Taxons Valérie d’A-peu-près

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Publié le 10 décembre 2011
Par Laurent Lefort
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La scène se passe à l’Assemblée, le 30 novembre, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances rectificative pour 2011. Jean-Pierre Brard, député Divers Gauche de Seine-Saint-Denis, demande à la ministre du Budget Valérie Pécresse si Doliprane et les médicaments à base de paracétamol seront taxés à 2,1 ou 7 %. Réponse : « Les médicaments remboursés, c’est-à-dire ceux qui ont un SMR suffisant, dont le Doliprane, sont taxés à 2,1 %. Les médicaments qui ne sont pas remboursés – parce qu’ils n’ont pas de service médical rendu suffisant – sont à 7 %. » On retient sa respiration. La ministre insiste : « On devrait du reste plutôt parler dans ce cas de produits pharmaceutiques. » On ne retient plus sa respiration, on s’étouffe. De rire ou de sanglots.

Le gouvernement voudrait torpiller l’automédication qu’il ne s’y prendrait pas mieux. Car, si l’on suit cette logique, tous les médicaments OTC ne sont que de vulgaires « produits ». Faut-il les mettre d’urgence en rayon entre un pot de confiture et des biscottes ? Si le paracétamol vigneté est un vrai médicament à SMR important, que sont au juste ses versions conseil (même molécule, même dosage, même forme) avec une TVA de 7 % ? On aura au moins compris à qui il ne faut pas poser la question.

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