Santé des soignants : une urgence nationale

Plus d’un tiers des professionnels de santé (35 %) se disent en mauvaise santé mentale. C’est 2,5 fois plus que la moyenne nationale… Depuis sa création, il y a dix ans, l’association SPS (Soins aux professionnels de santé) ne cesse d’alerter les pouvoirs publics. Colloques, dispositifs d’écoute, initiatives régionales, Maison des soignants… les actions se sont multipliées au point de trouver écho dans la sphère politique. Le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, s’est ainsi engagé à en faire une priorité, et sera présent lors du 11^e colloque, organisé le 28 août, par l’association. Le thème du colloque : la santé des soignants, grande cause nationale 2026 ?

Les pharmaciens et étudiants en première ligne

Pour les pharmaciens, la question résonne particulièrement fort. Leur rôle de proximité, derrière le comptoir, les expose à des sollicitations constantes, parfois épuisantes. Les signaux d’alerte se multiplient, et ce dès la formation. L’enquête menée par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) révélait, en juin dernier, que 31 % d’entre eux ont déjà eu des idées suicidaires… « Un tiers a envisagé d’abandonner son cursus, et un sur deux se dit en situation de mal-être au comptoir », détaillait Valentin Masseron, porte-parole de l’association. Des chiffres éloquents qui traduisent un malaise profond. Pour Catherine Cornibert, pharmacienne et directrice générale de l’association SPS : « Au-delà des statistiques, un point fondamental ressort : l’importance du lien social. Un levier précieux à préserver et à renforcer, car il constitue souvent un premier rempart face au mal-être et à l’isolement. » Elle œuvre ainsi, depuis dix ans, pour que les soignants puissent trouver, où qu’ils soient, une oreille attentive.

Une mobilisation collective

Trois grands axes guideront les débats du colloque : passer des constats aux solutions concrètes, briser les tabous qui entourent encore la santé des soignants, et renforcer la prévention ainsi que la promotion de la santé. « Ces trois temps forts seront l’occasion de démontrer l’urgence de prévenir et protéger la santé des soignants et des étudiants en santé, et de réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour agir ensemble », conclut Catherine Cornibert.

Les inscriptions en présentiel sont d’ores et déjà clôturées, mais il est encore possible de suivre le colloque en distanciel, en s’inscrivant sur le site de l’association www.asso-sps.fr/association/colloque.