Pénuries de médicaments : un honoraire pour les pharmaciens ?

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Pénuries de médicaments : un honoraire pour les pharmaciens ?

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Publié le 10 octobre 2025
Par Sana Guessous
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Rémunérer les pharmaciens pour le temps conséquent qu’ils consacrent à la gestion des ruptures d’approvisionnement : l’idée, avancée lors de la conférence organisée mardi 30 septembre par l’URPS Pharmacien Paca, fait sens pour les syndicats. Ils pourraient la soumettre à l’Assurance maladie si un nouveau chantier conventionnel s’ouvre dans les prochains mois.

6 heures et 40 minutes : c’est, pour les équipes officinales, le temps moyen passé à gérer les tensions et ruptures d’approvisionnement en médicaments. « Du temps bénévole, qui n’est ni reconnu ni valorisé », déplore Félicia Ferrara, présidente de la branche pharmacien de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca). Pour la pharmacienne, ce service rendu aux patients, comme toutes les autres interventions pharmaceutiques, « est censé être rémunéré par la marge officinale. Mais à l’heure où celle-ci ne cesse d’être rognée, il est plus que temps de reconnaître et de rémunérer ce travail à sa juste valeur. »

Un suivi étroit, non reconnu

Le rôle du pharmacien dans la gestion des pénuries ne se résume pas à trouver le médicament manquant ou une alternative thérapeutique. Outre la maîtrise des stocks et une coordination étroite avec les grossistes pour anticiper au mieux les ruptures, « nous devons rassurer des patients angoissés, les accompagner mais aussi suivre l’observance des traitements. C’est notre rôle et notre devoir. Il est crucial de nous donner les moyens de le faire correctement et sereinement », poursuit Félicia Ferrara.

Une proposition d’honoraire dans un futur avenant 2

Le Premier ministre Sébastien Lecornu  aouvert une mission explorant les moyens de pérenniser l’économie des pharmacies, les syndicats sont favorables à la négociation de nouveaux honoraires de dispensation. Objectif : valoriser les diverses interventions pharmaceutiques effectuées gracieusement au quotidien. Un honoraire de gestion des ruptures d’approvisionnement pourrait faire partie des propositions que la profession compte soumettre à l’Assurance maladie, si le gouvernement ordonne d’ici trois mois l’ouverture d’un avenant conventionnel.

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