IPA prescripteurs : les médecins saisissent le Conseil d’État

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IPA prescripteurs : les médecins saisissent le Conseil d’État

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Publié le 6 juin 2025
Par Elisabeth Duverney-Prêt
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Les nouvelles compétences des infirmiers en pratique avancée (IPA) en matière de prescription font réagir de nombreux professionnels de santé. Après les pharmaciens qui réclament des précisions sur les textes, l'Ordre des médecins vient de déposer un recours devant le Conseil d'État.

Depuis le décret du 20 janvier 2025 et l’arrêté du 25 avril 2025, les infirmiers en pratique avancée (IPA) peuvent prescrire des médicaments à prescription médicale obligatoire et être consultés en accès direct. Cette évolution réglementaire, saluée par certains comme un progrès en matière d’accès aux soins, suscite de fortes inquiétudes dans le monde médical et pharmaceutique.

Finie la coordination médicale ?

L’Ordre des médecins a décidé de saisir le Conseil d’État pour contester l’arrêté du 25 avril estimant qu’il va au-delà de la loi Rist. Celle-ci prévoyait un accès direct aux IPA uniquement pour le suivi de pathologies lourdes stabilisées, et sous réserve d’une coordination médicale. Selon l’Ordre des médecins, le texte permet désormais aux IPA de prescrire certains traitements sans diagnostic médical, notamment pour le diabète. Il réclame un encadrement plus strict des compétences des IPA afin de garantir la sécurité des patients et le respect des responsabilités médicales.

Les pharmaciens dans le flou

Les pharmaciens dénoncent quant à eux une mise en œuvre confuse : les ordonnances IPA ne précisent ni le domaine de spécialisation, ni le caractère initial ou renouvelé de la prescription, ni la présence d’un diagnostic médical préalable. Autant d’éléments pourtant nécessaires pour évaluer si la prescription entre bien dans le périmètre autorisé de l’IPA.

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