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Donald Trump met la pression sur les prix des médicaments en s’inspirant du modèle français
La politique du médicament s’invite à nouveau dans la campagne présidentielle américaine. Selon Les Échos (12 mai 2025), Donald Trump prépare une série d’annonces destinées à contraindre les laboratoires pharmaceutiques à baisser les prix des médicaments pris en charge par l’État fédéral. Objectif assumé : réduire drastiquement les dépenses de santé publique – un passage obligé pour financer la promesse de baisse d’impôts faite aux électeurs.
Jusqu’à 1 000 milliards de dollars de manque à gagner pour l’industrie
La mesure à l’étude ne remet pas en cause le principe de liberté tarifaire en vigueur aux États-Unis pour les médicaments financés par les assureurs privés. En revanche, elle viserait directement les prix négociés dans les deux grands programmes publics de couverture santé : Medicaid (71 millions de bénéficiaires) et Medicare (66 millions). D’après la Fédération américaine de l’industrie pharmaceutique (PhRMA), l’impact pour les laboratoires pourrait atteindre 1 000 milliards de dollars de pertes cumulées sur dix ans.
Un alignement sur les prix européens… et donc français
Le projet de Donald Trump consisterait à imposer aux laboratoires un mécanisme d’indexation sur le prix le plus bas consenti en Europe. Or, la France est connue pour ses négociations tarifaires particulièrement strictes : elle sert souvent de référence basse dans les contrats européens. Si cette logique était appliquée, les prix négociés en France pourraient devenir un plancher pour la tarification des médicaments aux États-Unis.
Ce scénario inquiète les industriels : la tarification française, historiquement inférieure à celle pratiquée aux États-Unis, pourrait devenir un levier de pression pour l’ensemble des marchés mondiaux. En toile de fond, l’effet domino redouté : si Medicaid accède aux prix européens les plus bas, rien n’empêchera les assureurs privés de réclamer les mêmes conditions, provoquant un effondrement des marges pour les firmes exportatrices.
Relocalisation, droits de douane, production : la menace se durcit
Ce bras de fer intervient dans un contexte de hausse des tensions commerciales. La Maison-Blanche continue d’exiger la relocalisation de la production pharmaceutique sur le sol américain. Et la menace de nouveaux droits de douane plane toujours. Pour anticiper ce risque, les laboratoires accélèrent les livraisons : selon Les Échos, Merck MSD a déjà expédié suffisamment de Keytruda, son anticancéreux vedette, pour couvrir la demande américaine sur toute l’année 2025.
Un précédent et un avertissement
Donald Trump avait déjà tenté, sans succès, d’imposer un prix international de référence à Medicare lors de son premier mandat. Cette fois, le contexte budgétaire – et électoral – donne un poids nouveau à ses menaces. En mars, le déficit commercial des États-Unis avec l’Irlande (où de nombreux laboratoires ont localisé leur production) a atteint un niveau record, à 29 milliards de dollars, dont 28 milliards liés à des importations de médicaments. Une situation dénoncée comme « provocante » par l’entourage du président.
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