Français émet 9 tonnes de CO2 par an. « Il est donc inévitable que ce secteur, à l’image de tous les autres, fasse sa part dans la nécessaire baisse des émissions de 5 % par an jusqu’en 2050 qui permet de rester sous les + 2° C », souligne The Shift Project. C’est même « urgent ».
L’achat de médicaments (de l’extraction de la matière première nécessaire aux principes actifs, aux excipients, aux solvants ou aux emballages, à la sortie d’usine des produits prêts à être vendus en pharmacie de ville ou d’hôpital pour le consommateur final) est le poste le plus polluant du secteur, avec 29 % de ses émissions, soit 14,5 millions de tonnes de CO2, dont 10,65 millions de tonnes de CO2 pour l’officine. En ajoutant l’achat de dispositifs médicaux (21 %), l’achat de produits de santé représente la moitié des émissions de GES du secteur.
Des solutions pour décarboner l’officine
Pour réduire les émissions, The Shift Project propose des solutions. Par exemple, sur le médicament : conditionner la délivrance ou le renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) à la publication du contenu carbone du produit, mettre en place une politique d’achats écoresponsable, relocaliser partiellement certaines molécules essentielles en Europe, diminuer le recours aux médicaments et réduire la quantité de médicaments non utilisés (MNU). Oui, mais comment ? Au niveau de l’officine, imposer la prescription et le conditionnement des médicaments en multiples de semaines, réorienter les officines vers du travail de pharmacie clinique centrée autour du patient avec une reconnaissance financière, faire évoluer le décret du pharmacien correspondant et développer le métier de pharmacien clinicien en équipe de soins coordonnée, propose The Shift Project. Qui ose : « décorréler entièrement la rémunération du pharmacien par la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) du volume de médicament ».
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