Génériques : manifestation le 1er juillet et grève des gardes illimitée, ça se précise

Réduction du plafond des remises sur les génériques de 40 % à 20 %, alignement des médicaments hybrides sur ce nouveau seuil, limitation à 15 % pour les biosimilaires : le projet dévoilé le 21 juin par le ministère de la Santé lors d’une réunion de concertation avec les syndicats et les administrations (la Direction de la sécurité sociale – DSS, la Direction générale de la santé – DGS, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes – DGCCRF, la Direction générale des entreprises – DGE, le Comité économique des produits de santé – CEPS, la Caisse nationale de l’assurance maladie – Cnam constitue, pour les représentants de la profession, une attaque frontale contre l’économie officinale.

Selon la FSPF, cette décision entraînerait une perte de 600 millions d’euros par an pour les officines. L’USPO évalue l’impact potentiel à 8 000 fermetures d’officines sur le territoire national et 50 000 suppressions de postes parmi les 146 000 salariés du secteur. « Cette décision assène le coup de grâce à un réseau déjà fragilisé », dénonce la FSPF.

Un système à bout de souffle, une profession ciblée

« Une fois de plus, c’est le pharmacien d’officine qui paie l’addition », martèle l’USPO. Pour le syndicat, l’État tente de compenser les dérives budgétaires de l’assurance maladie, notamment les arrêts de travail et les frais hospitaliers, en attaquant les marges des pharmacies, pourtant engagées au quotidien dans des missions de santé publique de premier recours.

Le revirement est d’autant plus mal perçu qu’il contredit les intentions affichées ces derniers mois : soutien affiché à l’usage des génériques, promesse d’accompagnement des officines en difficulté, reconnaissance du rôle des pharmaciens dans l’accès aux soins. Pour la FSPF, « le gouvernement se renie au pire moment, dans un contexte économique, politique et international extrêmement instable ».

Un double appel à l’action : grève des gardes et manifestation

Face à ce qu’ils qualifient de ligne rouge franchie, les deux syndicats appellent à une grève illimitée des gardes à compter du 1^er juillet, et à une manifestation massive ce même jour à Paris. Le rendez-vous est donné à 11 heures sur l’esplanade des Invalides, dans le cadre du « Village des professionnels de santé trahis ». Des espaces dédiés accueilleront les parlementaires pour les sensibiliser aux conséquences de la réforme. Un cortège partira à 14 heures en direction du ministère de la Santé, pour une rencontre à 15 heures avec Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.

Une mobilisation outillée et coordonnée

L’USPO met à disposition des pharmaciens un modèle de déclaration de grève à adresser à leur Agence régionale de santé (ARS), ainsi que des affiches à apposer en vitrine pour informer les patients et les associer à la mobilisation. 

Les syndicats insistent sur l’urgence d’agir pour préserver le maillage officinal, pilier de l’accès aux soins de proximité.

Un seul objectif : le retrait pur et simple de la réforme

Les deux syndicats ne laissent planer aucun doute : le retrait intégral de la mesure est la seule issue acceptable. Faute de quoi, la mobilisation se poursuivra sous toutes ses formes, sur une durée illimitée.

Le cortège s’élancera à 14 heures en direction du ministère de la Santé avec pour objectif de rencontrer, à 15 heures, Catherine Vautrin.