Quand l’industrie pharma incite à la déprescription

© Getty Images - Profile view of a senior bearded man holding a glass of water and a pill

Quand l’industrie pharma incite à la déprescription

Publié le 13 octobre 2025
Par Matthieu Vandendriessche
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C’est la troisième salve de communication pour la campagne baptisée « Réduisons le volume » initiée par les Entreprises du médicament (Leem). Son objectif est d’inciter à la déprescription des médicaments pour les personnes âgées de 65 ans et plus.

Ce n’est certainement pas une coïncidence. À l’heure où émerge le projet de loi budgétaire pour la Sécurité sociale, qui doit acter de nouvelles baisses de prix sur les médicaments, les industriels rappelent leur engagement pour un meilleur usage des traitements et une réduction des volumes de prescription. Initiée en juin 2024 par le Leem puis relancée en mars dernier, la campagne « Réduisons le volume » cible les patients âgés de 65 ans et plus, les incitant à s’adresser à un médecin ou un pharmacien dès lors qu’ils prennent plus de 5 médicaments. Un seuil critique au-delà duquel le risque iatrogène augmente sensiblement, considère le Leem.

Une campagne multicanale

Une nouvelle vague de cette communication va se déployer pendant près d’un mois, du 10 octobre au 7 novembre. Tout d’abord à la télévision, du 10 au 17 octobre puis après les vacances scolaires à travers un spot de 14 secondes*. À partir de la mi-octobre, le message se décline également dans la presse nationale, régionale et professionnelle. Des bannières d’informations ciblant les seniors et leurs proches sont visibles du 13 au 27 octobre sur le site de rendez-vous médicaux Doctolib. Partenaire de l’opération, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) appose son logo sur ces bannières grand public et a validé les contenus diffusés.

Incitation à la déprescription

Le Leem estime à 70 % le pourcentage de la population cible déjà touchée par la campagne. À travers elle, l’organisation représentant l’industrie pharmaceutique veut sensibiliser les prescripteurs. Près de 445 000 professionnels de santé ont été ciblés par des newsletters sur le thème de la polymédication du patient âgé. Et depuis l’été 2024, dans le cadre d’une étude pilote, des pop-ups sont intégrés dans certains logiciels d’aide à la prescription des médecins généralistes en collaboration avec un éditeur de logiciel. En conséquence de cette sensibilisation qui a touché près de 25 000 omnipraticiens, plus d’une ordonnance polymédiquée sur vingt est désormais corrigée par son prescripteur.

*Sur France 2, France 3, France 5, Arte, BFM TV Max, LCI, Le Figaro TV et Public Sénat.

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