Servier et les victimes de Mediator veulent se retourner contre les médecins prescripteurs

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Publié le 3 septembre 2011 | modifié le 18 août 2025
Par Matthieu Vandendriessche
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Dans son édition du 25 août, Libération affirme, document à l’appui, que Servier veut s’en prendre aux médecins ayant prescrit Mediator comme coupe-faim. Dans un communiqué, Servier indique qu’il n’a « jamais appelé en justice un médecin dans une procédure concernant le Mediator », précisant que les médecins traduits en justice l’ont été à l’initiative des patients ou de l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux. Servier rappelle que son médicament « n’a jamais eu d’indication comme anorexigène et n’a jamais été promu en tant que tel auprès des médecins ». Pour Carole Younes, avocate du syndicat de médecins MG-France, Servier cherche à s’exonérer de ses responsabilités dans la prescription hors AMM du benfluorex. L’avocate reconnaît cependant « qu’il y a une différence entre la dangerosité du produit, qui ne peut pas être imputée au médecin, et la dangerosité d’une prescription. Des fautes peuvent avoir été commises qui ont contribué au danger ».

Les pharmaciens passent à travers les gouttes

Christine Ravaz, avocate d’une cinquantaine de patients, estime que les médecins doivent être mis en cause à plus d’un titre. « Les patients ne savaient pas que le médicament leur était prescrit en dehors de ses indications », défend-elle. Le benfluorex était prescrit sans suivi ni examen médical. De plus, les prescripteurs auraient dû se soucier des patients après l’alerte lancée en novembre 2009. L’avocate reproche encore aux médecins de refuser aujourd’hui l’accès aux dossiers médicaux. Des informations que fournissent certains pharmaciens. Même si ces derniers ont, selon Christine Ravaz, manqué à leur devoir de vérification, elle affirme ne pas avoir l’intention de se retourner contre eux.

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