Prêcher dans le désert

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Publié le 4 mars 2017
Par Laurent Lefort
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Croustillant. « Il existe en France un formidable consensus sur l’importance de la question des déserts médicaux et, plus globalement, de la répartition des médecins sur notre territoire », analysent les auteurs du Baromètre santé 360° d’Odoxa*. Les médecins sont d’ailleurs 83 % à dire que leur répartition actuelle sur le territoire ne tient pas assez compte des besoins des patients. Bon diagnostic. Y’a donc plus qu’à traiter. Conclusion logique pour les Français (81 %), comme pour les directeurs d’hôpitaux (87 %) : l’intervention des pouvoirs publics pour réguler la répartition des médecins libéraux. Logique… sauf pour les médecins (56 % s’y opposent), les mêmes qui reconnaissent le problème. A priori, 7 sur 10 refuseraient toujours de s’installer en zones rurales ou en banlieue. On fait quoi alors ? N’obliger personne surtout. Continuer sur les « incitations positives ». Pour quel retour jusqu’à présent ? De toute façon, dès que les mesures visant à favoriser l’installation en zones démédicalisées « impliquent des efforts ou des sacrifices, cela ne passe plus ». Mais pour préserver l’immobilisme des uns, les efforts et sacrifices, il faut bien que d’autres (patients, pharmaciens ou communes) les encaissent. Avant de trouver le juste milieu. Juste, vous avez dit juste ?

* 7e vague sur la place de la santé dans la campagne présidentielle, réalisée du 3 janvier au 20 février 2017 auprès de 1 001 Français, 3 046 Européens, 428 médecins et 190 directeurs d’hôpitaux.

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