Renoncements aux soins : les délais d’attente en cause

Renoncements aux soins : les délais d’attente en cause

Publié le 2 février 2015
Par Laurent Lefort
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Moins de 21 jours en Languedoc-Roussillon, en PACA ou en Corse ; plus de 72 jours pour les habitants de la Picardie, de la Bourgogne ou de la région Champagne-Ardennes… Voilà en gros le délai d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un cardiologue.

A tel point que 70 % des Français déclarent aujourd’hui avoir déjà renoncé à des soins, notamment à cause de la difficulté à obtenir un rendez-vous chez un spécialiste dans un délai suffisamment rapide (67 % en 2014 alors qu’ils n’étaient que 58 % en 2011). Loin devant le frein du coût de la consultation (46 % des réponses).

En effet, si l’on en croit l’Observatoire de l’accès aux soins Jalma/IFOP 2014 rendu public ce lundi 2 février, le délai moyen pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste a sensiblement augmenté entre 2011 (44 jours) et 2014 (51 jours). Il faut par exemple faire preuve d’une grande patience chez un ophtalmologue (111 jours en 2014), un peu moins chez un dermatologue (50 jours).

Globalement, l’observatoire montre également que 65 % des Français interrogés perçoivent une dégradation du système de santé, constat plus marqué à l’hôpital en raison de l’attente et de la disponibilité des personnels. Pour autant, la qualité des soins ou la compétence du corps médical ne sont pas du tout remis en cause : 92 % des personne interrogées se déclarent satisfaites de leur généraliste et 86 % de leur spécialiste libéral.

Le cabinet de conseil Jalma garde cependant un œil critique sur les résultats de son propre sondage en soulignant que les délais pour obtenir un rendez-vous ne suffisent pas à eux-seuls à expliquer un renoncement aux soins. En effet, ce renoncement est particulièrement élevé dans des régions où l’attente est pourtant plus courte qu’ailleurs, exemple de l’Ile-de-France à l’appui. Et de se poser la question : réflexe d’enfants gâtés ? Impact additionnel des dépassements d’honoraires sensiblement plus élevés qu’ailleurs ? Réponse en novembre 2015 au prochain Observatoire.

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