[VIDÉO] Le maillage officinal, un modèle toujours vital

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[VIDÉO] Le maillage officinal, un modèle toujours vital

Publié le 15 mai 2025 | modifié le 20 mai 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Face à la désertification médicale, l’Ordre des pharmaciens défend un modèle fondé sur l’équité territoriale, la sécurité du médicament et la qualité de service. Pour Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre, le maillage officinal n’est pas seulement tenable : il est « indispensable ».

Le triptyque « monopole pharmaceutique – encadrement de l’installation – maillage territorial » reste au cœur de la vision de l’Ordre. Carine Wolf-Thal l’affirme sans détour : « Ce maillage est non seulement tenable, il est indispensable pour des questions de santé publique et d’accès aux soins. » Dans un paysage sanitaire où le recul de la démographie médicale agit comme un rouleau compresseur, ce maillage fait encore rempart.

Le modèle résiste. Mais à une condition : que l’économie suive. « Il faut s’assurer que le modèle économique des officines est pérenne et durable », insiste la présidente. Cela implique une valorisation accrue des nouvelles missions, notamment en matière d’accès aux soins et de premier recours. Si l’Ordre n’intervient normalement pas dans ces enjeux économiques « loin de moi l’idée de m’y insérer », glisse-t-elle, il assume une responsabilité politique claire : garantir la cohérence d’un écosystème associant régulation, missions de santé publique et viabilité économique.

La régulation pour préserver la santé publique

L’officine ne saurait être banalisée ni remplacée. « Le médicament doit rester à l’officine », martèle Carine Wolf-Thal. Pas question, donc, d’envisager d’autres circuits de distribution. Non seulement les pharmaciens sont qualifiés et astreints à une formation continue contrôlée par l’Ordre, mais l’officine elle-même est soumise à une réglementation stricte : inspections des Agences régionales de santé, autorisations, obligations de traçabilité. Autant de garde-fous qui n’existent pas dans la vente en ligne ou la distribution hors circuit officinal.

Ce cadre est « garant d’un accès sécurisé et d’un bon usage du médicament », au sein d’une chaîne globalement régulée du grossiste-répartiteur jusqu’au comptoir. La présidente le répète : il en va de la santé publique.

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Une démarche qualité dans l’intérêt général

L’Ordre promeut une démarche qualité officine, à travers des outils comme le dossier pharmaceutique, qui renforcent la traçabilité et sécurisent la dispensation. L’objectif ? Un service robuste, rassurant pour la population, mais aussi visible et reconnu des pouvoirs publics. C’est d’ailleurs sur ce terrain que Carine Wolf-Thal entend mener bataille : « Cette bataille-là, elle se gagne là, pouvoirs publics, pharmaciens, population, et pas à coups de campagnes de communication. » Pas de slogans, mais du fond.

Des Assises pour agir sur l’avenir du maillage pharmaceutique

L’homogénéité de la répartition démogéographique des officines est l’un des piliers du modèle pharmaceutique français. Présentation d’un livre blanc riche de propositions pour optimiser la présence des officines sur le territoire au service des patients, étude de projection économique pour évaluer les conséquences d’une dérégulation… Les Assises du maillage pharmaceutique, organisées par Le Moniteur des pharmacies se dérouleront le 24 juin 2025 à l’Institut Pasteur (Paris).

Pour participer à cette initiative concernant l’ensemble des acteurs (officinaux, syndicats, groupements, grossistes-répartiteurs, industriels du médicament, collectivités locales, payeurs publics et privés, prestataires bancaires, etc.), l’inscription est gratuite.

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