Les infirmiers en pratique avancée peuvent désormais initier des traitements

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Les infirmiers en pratique avancée peuvent désormais initier des traitements

Publié le 2 mai 2025 | modifié le 6 mai 2025
Par Adrien Renaud
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Un arrêté publié fin avril définit la liste des actes et produits de santé que les Infirmiers en pratique avancée (IPA) sont autorisés à prescrire. La profession salue ce texte, qui ne devrait pas être sans conséquences dans les officines.

Après l’autorisation de revoir des patients en accès direct, permise aux IPA par un décret du 20 janvier dernier, la plus jeune des professions de santé dispose désormais de la possibilité d’initier des traitements. Le périmètre de cette primo-prescription a été défini par un arrêté du ministre de la Santé paru au Journal officiel le 25 avril dernier. Celui-ci précise notamment la liste des produits ou prestations que les IPA pourront porter sur leurs ordonnances, qui va des bandes ou bas de contention de classe 1 et 2 aux inhibiteurs de la pompe à protons, en passant par l’amoxicilline pour traiter une angine bactérienne.

Ce décret était « très attendu par l’ensemble des professionnels de santé », s’est félicitée dans un communiqué publié le 29 avril l’Union nationale des IPA (Unipa), et il marque selon ce syndicat « une avancée décisive pour la reconnaissance des compétences des IPA ». Contacté par Le Moniteur des Pharmacies, Jordan Jolys, l’un de ses vice-présidents, estime que ce texte permettra aux IPA « de pouvoir exercer un peu mieux, par exemple en prescrivant des choses du quotidien qui paraissent assez évidentes comme les transports sanitaires ou les antalgiques de palier 1 ».

Un texte modifiable

Le représentant syndical relève par ailleurs que l’arrêté n’impose pas une consultation médicale, mais une simple concertation, en cas de renouvellement de traitement par un IPA, ce qui permettra aux professionnels d’initier de manière simple des traitements sur la durée. Il regrette en revanche que certaines mentions (l’équivalent pour les IPA de ce que sont les spécialités chez les médecins), notamment en néphrologie et en psychiatrie, ne disposent à ses yeux pas d’assez de molécules pour exercer pleinement, mais souligne que « l’avantage de ce genre d’arrêté, c’est qu’ils sont modifiables, on peut les retravailler ».

Côté pharmaciens, « il faudra s’attendre à avoir plus d’introductions de traitement de la part d’IPA », prévient Jordan Jolys. Et il tient à faire preuve d’ouverture envers les officinaux, que certains IPA regrettent de voir parfois refuser leurs ordonnances prescrites selon l’ancien système. « Nous sommes en train de travailler à une communication de masse pour que les pharmaciens sachent ce que nous pouvons faire, car nous savons bien que les textes ne sont pas faciles à interpréter », indique-t-il. Mais en cas de difficulté, son message est simple : « un simple coup de fil à l’IPA quand on a une interrogation » permet de débrouiller bien des situations.

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