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- Baisse de 1,85 % pour les honoraires de dispensation, une première dans l’histoire de l’officine
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Baisse de 1,85 % pour les honoraires de dispensation, une première dans l’histoire de l’officine
Pour la première fois, les honoraires de dispensation enregistrent un recul de 1,85 %, selon le panel des pharmaciens clients du groupement de d’experts-comptables CGP. « En 2023, les honoraires de dispensation avaient progressé de 7 %. En 2024, nous observons un net coup de frein, que nous attribuons à la baisse des consultations de ville et du nombre de boîtes délivrées », analyse Bastien Legrand, président du groupement CGP.
10 000 euros en moins pour les officines
Les petites officines (moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires) sont les plus touchées, avec une baisse de 4,11 %. Mais la tendance est quasi généralisée : seules les pharmacies dépassant 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires parviennent à maintenir une très légère hausse, à hauteur de 1 %.
« Une revalorisation des honoraires semble nécessaire », estime Bastien Legrand. Car, face à la baisse des prix, les honoraires ne jouent plus leur rôle d’amortisseur. « Ils représentent un tiers de la marge brute globale, toutes activités confondues. Mais leur efficacité s’érode avec l’inflation, qui alourdit les charges d’exploitation », ajoute Bastien Laurent.
Si l’honoraire à l’ordonnance a progressé de 3,17 % dans le chiffre d’affaires, cela n’a pas suffi à compenser la chute des honoraires de dispensation. Bilan : une perte moyenne de près de 10 000 euros par officine sur un an.
Une revalorisation jugée insuffisante
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, une hausse de 20 % de l’honoraire à l’ordonnance a été mise en place. Une augmentation jugée très insuffisante par Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) :
« L’augmentation de 0,10 € par ordonnance en 2025, soit environ 3 145 euros supplémentaires par an et par pharmacie, ne représente qu’une hausse de 0,9 % de la marge brute (62 M€). C’est loin de couvrir la hausse continue des charges constatée depuis trois ans. »
Le syndicat réclame l’ouverture urgente de négociations pour revoir ces mesures à la hausse. Une demande que ne partage pas la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui défend plutôt une renégociation autour de la notion de » territoire fragile « , afin de soutenir prioritairement les officines les plus vulnérables.
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