- Accueil ›
- Profession ›
- Interpro ›
- Lien ville-hôpital : l’expérimentation Iatroprev est relancée et élargie
© Getty Images
Lien ville-hôpital : l’expérimentation Iatroprev est relancée et élargie
Iatroprev 2 a fait l’objet d’un arrêté publié au Journal officiel du dimanche 22 juin 2025. Cette expérimentation menée dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018 sera officiellement lancée le 1er juillet. Elle va tester la mise en œuvre d’un parcours de soins du patient âgé dans différents types d’établissements de santé. Ces derniers pourront être rattachés à des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).
L’objectif est de créer un continuum entre les interventions effectuées à l’hôpital (conciliation médicamenteuse, revue de médication) et en ville (bilan partagé de médication, consultations de déprescription) pour sécuriser la sortie d’hospitalisation des patients âgés. La clé de voûte du projet est une réunion de concertation pluriprofessionnelle (RCP) mobilisant le binôme hospitalier « gériatre-pharmacien clinicien » et le binôme de ville « médecin traitant-pharmacien d’officine ». Ainsi, les professionnels libéraux participeront aux modifications de traitement et en seront donc informés.
3 000 patients à intégrer
Cette expérimentation ne part pas de zéro. Un dispositif précédent, Iatroprev, a fait l’objet d’une première phase dans les Hauts-de-France entre 2019 et 2024. Le projet actuel tire les enseignements de cette première mouture et de deux autres expérimentations conduites dans le même champ, Octave et Medisis. Il s’agit également d’intégrer les évolutions intervenues entre-temps dans le cadre conventionnel. Iatroprev 2 se poursuit dans les Hauts-de-France et s’ouvre à trois autres régions : Pays-de-la-Loire, Bretagne et Occitanie. Une trentaine d’établissements de santé y participeront.
La durée de l’expérimentation est de trois ans et elle bénéficiera d’un budget global de 1,3 million d’euros. Environ 3 000 patients devraient bénéficier d’une prise en charge dans ce cadre. Les pharmaciens d’officine participants seront rémunérés 30 euros pour chaque patient suivi (sur une enveloppe globale de 265 euros par patient). Les unions régionales des professionnels de santé (URPS) Pharmaciens sont partenaires de cette initiative.
Un constat mitigé
La première phase de l’expérimentation a donné lieu à la mobilisation de 376 médecins traitants et de 295 pharmaciens d’officine impliqués pour 469 patients suivis. En pratique, leur intervention a permis de maintenir certaines modifications de prescription pour une durée de trois mois (réduction des prescriptions inappropriées, par exemple des IPP à forte dose) et de mettre en œuvre des traitements de prévention (calcium, vitamine D, vaccination DTpolio), mais sans impact significatif sur les autres prescriptions inappropriées. Avec 95 % des inclusions concentrées sur les CHU de Lille et d’Amiens, la faible diffusion du modèle a questionné sur sa reproductibilité. De plus, le coût du dispositif semblait élevé au regard des économies réalisées.
- Rémunération des pharmaciens : une réforme majeure se prépare-t-elle ?
- Les métiers de l’officine enfin reconnus à risques ergonomiques
- Remises génériques : l’arrêté rectificatif en passe d’être publié
- Réforme de la rémunération officinale : quelles sont les propositions sur la table ?
- Paracétamol : quel est cet appel d’offres qui entraînera des baisses de prix ?
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis