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« Inondez l’Élysée de lettres » pour défendre l’économie officinale
À l’approche de l’échéance du 1er juillet, sans arrêté transitoire en vue, l’USPO appelle les pharmaciens, leurs équipes et leurs patients à adresser massivement des courriers aux plus hautes autorités de l’État. Objectif : dénoncer les conséquences économiques « dévastatrices » de la baisse du plafond des remises sur les génériques afin de préserver le maillage officinal qui va se retrouver en danger.
« Il faut que le président de la République reçoive des sacs de lettres de pharmaciens et de préparateurs », tonne Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Face au silence persistant du gouvernement et à l’absence d’un texte transitoire avant la fin du plafond de 40 % sur les remises génériques, le syndicat lance une nouvelle phase de mobilisation : l’envoi massif de courriers individuels.
Après l’acte 1 : la grève illimitée des gardes déclenchée à compter du 1er juillet, l’acte 2 vise une pression politique directe sur l’exécutif. « Adressez vos courriers à Emmanuel Macron, à Catherine Vautrin. Dites-leur que vous allez devoir licencier, que votre officine est en danger. Faites écrire vos salariés, vos patients, vos adjoints. Qu’ils sachent ce qui est en train de se passer », martèle Pierre-Olivier Variot.
Une campagne nationale d’alerte aux parlementaires
Dans le même esprit, un modèle de courrier à destination des députés et sénateurs a été diffusé ce vendredi 28 juin aux adhérents. « Vous devez l’envoyer à tous vos parlementaires, sans exception. C’est le nombre qui fera notre force. S’ils reçoivent vingt fois le même courrier, tant mieux », insiste Pierre-Olivier Variot.
L’USPO appelle également les titulaires à mobiliser leurs élus locaux et les agences régionales de santé, tout en informant les patients par voie d’affichage. Une série de visuels et de documents a été mise à disposition : modèles de préavis de grève, messages à afficher en vitrine, messages à relayer sur les réseaux sociaux. L’objectif : rendre visible et compréhensible l’impact de la baisse de plafonnement des remises génériques de 40 % à 20 % sur l’offre de soins.
Des actions symboliques et ciblées contre l’assurance maladie
En parallèle de cette campagne de lettres, l’USPO annonce une action inédite : désorganiser les statistiques de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam). « Nous allons proposer aux pharmaciens d’utiliser des numéros fictifs pour des prescripteurs. Ça va complètement perturber les systèmes de facturation et priver la Cnam d’indicateurs fiables », explique le président du syndicat. Une procédure précise sera transmise aux officinaux volontaires.
D’autres formes de mobilisation ont été évoquées : débrayages, non-participation à la vaccination à l’automne, voire grève du tiers payant. Mais toutes sont soumises à des conditions juridiques strictes. « Le tiers payant est légalement obligatoire pour certaines catégories de patients. Il faut éviter de se mettre en infraction », prévient Lucie-Hélène Pagnat, dierctrice générale du syndicat.
L’USPO revendique une stratégie offensive mais construite : faire pression tout l’été, puis monter en puissance à la rentrée si les négociations n’aboutissent pas. « Nous ne baissons pas les bras. Nous préparons des actions plus dures pour septembre si cela s’avère nécessaire, assure Pierre-Olivier Variot. L’officine n’est pas une ligne budgétaire, c’est un réseau de santé publique ».
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