- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- Les métiers de l’officine enfin reconnus à risques ergonomiques
© Getty Images
Les métiers de l’officine enfin reconnus à risques ergonomiques
Depuis le 26 septembre 2025, date de publication au Journal officiel de l’arrêté d’extension, l’accord collectif sur les métiers exposés aux risques ergonomiques s’applique à toutes les pharmacies d’officine. Ce qui change la donne pour les pharmaciens, préparateurs et l’ensemble des équipes soumis à des gestes et postures contraignants.
Finis les débats et les interprétations au cas par cas. La branche pharmacie d’officine vient de valider une liste claire des métiers concernés par les risques ergonomiques. Parmi eux : préparateurs, pharmaciens adjoints, conditionneurs, livreurs, conseillers en dermocosmétique… Des postes qui sont désormais reconnus comme exposés à deux risques ergonomiques majeurs (la manutention manuelle de charges et les postures pénibles). Pour David Brousseau, secrétaire fédéral FO Pharmacie d’officine, cet accord collectif était très attendu : « La station debout prolongée est un facteur usant depuis la nuit des temps dans le métier de préparateur et de pharmacien. Les conséquences sont connues : arthrose, phlébites, troubles veineux, parfois dès la cinquantaine. Si des aménagements existaient déjà – bas de contention, sièges assis-debout, marchepieds…, ils restaient insuffisants. »
Plan d’action
Concrètement, la reconnaissance officielle de ces postes à risques ergonomiques entraîne pour l’employeur plusieurs obligations incontournables. Le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) devra refléter la liste complète de ces postes et les risques ergonomiques associés. Le plan d’action qui accompagnera le DUERP devra prévoir des mesures concrètes et ciblées : formations sur les gestes et postures, équipements facilitant la manutention, aménagements ergonomiques, ou encore organisation du travail. Objectif : réduire l’exposition des salariés aux risques identifiés.
« Des programmes de prévention sont d’ores et déjà en réflexion », explique Élise Palfray, présidente de la commission Entreprise officine à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « L’idée est de proposer des interventions en officine avec observation des gestes et postures, conseils personnalisés… ». L’accord ne restera donc pas lettre morte d’autant plus que l’employeur est tenu à une obligation générale de sécurité par le Code du travail. En cas de non-respect, le salarié pourra agir devant le Conseil de prud’hommes et même demander une réparation des dommages corporels en complément des indemnités déjà perçues.
Des financements à la clé
Au-delà de leurs devoirs, la reconnaissance des risques ergonomiques ouvre également aux employeurs la possibilité de bénéficier d’un taux de prise en charge valorisé de leurs factures, et d’aides financières spécifiques, financées par le Fonds d’investissement pour la prévention de l’usure professionnelle (FIPU). Ils pourront ainsi, sous certaines conditions, bénéficier d’un soutien pour la mise en place des diagnostics ergonomiques, de formations spécialisées et d’achat d’équipements répondant à des critères techniques précis. L’accord prévoit aussi le financement d’une partie des aménagements ou des transformations de postes de travail lorsque le médecin du travail le recommandera. « C’est une bonne chose, mais nous espérons pouvoir aller encore plus loin », souligne Daniel Burlet, en charge des affaires sociales à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
L’ergonomie est désormais considérée comme un investissement essentiel pour la santé des salariés et l’efficacité des officines. Et aussi à terme, comme une source d’économies pour l’assurance maladie : les troubles musculosquelettiques représentent en effet aujourd’hui 87 % des maladies professionnelles et 2,4 milliards d’euros de cotisations versées.
- Rémunération des pharmaciens : une réforme majeure se prépare-t-elle ?
- Les métiers de l’officine enfin reconnus à risques ergonomiques
- Remises génériques : l’arrêté rectificatif en passe d’être publié
- Réforme de la rémunération officinale : quelles sont les propositions sur la table ?
- Paracétamol : quel est cet appel d’offres qui entraînera des baisses de prix ?
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
