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Nutrition clinique orale : les prix sous pression jusqu’en 2027
Le couperet est tombé : les prix de cession et les tarifs limites de vente (PLV) de 33 produits de nutrition clinique orale vont être abaissés progressivement sur trois ans. Publié au Journal officiel du samedi 17 mai, l’avis du Comité économique des produits de santé (CEPS) acte un calendrier inédit en trois temps : 1er juin 2025, 1er juin 2026 et 1er juin 2027. L’impact cumulé des baisses atteindra environ – 5 % sur les prix de cession et – 4,5 % sur les PLV.
Un calendrier révisé en l’absence d’accord global
Initialement, le projet d’avis, dévoilé le 30 janvier 2025, prévoyait deux étapes de baisse dès mars 2025 et mars 2026. Le recul du premier palier de baisse au 1er juin 2025 – soit près de trois mois plus tard – et l’introduction d’une troisième phase en 2027 traduisent une inflexion du CEPS, mais sans remise en cause du niveau final des diminutions. Dans certains cas, l’écart avec le projet initial se limite à un centime.
Ce compromis a été trouvé uniquement avec l’ENC, l’organisation professionnelle représentant les entreprises de la nutrition clinique. À l’inverse, aucune entente n’a pu être conclue avec les acteurs de la distribution. La Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO) et l’Union nationale des prestataires de dispositifs médicaux (UNPDM) n’ont pas signé l’accord.
Des marges fragilisées pour les officines et les répartiteurs
Ce désaccord est symptomatique des tensions persistantes autour du financement de la chaîne de distribution des produits de santé, notamment pour les références à faible valeur unitaire. Selon l’avis publié, les prix de cession unitaires finaux varieront de 1,10 € à 12,62 €, tandis que les PLV iront de 2,63 € à 14,78 €. Autant de montants qui pèsent sur les marges des officines et des grossistes-répartiteurs, déjà mis à mal par les coûts logistiques croissants et les exigences de traçabilité.
Le segment de la nutrition clinique orale, qui s’adresse à des patients souvent âgés, dénutris ou en perte d’autonomie, représente un marché de niche mais essentiel, pris en charge dans le cadre de la protection sociale. La baisse programmée des prix interroge donc sur la soutenabilité économique de la dispensation, en particulier dans les zones sous-denses, où l’accessibilité à ces produits dépend largement du tissu officinal.
Une logique budgétaire assumée
Cette mesure s’inscrit dans la stratégie de régulation des dépenses de l’Assurance maladie. En ciblant un segment dont les volumes sont maîtrisés et la pression concurrentielle forte, le CEPS poursuit sa politique d’écrêtement des prix sur les produits de santé pris en charge, sans mettre en péril, selon lui, la couverture des besoins des patients.
Mais pour les syndicats de pharmaciens, la répétition de ces baisses sans contreparties économiques claires accentue la précarisation de certaines missions de dispensation.
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