- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- Comment développer sa responsabilité environnementale à l’officine ?
© Getty Images
Comment développer sa responsabilité environnementale à l’officine ?
Dimanche 9 mars 2025, sur le salon PharmagoraPlus, le débat organisé par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) a éclairé les pharmaciens d’officine pour une mise en pratique à la fois simple et efficace de notions environnementales.
1. Quelle est la particularité des inhalateurs à gaz propulseurs, en termes d’impact environnemental ?
De même que les gaz anesthésiques, ces gaz utilisés dans les inhalateurs sont très carbonés. Ainsi, « certains laboratoires ont engagé près de 350 millions d’euros pour décarboner leurs usines et innover dans des gaz propulseurs plus écologiques, a indiqué Nathalie Gimenes, présidente et fondatrice de Be-Concerned (conseil en management stratégique). Ces innovations devraient réduire de 90 % les gaz à effet de serre (GES) émis par les inhalateurs ».
2. Quels sont les leviers permettant de réduire l’impact carbone des produits de santé ?
« Calculer une empreinte carbone revient à multiplier un facteur d’émission, par une quantité de consommation, a rappelé Clara Mourgues, cheffe de projet Planification écologique du système de santé à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS). Deux leviers d’actions permettent ainsi de réduire l’empreinte carbone des produits de santé. Il s’agit soit de réduire l’intensité carbone, comme cherchent à le faire les industries de santé (notamment via leurs recherches en éco-conception, NdlR), soit de réduire le niveau de consommation sur ces produits ».
3. Le pharmacien d’officine peut-il agir sur ces leviers ?
« Le deuxième levier d’action, à savoir, réduire le niveau de consommation des produits de santé, mobilise effectivement le rôle bien particulier du pharmacien, chargé de s’assurer du bon médicament prescrit à la bonne dose et du besoin réel du patient au moment de la délivrance, a insisté Clara Mourgues. Le pharmacien agit positivement en questionnant le patient, par exemple sur sa bonne observance, ou sur le stock qu’il a déjà chez lui. Lorsqu’un patient décède, sa famille rapporte parfois à la pharmaciee jusqu’à deux ans de MNU ! ».
4. En quoi ce rôle est-il encore plus important en période de pénurie ?
« En période de pénurie, les patients ont tendance à accroître leur stock, a relevé Alexandra Gaertner, titulaire à Boofzheim (Bas-Rhin), or s’il y a changement de traitement entretemps, cela se traduira plus tard par un volume plus important de médicaments non utilisés (MNU) ».
5. Le pharmacien peut-il aller plus loin ?
« Le cas échéant, le pharmacien peut effectivement appeler le médecin pour lui proposer des alternatives ou des ajustements de traitement qui soient, à la fois, plus adaptés, et moins carbonés, a proposé Clara Mourgues, comme, par exemple, une poudre ou une brume inhalée à la place d’un inhalateur à gaz propulseur lorsqu’il s’agit d’un traitement de fond ». Et contribuer, ainsi, à développer la pratique de l’écosoin.
- Rémunération des pharmaciens : une réforme majeure se prépare-t-elle ?
- Les métiers de l’officine enfin reconnus à risques ergonomiques
- Remises génériques : l’arrêté rectificatif en passe d’être publié
- Réforme de la rémunération officinale : quelles sont les propositions sur la table ?
- Paracétamol : quel est cet appel d’offres qui entraînera des baisses de prix ?
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis