Assises du maillage : quel avenir pour les pharmacies rurales ?

Le mouvement de fond est discret, encore peu visible aux yeux d’un certain nombre de patients installés dans les villes et leurs banlieues. Pourtant, le constat est là : les pharmacies ferment. Entre 2021 et 2024, leur nombre a reculé de 3,6 % à l’échelle nationale. Un chiffre en apparence modéré, mais qui dissimule des disparités inquiétantes.

Dans les territoires ruraux, le phénomène prend des allures de décrochage.

– 12,5 % d’officines dans l’Orne,

– 11 % dans la Nièvre,

– 10,8 % en Saône-et-Loire.

Dans ces départements à faible densité, chaque fermeture fragilise un peu plus l’accès aux soins. En 2025, la France compte ainsi 19 627 officines, soit une pharmacie pour 3 383 habitants. Et cette contraction touche en priorité les petites pharmacies. Celles qui ont fermé ont majoritairement un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros.

– en 2010, on comptait une pharmacie pour 2 849 habitants.

– dans les territoires ultramarins, la densité est plus faible avec une pharmacie pour 3 740 habitants.

Glissement structurel

Paradoxalement, les effectifs pharmaceutiques progressent. On recense 75 080 pharmaciens inscrits à l’Ordre au 1er janvier 2025, soit + 1,7 % en deux ans. Mais la dynamique de l’emploi reflète une mutation silencieuse :

• – 11,4 % de titulaires en dix ans
• + 2,6 % d’adjoints en un an
• + 11,9 % d’intérimaires

Un glissement structurel vers le salariat et l’intérim se dessine Le modèle libéral, incarné par le pharmacien titulaire, perd en attractivité. Alors que faire pour sauver l’officine ? Dans son Livre blanc, dévoilé également lors des Assises du maillage, le Moniteur des pharmacies soumet 20 propositions qui permettent de relever le défi de la proximité tout en renforçant le modèle économique de la pharmacie.

Voir notre dossier spécial Maillage pharmaceutique