Pharmacies fermées, rues bloquées : les 4 dates de septembre qui peuvent faire vaciller le gouvernement Bayrou

La rentrée politique de François Bayrou s’annonce sous tension maximale. En présentant au cœur de l’été un plan d’économies de 44 milliards d’euros, le Premier ministre a mis le feu aux poudres dans des secteurs déjà fragilisés.
Salaires, conditions de travail, réformes jugées brutales, coupes budgétaires : l’exécutif affronte une contestation multiple et hétérogène. L’enjeu dépasse chaque profession prise isolément. C’est l’addition des colères sociales, étalées tout au long du mois de septembre, qui pourrait transformer le malaise en véritable bras de fer national.

2 septembre : l’énergie allume la mèche

La Fédération nationale des mines et de l’énergie-CGT ouvre les hostilités. Les salariés de l’électricité et du gaz sont appelés à la grève.
Au cœur des revendications : une grille salariale « plus juste et plus cohérente », des recrutements renforcés et un mécanisme pour compenser les écarts de prix entre métropole et outre-mer.
Le ton est donné : « On ne se mobilise plus seulement pour résister, mais pour gagner », martèle la fédération.

5 septembre : les taxis menacent d’un blocage national

Deux jours plus tard, les taxis prennent le relais. Leur cible : la réforme du transport sanitaire, qui doit générer 300 millions d’euros d’économies en deux ans.
Parmi les mesures : une tarification nationale, la fin du remboursement des retours à vide et l’incitation à la mutualisation des trajets. Des changements qui pourraient réduire de 30 % le chiffre d’affaires de la profession, selon la Fédération nationale du taxi.
À Paris, les chauffeurs prévoient de se rassembler sur les Champs-Élysées, mais aussi de cibler les aéroports, gares et dépôts de carburant.

10 septembre : « Bloquons tout » et les cheminots

Le 10 septembre concentre deux foyers de contestation majeurs.
D’abord, le mouvement citoyen « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux, qui appelle à une paralysie nationale contre la politique budgétaire de Bayrou et la suppression de deux jours fériés. Ses contours restent flous, mais il agrège une mosaïque de colères : souverainistes, écologistes, insoumis, anciens gilets jaunes.
Ensuite, les cheminots. Sud Rail a appelé à « tout bloquer dans le ferroviaire ». « Une journée ne suffira pas », prévient Julien Troccaz, secrétaire fédéral du syndicat. Les militants préparent un mouvement prolongé, dénonçant un « violent plan d’austérité contre les services publics ».

18 septembre : pharmacies closes, colère intacte

C’est l’une des mobilisations les plus sensibles pour l’exécutif.
« La trahison est actée, la colère des pharmaciens n’en est que décuplée », a écrit l’intersyndicale. Après une première grève le 16 août, les officines fermeront à nouveau leurs portes le 18 septembre.
En cause : l’arrêté du 1er septembre qui abaisse de 40 % à 30 % le plafond des remises commerciales sur les génériques. Un coup de rabot brutal sur les marges, alors que le gouvernement vise 500 millions d’euros d’économies sur le médicament dans un plan santé global de 1,7 milliard.
Les syndicats préviennent déjà : fermetures tous les samedis à compter du 27 septembre et rassemblements devant le Parlement. L’intersyndicale promet de « jeter toutes ses forces dans la bataille ».