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Pharmacies rurales à l’agonie : Rivehaute ferme, Barcus et Tardets en danger
La pharmacie de Rivehaute s’apprête à baisser définitivement le rideau, samedi 30 août. Malgré une réunion avec l’ARS et le maire, aucun dispositif n’a pu être activé à temps pour sauver l’officine. Une fermeture qui symbolise les difficultés croissantes des pharmacies rurales, alors que d’autres communes de Nouvelle-Aquitaine sont elles aussi menacées.
Fatigué et dégoûté. Joël Présani, pharmacien de Rivehaute se sera battu jusqu’au bout pour sauver l’officine de son village situé dans le Béarn. La réunion de la dernière chance, qui s’est tenue hier 25 août 2025 avec l’ARS et le maire de la commune, Marcel Montegut, n’a finalement permis que de soulever des questions dont les réponses ne seront apportées que le 13 octobre prochain. « Nous avons convenu d’une nouvelle réunion, afin de pouvoir creuser les différents dispositifs qui pourraient aider à la réouverture de la pharmacie, qu’il s’agisse du Plan Bayrou contre les déserts médicaux ou du dispositif d’accompagnement financier des pharmacies en territoires fragiles. Mais quoi qu’il en soit, pour moi ce sera trop tard », lâche celui qui tenait la pharmacie depuis 26 ans. Il baissera définitivement le rideau samedi 30 août, pour partir en retraite, sans avoir pu vendre sa pharmacie.
Sacrifices
Pourtant, la mobilisation s’est amplifiée ces dernières semaines, au point de pousser le président de l’Ordre des pharmaciens de Nouvelle-Aquitaine, Gérard Deguin, à écrire au Premier ministre, samedi 23 août. « Dans une région comme la nôtre, où le maillage pharmaceutique est un enjeu majeur, la fermeture d’une seule officine peut avoir des conséquences dramatiques sur l’accès aux soins de nos concitoyens. Surtout dans les zones rurales où la pharmacie joue bien souvent un rôle de service public irremplaçable. Les pharmacies ne peuvent pas être sacrifiées sur l’autel de la rigueur budgétaire », écrit le représentant. Il en appelle à « une concertation urgente afin de redéfinir un modèle économique soutenable pour les officines, intégrant pleinement leur rôle croissant dans le parcours de soins. »
Économie fragile
Pour la pharmacie de Rivehaute, il est sans doute trop tard, mais deux autres pharmacies de Nouvelle Aquitaine sont elles aussi sur le point de fermer. Dans le village de Tardets (Pyrénées-Atlantiques), « les agents de l’État ont récemment privilégié la fourniture des médicaments de la maison de retraite par une pharmacie à usage intérieur », pointe Gérard Deguin, « fragilisant l’économie de l’officine » qui risque de souffrir encore plus des mesures liées à la baisse du plafond des remises sur les médicaments génériques. Le représentant de l’Ordre s’inquiète également pour la pharmacie de Barcus (Pyrénées-Atlantiques) suite au décès soudain du médecin du village, Christian Roget, à la mi-août. La pharmacienne, âgée de 66 ans, aspire à prendre sa retraite, mais ne trouve pas repreneur. Sans médecin, ce sera d’autant plus difficile.
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