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Assises du maillage pharmaceutique : les raisons de garder espoir
Alors que 1 000 officines ont disparu en cinq ans, 1 400 autres pourraient encore fermer d’ici 2030. Le maillage officinal français s’effrite à vue d’œil, mais des solutions concrètes s’installent, porteuses d’un nouvel espoir :
– La loi Mouiller qui prévoit d’amplifier les protocoles de coopération, de reconnaître un rôle accru aux préparateurs et d’élargir les aides aux officines fragiles fera de la pharmacie un maillon stratégique du service public de santé. Un pas en avant qui doit encore être validé par l’Assemblée nationale, mais la proposition de loi ayant été déclarée d’urgence, les discussions devrait s’engager rapidement.
– S’ajoutent les antennes de pharmacie, à l’image de celle de Cozzano (Corse), qui posent les bases d’un modèle hybride, entre présence locale et supervision à distance. Ce modèle qui commence à séduire par sa simplicité opérationnelle et son efficacité, devrait se développer dans les mois à venir, à condition d’être réellement soutenu par les pouvoirs publics. Il répond en effet aux besoins concrets de certains territoires où la densité médicale chute drastiquement, souvent en dessous de 100 médecins pour 100 000 habitants – contre 250 dans les grandes villes.
– Enfin, la transformation numérique est elle aussi pleine de promesses. Avec « Ma pharmacie en France », le patient pourra accéder à de nombreux services en ligne à compter d’octobre prochain : se faire livrer à domicile, profiter d’une télédispensation, planifier ses rendez-vous de prévention… Une plateforme de services qui sera particulièrement utile pour les 30 % de Français qui vivent en zone sous-dotée.
L’atout transaction
Dans un contexte de fragilité croissante du réseau officinal, les transactions de pharmacies deviennent elles aussi un levier stratégique pour préserver l’accès aux soins. En 2024, le nombre de ventes de pharmacies a diminué par rapport à 2023 (1 442 contre 1 606 – chiffres Interfimo). Les prix de cession, désormais mieux alignés sur la rentabilité réelle, sont plus cohérents avec les capacités de remboursement, ce qui réduit les risques d’échec après l’achat. Cette stabilité aide surtout les jeunes pharmaciens, majoritaires parmi les repreneurs, à s’installer et à investir dans leurs nouvelles missions.
Mais des contrôles renforcés doivent être mis en place pour garantir la compatibilité des financements avec les missions de santé publique. Car le risque existe : des investisseurs extérieurs non professionnels, parfois étrangers à l’univers officinal, tentent de mettre la main sur le marché des pharmacies… Encadrer ces opérations, c’est donc protéger un modèle et préserver un service de santé de proximité ancré dans le quotidien des Français.
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