Remises génériques : François Hollande soutient les pharmaciens face à une réforme « brutale »

Un appui politique de poids. Dans une lettre datée du 7 juillet 2025 et adressée à Gérard Deguin, président du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’officine de Nouvelle-Aquitaine, François Hollande affirme son opposition à la réforme gouvernementale visant à plafonner les remises commerciales sur les génériques et les biosimilaires. Il parle d’une « réforme brutale », dont il « partage les inquiétudes » exprimées par les pharmaciens.

Une alerte sur les conséquences rurales

François Hollande insiste sur l’impact territorial de cette mesure, en particulier dans les zones peu denses :

« Élu d’un territoire rural, je crains, avec vous, les conséquences néfastes de cette disposition pour les patients et pour les officines de pharmacie », écrit-il.
Il pointe ainsi le risque d’un effondrement économique de l’équilibre officinal en milieu rural, déjà fragilisé par les fermetures et les tensions de recrutement.

Une contre-attaque parlementaire annoncée

L’ancien président de la République va plus loin et annonce l’engagement du groupe Socialistes à l’Assemblée nationale pour défendre une alternative budgétaire lors de l’examen du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2 026). Deux mesures immédiates sont avancées :

– la suspension de la baisse du plafond des remises,

– l’ouverture urgente de négociations avec tous les acteurs du secteur.

Cette position rejoint celle exprimée avant-hier par Aurélien Rousseau, également député et ex-ministre de la Santé, qui dénonçait déjà sur RMC le caractère idéologique de la réforme gouvernementale et son effet destructeur sur le maillage officinal.

Une vision élargie des leviers

Au-delà du seul enjeu des remises, François Hollande propose d’autres leviers d’économie plus équitables :

– l’élargissement de la substitution officinale aux biosimilaires, aux génériques et aux dispositifs médicaux éligibles.

– une réévaluation fine des prescriptions onéreuses et à faible service médical rendu, avec en ligne de mire une éventuelle baisse de leur remboursement.

– un angle résolument différent de celui de l’actuelle ministre de la Santé, Catherine Vautrin, qui concentre ses annonces sur les franchises et les baisses ciblées des recettes officinales.

Un soutien clair au maillage officinal

François Hollande conclut son courrier par un message politique sans ambiguïté :

« Soyez assuré de mon engagement dans le cadre du maintien du maillage officinal, dans le cadre d’un aménagement sanitaire du territoire efficace, permettant l’accès de tous aux soins. »

À quelques mois de la discussion parlementaire du PLFSS 2026, cette prise de position pourrait préfigurer une polarisation croissante du débat autour du financement du médicament, entre logique comptable et vision structurelle du rôle de l’officine.