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Sébastien Lecornu suspend provisoirement l’arrêté sur les remises, une victoire d’étape
Le 24 septembre, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont été reçus par le Premier ministre Sébastien Lecornu. Le gouvernement a cédé : l’arrêté du 4 août abaissant le plafond des remises commerciales sur les génériques est suspendu pour trois mois. Une trêve qui ouvre un espace de négociation mais qui ne dissipe pas toutes les inquiétudes.
Le protocole d’accord signé avec Matignon acte un retour immédiat à un plafond de 40 %.
Cette suspension, présentée comme « provisoire », constitue une victoire d’étape pour les officinaux, qui dénonçaient depuis l’été un texte « mortifère » pour l’économie des pharmacies.
Une mission conjointe IGAS-IGF, parallèle aux travaux de l’Assurance maladie et de la Cour des comptes, est lancée pour « analyser de manière objective les flux financiers du circuit de distribution du médicament ». Ses conclusions sont attendues au terme des trois mois de suspension et devraient nourrir de nouvelles propositions gouvernementales dans le cadre du Projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS) 2026.
« Un signal politique » aux pharmaciens
L’exécutif, contraint par un contexte budgétaire tendu, cherche à conjuguer économies de santé et préservation du maillage territorial. Le Premier ministre a ainsi entendu les alertes des syndicats sur l’érosion du réseau officinal et sur la fragilisation de l’accès aux soins.
L’expérimentation OSyS confiant aux pharmaciens la prise en charge des pathologies bénignes sera généralisée, offrant un levier concret face aux déserts médicaux.
Dialogue renoué, vigilance maintenue
La FSPF salue « le retour du dialogue » et appelle, en cohérence avec le mandat de son assemblée générale, à une pause dans les actions de mobilisation. L’USPO, de son côté, insiste sur l’urgence d’un avenant économique n° 2 à la convention pharmaceutique afin de « réajuster et prioriser les objectifs de santé publique ».
Mais les syndicats préviennent : cette suspension ne saurait être un point final. « Ni aujourd’hui ni dans trois mois, nous n’accepterons de mesures qui mettraient en cause la pérennité des pharmacies », martèle la FSPF.
Un équilibre encore fragile
L’accord Matignon-pharmaciens dessine un compromis : soutenir l’économie des officines tout en maîtrisant la dépense publique, notamment via un développement accru de la substitution des biosimilaires.
Toutefois, à ce stade, le délai de trois mois apparaît court pour redéfinir un cadre économique stable et durable. La survie de nombreuses pharmacies, et avec elle, l’accès aux soins de proximité, se jouera dans les prochaines négociations.
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