« Pharmacie en danger, santé menacée » : le carton des étiquettes Phealing

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« Pharmacie en danger, santé menacée » : le carton des étiquettes Phealing

Publié le 12 septembre 2025
Par Oriane Raffin
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En moins de deux jours, plus de 100 000 étiquettes vertes appelant à soutenir les pharmaciens ont été diffusées. Une initiative simple, née au comptoir, qui s’impose comme un symbole de la mobilisation contre la baisse des marges sur les génériques.

Un slogan sans détour – « Pharmacie en danger, santé menacée » – un QR code renvoyant vers la pétition de l’intersyndicale, et un support inattendu : l’étiquette collée sur les boîtes de médicaments. L’idée, proposée par la société Phealing, spécialisée dans les solutions informatiques pour les officines, a rencontré un succès fulgurant.

En 36 heures, le dispositif a séduit les pharmaciens et enflammé les réseaux sociaux. Plus de 100 000 étiquettes ont déjà été envoyées à une centaine d’officines, tandis que les demandes affluent, y compris de groupements et d’industriels.

Une idée née au comptoir

À l’origine, un des associés de Phealing, lui-même titulaire d’une officine, décide d’imprimer des étiquettes « pour informer directement ses ses patients au comptoir », raconte Thibault Ozenne, CEO de la société.

Le procédé détourne une solution lancée par Phealing en juillet : l’impression d’étiquettes de posologie apposées sur les boîtes après numérisation de l’ordonnance. Cette fois, le message est politique, et l’effet immédiat.

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« Une ampleur un peu dingue »

Les initiateurs expédient d’abord 200 enveloppes d’échantillons à des pharmaciens clients. « Depuis, cela a pris une ampleur un peu dingue, on ne s’y attendait pas ! », confie Thibault Ozenne. L’entreprise reçoit des demandes toutes les deux minutes.

Pour tenir le rythme, Phealing imprime et expédie elle-même les étiquettes, à prix coûtant : 50 euros pour 1 000 exemplaires. « Plus de 100 000 étiquettes ont déjà été envoyées », indique le CEO. Plusieurs groupements et industriels sont entrés en contact pour commander en volume et personnaliser le message. Une dizaine de discussions sont en cours.

Un outil de mobilisation

« C’est une opération coup de poing, il faut que tout parte entre ce soir et mardi soir pour avoir un impact avant la grève », précise Thibault Ozenne. Pour lui, l’étiquette constitue « un moyen très simple mais très impactant de faire entendre leur voix, un support de discussion avec le patient ».

Du côté des syndicats, l’initiative est accueillie positivement. « Tout ce qui va dans le sens de faire du bruit et faire connaître la mobilisation va dans le bon sens », estime Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, qui n’a pas connaissance d’autres actions similaires portées par les logiciels de gestion officinale ou les groupements.