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Remises génériques : l’USPO rejette la proposition gouvernementale ; Federgy, l’UDGPO et les groupements emboîtent le pas

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Remises génériques : l’USPO rejette la proposition gouvernementale ; Federgy, l’UDGPO et les groupements emboîtent le pas

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Publié le 25 juillet 2025 | modifié le 28 juillet 2025
Par Christelle Pangrazzi
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L’unanimité se dessine contre le projet de plafonnement des remises génériques. Réunie en conseil d’administration le 24 juillet, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a opposé une fin de non-recevoir à la dernière proposition du gouvernement. Dans son sillage, la Chambre syndicale des groupements de pharmaciens (Federgy) et l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) durcissent également le ton. Le bras de fer s’intensifie.

Le Conseil d’administration exceptionnel de l’USPO a acté, à l’unanimité, son refus de la dernière proposition gouvernementale visant à réduire le plafond des remises sur les médicaments génériques. « Aucun point de remise en moins et un engagement ferme sur l’évolution de la rémunération », a martelé Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO.

Le syndicat réclame désormais l’ouverture immédiate d’un chantier conventionnel, via une lettre de mission ministérielle, afin de bâtir un avenant 2 à la convention pharmaceutique. Objectif : structurer une réforme de la rémunération officinale, en intégrant les nouvelles missions et en assurant la soutenabilité du modèle économique.

La ligne rouge du « 20-20 » : un refus catégorique

Autre point de rupture : le rejet sans condition du projet « 20-20″, qui instaurerait un plafonnement uniforme à 20 % des remises sur les génériques et biosimilaires à partir de 2027. « Un tel scénario entraînerait la destruction du réseau officinal », prévient l’USPO.
« La pharmacie est exsangue, la colère monte dans tous les territoires. Le gouvernement doit reculer », ajoute Pierre-Olivier Variot.

Le syndicat affirme soutenir les fermetures spontanées prévues le 16 août et n’exclut pas un élargissement du mouvement en septembre, avec des mobilisations coordonnées sur tout le territoire.

Federgy exige le retrait du projet et appelle à la grève

Federgy, qui réunit les principaux groupements de pharmaciens, a acté dans la soirée du 24 juillet une position alignée sur celle de l’USPO.

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« Il a été décidé de ne rien lâcher, par respect pour les pharmaciens d’officine », déclare Alain Grollaud, président de la Chambre syndicale des groupements de pharmaciens (Federgy). « Nous demandons le retrait pur et simple du 20-20 de l’arrêté, le maintien du plafond à 40 %, pas de baisse de prix, et l’élargissement du répertoire des génériques. »

Federgy appelle par ailleurs à trois journées de grève du 14 au 16 août inclus, en prélude à une rentrée qu’elle annonce offensive.

L’UDGPO dénonce une tentative de « fonctionnalisation »

Même son de cloche du côté de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO).

« Notre base s’est radicalisée. Le mouvement aussi », résume Laurent Filoche, son président. Il rejette vigoureusement les pistes de forfaitisation ou de rémunération horaire évoquées en off par l’Assurance maladie : « Ce serait la fonctionnalisation de la profession. Nous la refusons totalement. »

Une stratégie intersyndicale ?

Alors que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) avait envisagé une voie de compromis à 34 %, l’ensemble des autres organisations professionnelles s’y opposent désormais ouvertement. Une recomposition rapide des positions est probable.

Un bras de fer ouvert avec l’exécutif

Malgré des pressions répétées du gouvernement, les syndicats affirment leur détermination.

L’USPO, Federgy et l’UDGPO s’accordent sur un point : l’heure n’est plus aux demi-mesures, mais à la résistance collective, avec en ligne de mire l’abandon du projet « 20-20 » et la sécurisation d’un modèle économique pérenne pour l’ensemble des officines.

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