Grève des gardes : FO et CFE-CGC refusent de défiler avec les titulaires

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Grève des gardes : FO et CFE-CGC refusent de défiler avec les titulaires

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Publié le 26 juin 2025 | modifié le 27 juin 2025
Par Anne-Charlotte Navarro et Christelle Pangrazzi

À l’approche de la manifestation nationale du 1er juillet, lancée par les syndicats de titulaires contre la baisse des remises sur les génériques, les syndicats de salariés FO et CFE-CGC annoncent qu’ils ne s’y associeront pas. Ils dénoncent un mouvement qui ne prend pas en compte les intérêts des équipes officinales.

La fracture est nette. Alors que les syndicats de pharmaciens titulaires (FSPF, USPO) appellent à une grève illimitée des gardes et à une manifestation nationale à Paris le 1er juillet 2025, les syndicats de salariés FO Pharmacie et CFE-CGC refusent de s’associer à cette mobilisation.

« Nous ne défilerons pas pour défendre un modèle qui ne nous inclut jamais quand il s’agit de redistribuer », affirme FO Pharmacie dans un communiqué publié le 26 juin. « Derrière le discours d’une défense de l’économie officinale, ce sont les marges des titulaires qui sont en jeu, pas les salaires ni les conditions de travail des équipes », souligne David Brousseau, secrétaire fédéral.

Même position du côté de la CFE-CGC, qui avait soutenu le précédent mouvement du 30 mai 2024, mais qui change cette fois de cap. « Contrairement au mouvement précédent, nous n’encourageons pas les salariés à se mobiliser aux côtés des titulaires. Les négociations salariales illustrent que les salariés ne sont pas pris ni reconnus par les employeurs, alors qu’ils sont en première ligne ! », déclare Christelle Degrelle, représentante CFE-CGC.

Un appel à ne pas instrumentaliser les équipes

FO et CFE-CGC dénoncent un mouvement qui ne prend pas suffisamment en compte les salariés officinaux, appelés à grossir les rangs des cortèges mais exclus des discussions sur les hausses de salaires et la reconnaissance professionnelle. Les deux syndicats pointent également la responsabilité des représentants patronaux dans le blocage des négociations sociales.

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« Ce sont ces mêmes représentants qui freinent systématiquement les avancées à la table des négociations », déplore FO.

Un message politique clair

Si FO et CFE-CGC n’appellent pas à manifester, ce n’est pas par désintérêt des enjeux économiques. Mais les deux syndicats le disent sans détour : un mouvement qui ne parle pas des salariés ne peut pas se faire en leur nom. Tous deux appellent à une refonte plus équitable de l’économie officinale, qui reconnaisse et rémunère la valeur du travail des équipes.

« Oui à des actions syndicales si elles ont du sens pour les salariés ; non à une mobilisation qui les oublie », conclut FO.