Mobilisation : « Le parcours de soin de très nombreux patients est mis en péril »

En Bretagne, où 83 % des pharmacies sont fermées, les officinaux se sont donnés rendez-vous à Rennes (Ille-et-Vilaine). Les officines y affichent un taux de fermeture record de 100 %. Le rassemblement, tenu à 9h30 sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, prévoyait d’accueillir quelque 500 manifestants venus des quatre départements de la région. « Nous avons finalement été plus de 700 à manifester dans une ambiance chaleureuse pendant près de deux heures, couronnées d’un lâcher de ballons verts », se réjouit Marie-Christine Le Quellec, co-présidente de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) en Ille-et-Vilaine. Les grévistes, qui ont reçu la visite de députés et d’attachés parlementaires de tous bords, ont scandé leur refus de l’arrêté du 4 août, mais pas seulement : « Il y a des chiffres parlants qu’il nous faut marteler : depuis 2020, la Bretagne a perdu 83 pharmacies. Sans officines de proximité, c’est tout le parcours de soin de très nombreux patients qui est mis en péril », redoute la pharmacienne.

Une détermination qui ne faiblira pas

En Normandie, c’est à Caen dans le Calvados que les officinaux de cinq départements se sont rassemblés à 14h30. Le défilé, partant de la place du 36^e Régiment d’infanterie et sillonnant les rues emblématiques du centre-ville, comptait quelque 300 manifestants. Ici comme partout en France, la colère des pharmaciens est grande : 90 % des officines du Calvados sont fermées ainsi que 80 % dans l’Orne. En Seine-Maritime, le taux de fermeture est de 97 %. « Au Havre où j’exerce, il n’y a pas une seule pharmacie d’ouverte. Notre message pour l’État est clair : si l’arrêté de plafonnement des remises n’est pas retiré ou suspendu d’ici un mois, nous recommencerons », prévient Elise Palfray, co-présidente de la FSPF en Seine-Maritime. 

Halte aux pharmacies « sacrifiées »

De nombreux cortèges ont défilé dans les principales villes de l’ouest. Certains ont été particulièrement inventifs : à Angers (Maine-et-Loire), une « marche funèbre et silencieuse » a eu lieu entre le siège de la CPAM et la préfecture. Quelque 200 pharmaciens, préparateurs et étudiants ont suivi un cercueil estampillé d’une croix verte, pour dénoncer « le sacrifice des pharmacies indépendantes », piliers de l’accès aux soins.