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Sécurité sociale : les Libéraux de santé refusent les coupes à la hache
Les Libéraux de santé – collectif interprofessionnel regroupant 10 syndicats de soignants libéraux – prennent position sur l’avenir de la Sécurité sociale. Le diagnostic est connu : déficits récurrents, dépenses sous tension, vieillissement de la population. Mais les signataires appellent à sortir des réflexes de gestion budgétaire court-termiste. « On ne redressera pas la Sécu en réduisant les volumes de soins à la hache », alertent-ils.
Un impératif de visibilité pour tous les acteurs
À rebours des mesures ponctuelles, ils proposent une réorientation structurelle du système de soins. Priorité : donner de la visibilité à l’ensemble des professionnels. Cela passe par une loi de programmation pluriannuelle en santé, évoquée pour la première fois dans les pistes ouvertes par le gouvernement. Une telle loi permettrait, selon eux, de fixer des priorités claires, un pilotage opérationnel, et une trajectoire financière lisible. Car, dans un système aussi complexe que celui de l’Assurance maladie, « la transparence et la cohérence sont des conditions du changement », rappellent-ils.
Dépenses maîtrisées, mais mieux allouées
Le collectif plaide pour une logique d’efficience fondée sur la pertinence des soins, non sur le rationnement. Le déficit actuel de l’Assurance maladie représente environ 10 % de son budget. Pour rééquilibrer les comptes, ils avancent une règle simple : moitié d’économies sur les soins inutiles, moitié de ressources nouvelles pour les besoins émergents. Une approche qui, selon eux, permettrait de conjuguer efficacité économique et justice sanitaire.
« Investir dans ce qui soigne vraiment »
La priorité doit aller à la médecine fondée sur les preuves, insistent les Libéraux de santé. Cela implique de sortir du panier remboursable les actes et produits à faible ou nul bénéfice médical, y compris pour les complémentaires. Les économies ainsi générées seraient redéployées vers des prises en charge utiles et vers des actions de prévention ciblées. « L’efficience, ce n’est pas rogner les soins : c’est soigner mieux, au juste prix », martèlent-ils.
Un pilotage ville-hôpital encore absent
Parmi les angles morts identifiés dans les travaux en cours : l’absence de réforme de la gouvernance territoriale. Le collectif appelle à la création d’un dispositif unifié de pilotage entre la médecine de ville et l’hôpital, afin d’assurer une vraie gradation des soins et des économies de gestion. Une mesure jugée indispensable pour accompagner le virage ambulatoire et fluidifier les parcours.
Prévention et responsabilisation : les deux piliers d’un changement durable
Enfin, les Libéraux de santé insistent sur l’urgence de repenser la prévention, non comme un supplément d’âme mais comme un pilier de la santé publique. Cela suppose des moyens concrets, des incitations adaptées, et une logique de résultats mesurables. « Prévenir, c’est transmettre : la santé ne doit plus être un combat permanent, mais un héritage pour les générations suivantes. »
Les soignants libéraux prêts à s’engager
Dans ce contexte, les soignants de ville se disent pleinement mobilisés pour participer à la transformation du système. Au plus près des patients, ils rappellent qu’ils sont une ressource stratégique pour garantir l’accès, la qualité et la soutenabilité des soins. « Pour sauver la Sécu, il faut de l’équité, de la responsabilité, de l’ambition… et du bon sens. »
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