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Faux sites de pharmacies : comment protéger les patients et votre officine
Avec la recrudescence de plateformes illégales proposant des médicaments soumis à prescription, les pharmaciens d’officine doivent redoubler de vigilance.
Depuis 2013, les pharmacies établies en France peuvent vendre en ligne des médicaments non soumis à prescription médicale obligatoire, sous réserve d’une déclaration auprès de l’Agence régionale de santé (ARS). Malgré cela, les arnaques liées aux faux sites de pharmacies explosent. Selon le groupe de cybersécurité Gen, la France est aujourd’hui le pays le plus ciblé par les escroqueries « PharmaFraud ». Plus de 5 000 faux sites commercialisant des traitements ont été identifiés dans le monde, et plus de 151 000 tentatives d’arnaques ont été bloquées en France depuis janvier 2025 par l’antivirus Avast. Ces plateformes illégales usurpent l’identité de pharmacies, proposent des médicaments soumis à ordonnance et exposent les patients à des risques majeurs.
Risques identifiés
Les principaux risques identifiés pour les patients sont les suivants :
- les médicaments contrefaits ou falsifiés, avec potentiellement absence ou surdosage de principe actif,
- la présence de substances toxiques telles que des métaux lourds ou des composés inconnus,
- le vol de données personnelles et bancaires.
Une majorité de sites illégaux
Selon l’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (Iracm), 96 % des pharmacies en ligne seraient illégales. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la moitié des médicaments vendus sur internet seraient falsifiés.
Pour renforcer la sécurité, la profession lancera cet automne le portail « Ma Pharmacie en France », un espace sécurisé permettant aux patients de contacter directement leur pharmacie, sans passer par une marketplace.
Reconnaître et signaler un faux site
Pour identifier un site frauduleux, certains signaux d’alerte doivent attirer l’attention.
- L’absence du logo officiel européen, obligatoire sur tout site autorisé de vente de médicaments en ligne et qui doit renvoyer vers le site de l’Ordre des pharmaciens.
- Des prix anormalement bas, souvent accompagnés de promotions ou d’offres « sans ordonnance » pour des médicaments habituellement soumis à prescription.
- Le nom de domaine peut comporter des fautes d’orthographe, des chiffres ou des mots-clés tels que « promo », « pas cher » ou « pharma » utilisés hors contexte.
- L’absence d’informations légales, comme l’adresse physique de la pharmacie, le nom du pharmacien titulaire ou le numéro RPPS…
Pour vérifier la légitimité d’un site, il est possible de consulter la liste officielle des pharmacies autorisées disponible sur le site de l’Ordre national des pharmaciens, de se référer à la plateforme gouvernementale Cybermalveillance.gouv.fr pour signaler toute tentative d’escroquerie, ou encore de contacter directement l’ARS régionale.
En cas de suspicion, la procédure de signalement repose sur trois étapes clés : conserver des preuves tangibles (captures d’écran, URL, courriels), informer immédiatement l’ARS ainsi que l’Ordre des pharmaciens, et alerter l’ensemble de l’équipe officinale.
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