Ce plafonnement des remises qui menace tout

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Ce plafonnement des remises qui menace tout

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Publié le 15 septembre 2025 | modifié le 19 septembre 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Entré en vigueur le 4 août, le plafonnement des remises sur les génériques et les biosimilaires bouleverse l’équilibre économique des officines. Le Moniteur des pharmacies ouvre une série en trois volets pour en analyser les conséquences.

La nouvelle règle limite les remises à 30 % pour les génériques et 15 % pour les biosimilaires. Une mesure qui, selon les syndicats, pourrait provoquer jusqu’à 6 000 fermetures, soit une pharmacie sur trois. En rognant sur la marge générée par les génériques, l’arrêté prive les officinaux d’un levier vital pour maintenir leur équilibre financier. Les pertes annuelles sont évaluées entre 7 000 et 30 000 euros par pharmacie. « La distribution de génériques est une activité cardinale. L’éroder, c’est fragiliser le cœur du métier », alerte l’économiste Frédéric Bizard.

Une trajectoire programmée à la baisse

Le dispositif s’inscrit dans une trajectoire pluriannuelle : 30 % en 2025, 25 % en 2026, puis 20 % en 2027. Une pente descendante qui annonce une asphyxie progressive des marges. Les officines rurales et semi-rurales, très dépendantes du remboursable, seront les premières touchées. Derrière elles, les petites pharmacies urbaines puis les structures moyennes verront leurs équilibres menacés, dessinant le spectre d’une recomposition forcée du réseau.

Vers concentration et financiarisation

Cette contraction des marges ouvre la voie à un double risque : la disparition des structures les plus fragiles et l’accélération de la financiarisation du secteur. Les pharmacies moyennes pourraient basculer sous la coupe d’investisseurs extérieurs, au détriment de leur indépendance.

Trois volets pour décrypter la crise

Pour mesurer toute l’ampleur de cette mutation, le Moniteur des pharmacies consacre une série en trois volets, dévoilés tout au long de la semaine sur le site :

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