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Ehpad perdu, médecin pas venu, la pharmacie de Monestiés ne s’avoue pas vaincue
Sandra Gisclard tire la sonnette d’alarme. Si rien n’est fait rapidement, sa pharmacie devra mettre la clé sous la porte. En difficulté financière depuis le départ en retraite du médecin de la commune, en 2021, l’officine rurale avait réussi à subsister grâce au marché d’approvisionnement de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) situé dans le village. « Ce marché représentait un quart de mon chiffre d’affaires, avec ses cent résidents. Mais le syndicat intercommunal qui gère la structure l’a attribué à la pharmacie d’un village voisin, en décembre dernier », explique Sandra Gisclard, la titulaire de l’officine. En cause : l’impossibilité pour la pharmacie de Monestiés de répondre aux nouvelles exigences de l’Ehpad liées à la préparation des doses à administrer (PDA).
Trop onéreux pour l’officine
« Pour remporter ce marché, que nous avions depuis des années, il aurait fallu se plier à de nouvelles conditions qui ne sont pas soutenables financièrement : embaucher un employé à 30 heures pour 40 000 euros, et être capable de financer 10 000 euros de consommables par an. J’ai déjà du mal à maintenir les deux salariées que j’emploie, je ne vois pas comment j’aurai pu me lancer dans la PDA. C’est regrettable », poursuit la titulaire qui comprend toutefois la décision du syndicat intercommunal à vocation multiple (Sivom), la sécurité des patients étant la priorité. Mais ce qu’elle ne comprend pas, c’est bien le manque de soutien de la mairie de Monestiés. « J’aurais aimé que le maire se batte pour notre pharmacie. Qu’il se place à nos côtés pour trouver des solutions. Une officine est un service de santé de proximité essentiel pour les habitants de la commune. C’est incompréhensible que rien ne soit fait. C’est pourquoi, avec plusieurs habitants du village, nous avons décidé de monter un collectif. »
Désertification médicale
Les nombreuses banderoles déployées dans la commune alertent sur les problèmes rencontrés par la pharmacie. Une pétition a également été mise en ligne. « Nous sommes soutenus par les habitants et nous avons même vu arriver de nouveaux patients, venus d’un peu plus loin, qui souhaitent que l’officine subsiste. Notre objectif, désormais, est de tout faire pour attirer un médecin à Monestiés, d’autant plus que la commune dispose d’un cabinet médical. C’est notre seule chance de survie », poursuit la pharmacienne. Un message qui fait bien évidemment écho aux dernières annonces du Premier ministre François Bayrou sur la désertification médicale. L’installation d’un médecin permettrait en effet de sauver l’officine, et l’emploi de ses deux salariées, mais aussi de donner la possibilité aux habitants de la commune de continuer à profiter d’une offre essentielle de soins de proximité.
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