Grève illimitée des gardes : les consignes à suivre 

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Grève illimitée des gardes : les consignes à suivre 

Publié le 27 juin 2025 | modifié le 30 juin 2025
Par Sana Guessous
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L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) appellent à une grève des gardes illimitée à partir du premier juillet. Objectif : peser sur la décisions du gouvernement de diviser par deux le plafond des remises génériques. Modalités pratiques pour rallier ce mouvement de protestation. 

Pour participer au mouvement de grève des gardes, il est nécessaire de se déclarer gréviste auprès de l’Agence régionale de santé (ARS). « Notre syndicat a envoyé des déclarations de grève régionales mais ça ne suffit pas. Chaque pharmacien doit faire sa déclaration individuelle », prévient Lucie-Hélène Pagnat, directrice générale de l’USPO.

Des modèles de déclaration de préavis de grève sont disponibles sur les sites de l’USPO et de la FSPF. Le pharmacien gréviste y apposera l’en-tête et le tampon de sa pharmacie avant de l’adresser dès que possible au directeur général de l’ARS. Une copie de ce courrier devra être envoyée au pharmacien inspecteur de l’ARS mais aussi aux syndicats, « afin que nous puissions savoir combien de pharmaciens s’engagent dans la mobilisation et que nous communiquions ces chiffres aux ARS qui ont besoin de s’organiser », explique Lucie-Hélène Pagnat. 

Informer les patients 

Les syndicats officinaux proposent plusieurs affiches, flyers, banderoles et autocollants pour interpeller les patients et leur expliquer l’impact de la récente annonce gouvernementale sur leur officine. « Les patients doivent comprendre que cette baisse du plafond de remises génériques va engendrer de fait des pénuries de médicaments et donc une rupture du parcours de soins pour de nombreux patients », affirme Lucie-Hélène Pagnat. Ces supports peuvent être mis en avant sur les vitrines, les écrans lumineux mais aussi sur le comptoir. Sur les réseaux sociaux, les officinaux peuvent relayer leur mobilisation en utilisant le hashtag #SauvonsNosPharmacies. 

Se préparer à une éventuelle réquisition 

Pour assurer la continuité des soins, le préfet peut adresser une réquisition au pharmacien gréviste. Cette réquisition est normalement notifiée en mains propres mais Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, craint qu’elle ne soit adressée dans certains cas par mail ou par courrier : « J’invite les présidents régionaux à insister pour que les réquisitions se fassent par gendarmes ou par huissiers. Les pharmaciens ne doivent accepter de prendre la réquisition que par cette voie-là. » 

Que faire si le pharmacien est réquisitionné ? 

La loi punit le refus d’une réquisition de 6 mois de prison et de 10 000 euros d’amende. Le pharmacien réquisitionné doit donc assurer lui-même le service de garde et ne pas se faire remplacer car la réquisition est nominative. Il doit veiller à prévenir son syndicat afin que celui-ci mette à jour la plateforme de gestion des gardes pharmaceutiques. « Les pharmaciens réquisitionnés pourront bénéficier de l’indemnité d’astreinte versée par l’Assurance maladie », rappelle Philippe Besset, président de la FSPF. Et de préciser que « ce n’est pas une grève de l’organisation des gardes mais une grève des pharmaciens. Les syndicats pharmaceutiques en charge de cette organisation continuent de faire de leur mieux pour que la permanence des gardes soit assurée. »

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Pas de réquisition = pas de garde 

Le planning de gardes pharmaceutiques risque d’être passablement perturbé par ce mouvement de grève. « Les ARS vont avoir beaucoup de mal à gérer ces perturbations. Ce qui est sûr, c’est que si une ARS décide de ne pas réquisitionner, il n’y aura pas de garde. Et c’est l’agence régionale qui prend cette responsabilité », précise Philippe Besset.