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“Je ne voulais pas me contenter de regarder la crise à la télé”
Cynthia Dutent est infirmière à Morlaix, dans le Finistère. La clinique où elle travaille ayant fortement réduit la voilure pendant la crise du coronavirus, elle est partie prêter main forte à des collègues des Yvelines. Une expérience qu’elle n’oubliera jamais.
Je voulais être utile quelque part, je ne voulais pas regarder la crise à la télé. »
Pour Cynthia Dutent, infirmière hygiéniste et responsable adjointe des unités de soins à la clinique de la Baie à Morlaix, dans le Finistère, le début de l’épidémie de coronavirus a été une période éprouvante. Son établissement n’accueillant pas de patients Covid, elle s’est en effet retrouvée à travailler depuis chez elle une bonne partie de son temps, avec le sentiment que ses compétences d’ancienne infirmière de réanimation (Cynthia a travaillé 15 ans dans un service de réanimation au CHU de Reims avant de déménager il y a trois ans en Bretagne) étaient sous-utilisées. Alors quand le groupe Vivalto, auquel sa clinique appartient, a demandé s’il y avait des volontaires pour aller prêter main-forte ailleurs, elle a sauté sur l’occasion.
Par un dimanche de mars, la voici donc dans le TGV. Destination finale : le Centre hospitalier privé de l’Europe, à Port-Marly, dans les Yvelines, également membre du groupe Vivalto. « Quand nous sommes arrivés, cela faisait plusieurs semaines que les équipes enchaînaient les semaines de 60 à 72 heures, elles étaient épuisées », se souvient la Bretonne. Avec des collègues venus de différents établissements du groupe, Cynthia prend donc le relais… sur le même rythme.
Au départ, l’infirmière, bien que diplômée depuis 1998, n’était pas sans appréhensions. « Cela faisait trois ans que je n’avais pas travaillé en réanimation, et j’avais peur que les réflexes ne reviennent pas », explique Cynthia. Ils sont revenus immédiatement, ce qui, elle l’avoue « a été un soulagement ». Il valait d’ailleurs mieux qu’elle soit opérationnelle sans attendre, car la situation était plus que tendue. « On était au cœur de la vague, dès qu’un lit se libérait, il était pris tout de suite », se rappelle-t-elle.
Une expérience humaine extraordinaire
La solidarité au sein de l’équipe a été pour l’exilée une « expérience humaine extraordinaire ». « On a été extraordinairement accueillis, chacun a trouvé sa place », détaille-t-elle. Tout n’a pourtant pas été rose pour autant. Au-delà du rythme de travail, l’ambiance était parfois très sombre. « Ce que j’ai le plus mal vécu, c’est que les familles ne puissent pas rendre visite aux patients, relate-t-elle. Annoncer un décès et dire aux proches qu’ils ne peuvent pas venir voir la personne, c’est quelque chose qui est très difficile à vivre. »
Au bout de trois semaines, heureusement, les équipes s’étant reposées, le besoin de soutien s’est fait moins pressant. Cynthia est donc repartie pour Morlaix, avec un sentiment étrange. « J’étais heureuse de retrouver ma famille, mais il y a eu comme un vide, confie-t-elle. C’était calme, j’ai mis deux ou trois jours à remettre les pieds sur terre. » D’ailleurs, les liens avec l’équipe du Port-Marly ne sont pas rompus. « On communique régulièrement, et il y en a même deux qui vont venir passer leurs vacances en Bretagne », souffle Cynthia. Celle-ci n’a donc aucun regret. Elle l’assure : si c’était à refaire, en cas de deuxième vague, par exemple, elle ferait la même chose. « Sans hésiter. »
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