Remises génériques : le syndicat USPO lance l’alerte et consulte les titulaires

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Remises génériques : le syndicat USPO lance l’alerte et consulte les titulaires

Publié le 4 juin 2025
Par Sana Guessous
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Un sondage express lancé par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) vise à quantifier l’impact d’une possible division par deux du plafond de remises sur les génériques. Les officines ont jusqu’au 11 juin pour témoigner. Objectif affiché : préparer la riposte.

Le plafond des remises commerciales sur les médicaments génériques pourrait passer de 40 % à 20 %. Ce scénario, redouté par la profession, ferait chuter une source essentielle de revenus pour les pharmacies. Pour mesurer l’ampleur de cette menace, l’USPO a lancé le 3 juin un sondage à destination des pharmaciens titulaires.

« Nous voulons montrer aux pouvoirs publics que toucher à ce plafond est désastreux pour les officines », alerte Pierre-Olivier Variot, président du syndicat. Selon lui, les remises génériques représentent en moyenne 80 000 euros par officine, soit près de 30 % de l’excédent brut d’exploitation. Une perte nette qui mettrait en péril la viabilité économique de nombreux établissements, notamment les plus fragiles.

Témoigner pour peser

Les titulaires ont jusqu’au 11 juin pour remplir ce questionnaire. Ils y sont invités à décrire précisément les conséquences économiques d’une baisse du plafond : report ou annulation d’investissements, réduction de la masse salariale, tensions de trésorerie, voire cessation d’activité.

L’USPO entend exploiter ces données pour nourrir le débat et alerter les pouvoirs publics. « Cette décision fragilisera en priorité les officines rurales, peu tournées vers la parapharmacie et centrées sur les soins de proximité. Dans ces territoires, les remises couvrent parfois la rémunération du titulaire ou de l’adjoint », insiste Pierre-Olivier Variot. Un éclairage comptable détaillé sera présenté le 11 juin lors du prochain rendez-vous USPO, pour objectiver le poids réel de ces remises dans l’économie officinale.

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Une riposte syndicale en préparation

Au-delà du constat, le syndicat veut anticiper l’épreuve de force. Le sondage interroge également les pharmaciens sur leur volonté de se mobiliser.

« Un groupe de travail étudie les différentes modalités d’action à notre disposition. Nous n’excluons rien », prévient Pierre-Olivier Variot. Grève des gardes, fermeture symbolique, actions coordonnées… « Comme toujours, nous irons crescendo : d’abord alerter, puis hausser le ton. »