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Quid des relocalisations et investissements à l’heure des menaces américaines ?
Alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Europe s’exacerbent, l’exécutif français maintient sa stratégie d’attractivité. Lundi 20 mai, l’Élysée organise la huitième édition de son sommet « Choose France », destiné à convaincre les grandes entreprises d’investir dans l’Hexagone. Trois industriels de la santé – Ipsen, Kenvue et ALK – ont confirmé leur participation à APMnews. Mais les absents sont nombreux dans le secteur pharmaceutique, sur fond de crise de confiance commerciale et de repli stratégique de plusieurs multinationales.
Des droits de douane américains qui plombent la visibilité
La santé, pourtant priorisée par le président Emmanuel Macron, est l’un des secteurs les plus exposés aux secousses internationales. « La santé a été affectée par les mesures prises aux États-Unis, nous aurons des représentants et des annonces d’investissements », a souligné l’entourage de l’Élysée lors d’un point presse, sans dévoiler de détails.
Le durcissement protectionniste impulsé par Donald Trump, avec des droits de douane désormais fixés à 10 % sur la majorité des produits importés (hors médicaments, mais pour combien de temps encore ?), fragilise la dynamique des projets transatlantiques. Des menaces de hausses supplémentaires sur les médicaments planent, poussant plusieurs groupes à réorienter leur stratégie industrielle vers les États-Unis.
Dernier exemple en date : Sanofi, qui a annoncé plus de 20 milliards de dollars d’investissements sur le sol américain d’ici 2030, une décision jugée « inquiétante » par Éric Lombard, ministre de l’économie et de la souveraineté industrielle. Largement commentée dans les cercles économiques, cette annonce renforce l’urgence pour la France d’apporter des garanties de stabilité et de cohérence à ses partenaires industriels.
Participation sélective et désengagement des grands groupes
Malgré la présence confirmée d’Ipsen, Kenvue et ALK, la majorité des laboratoires contactés ont décliné l’invitation ou ne seront pas représentés. Sont notamment absents : Johnson & Johnson, Merck & Co, Eli Lilly, AstraZeneca, Roche, Merck KGaA, Gilead, Amgen ou encore Novo Nordisk – ce dernier avait pourtant annoncé 2,1 milliards d’euros d’investissement en 2023 lors d’une précédente édition.
Le contraste avec l’année dernière est marqué. En 2024, le sommet avait généré 15 milliards d’euros d’investissements, avec la participation active de Pfizer, AstraZeneca, Sanofi, GSK, Novartis, AbbVie, Kenvue, Chiesi et Zambon.
L’édition 2025 se tient dans une conjoncture plus incertaine. Selon le dernier baromètre EY, la France reste numéro un européen pour l’accueil des investissements étrangers – pour la sixième année consécutive – mais les projets pharmaceutiques ont chuté de 42 %.
Versailles mise sur la « créativité », mais les enjeux industriels restent brûlants
Officiellement, le sommet mettra l’accent sur la créativité, le patrimoine, le cinéma, ainsi que sur des thèmes transversaux comme l’intelligence artificielle, la transition énergétique et les métaux critiques. La santé ne figure pas au rang des grandes thématiques publiques de cette édition. L’Élysée assure cependant que des annonces seront faites et que des discussions sectorielles sont prévues en coulisses.
« Les efforts menés ont payé, mais les choses sont fragiles. Il y a une bataille d’attractivité entre l’Europe, la Chine et les États-Unis », prévient un conseiller présidentiel. Et d’ajouter : « Il ne faut pas se comporter comme des herbivores, dans un monde où il y a des carnivores. »
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