Comment le vrac peut s’imposer en pharmacie ?

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Comment le vrac peut s’imposer en pharmacie ?

Publié le 10 septembre 2025
Par Annabelle Alix
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Lancée en 2023, l’initiative Pharma-recharge, meuble de vente en vrac de produits iconiques de dermocosmétique, entre dans sa deuxième phase. Après Avène, Mustela, Bioderma et La Rosée, quatre nouveaux laboratoires rejoignent le collectif : SVR, Uriage, Biocodex et Léa Nature.

Avec quinze références testées dans six pharmacies pilotes, la première phase avait pour but de vérifier la faisabilité technique, économique et écologique du modèle. « L’expérimentation du collectif Pharma-recharge, lancée par cinq laboratoires, visait à tester un modèle de distribution capable d’évoluer, en fonction des retours pharmaciens, vers un format viable à grande échelle », a rappelé le 20 juin Anne-Laure Borsotto, senior manager du cabinet (Re)set, conseil en stratégie économique et environnementale.

La deuxième phase, prévue à l’automne, sera recentrée sur huit références, une par laboratoire : Avène (Pierre Fabre), Mustela (Expanscience) Bioderma (Naos), La Rosée, SVR (Laboratoires SVR), Uriage (Laboratoires Dermatologiques d’Uriage) Biocodex, Léa Nature, Ces références seront sélectionnées par deux pharmacies pilotes. Le meuble de vrac évolue : plus compact et plus modulable, il sera équipé de contenants en plastique recyclé d’un litre maximum, en remplacement du verre. Ce choix technique vise non seulement à alléger la manipulation pour les équipes et les clients, mais aussi à réduire l’impact environnemental, les analyses de cycle de vie (ACV) montrant une empreinte moindre du plastique recyclé par rapport au verre.

Marier notoriété et accessibilité

Pour Fanny Spriet, directrice communication cosmétique chez Léa Nature, l’intérêt est clair : « L’approche collective du projet permet une force de frappe plus importante et une démarche structurée. »

De son côté, Pierre Maotti, directeur général du groupe Carré Opéra pharmacies et initiateur de la première phase, tire un bilan positif dix-huit mois après : environ une centaine de produits écoulés chaque mois, dont 50 % en primo-achat et 50 % en recharge. « Cela signifie que l’on recrute autant qu’on fidélise », observe-t-il, en soulignant l’attrait transversal de l’offre, adoptée par des clients de tous âges.

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La clé du succès ? La notoriété des marques participantes et un positionnement prix accessible. Deux atouts rarement réunis dans l’univers du zéro déchet, où les alternatives écologiques sont souvent plus chères ou méconnues.

Une piste structurante pour l’officine

En regroupant des laboratoires majeurs autour d’un meuble unique, Pharma-recharge se distingue des initiatives isolées de vrac en cosmétique, souvent condamnées à l’échec faute de visibilité. Le pari est double : inscrire la pharmacie dans une démarche environnementale lisible et proposer une offre différenciante dans un rayon à forte concurrence.

Pour l’officine, le vrac ne se résume plus à un geste écologique : il devient une opportunité économique et un levier d’attractivité.