Maillage officinal : 3 chiffres-clés sur la situation en Auvergne-Rhône-Alpes

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Maillage officinal : 3 chiffres-clés sur la situation en Auvergne-Rhône-Alpes

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Publié le 24 juin 2025
Par Matthieu Vandendriessche
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L’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes a réalisé une étude approfondie sur les fermetures d’officines. Une accélération de ce phénomène s’est produite au cours des dernières années, montrant la fragilité croissante du maillage pharmaceutique dans cette région.

« L’évolution de la situation met en évidence une fragilité croissante du maillage officinal et la nécessité d’un suivi attentif pour éviter de nouvelles fermetures », souligne Olivier Rozaire, président de l’URPS Pharmaciens en Auvergne-Rhône-Alpes, qui a mené une étude sur l’accès aux officines avec l’Observatoire régional de la santé.

48 communes supplémentaires sans pharmacie

Entre 2008 et 2024, 48 communes ont perdu l’intégralité de leurs officines en Auvergne-Rhône-Alpes. Un phénomène qui s’est amplifié au fil des années. Entre 2017 et 2024, ce sont ainsi 36 communes qui ont perdu leur dernière pharmacie. À ce jour, dans la région, près d’un millier de communes disposent encore d’au moins une pharmacie. À titre de comparaison, à l’échelle nationale, 317 communes ont perdu toutes leurs pharmacies entre 2008 et 2024, dont 239 sur la période allant de 2017 à 2024. La région Auvergne Rhône-Alpes se distingue par le plus grand nombre de communes qui disposaient d’au moins une pharmacie en 2008 et qui n’en ont plus en 2024.

81 pharmacies dites essentielles

L’étude a identifié 81 « pharmacies essentielles » dans les 12 départements de la région. Selon les critères pour la caractériser, la pharmacie essentielle est unique dans sa commune et marquée par une faible présence de médecins généralistes. Elle est gérée par un seul pharmacien et son chiffre d’affaires annuel est inférieur à 1,3 million d’euros. Cette pharmacie se situe à un temps de trajet de plus de 10 minutes d’autres officines.

53 officines dites fragiles

L’étude qualitative sur les officines essentielles a consisté à collecter des données sociodémographiques sur la population de pharmaciens titulaires, le tissu économique environnant et la démographie médicale. Les titulaires concernés ont été interrogés sur la pérennité de leur entreprise. Au final, 53 officines ont été identifiées comme fragiles. La Savoie, le Cantal, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme sont les départements les plus à risque. Suite à la disparition des pharmacies fragiles, 70 000 personnes supplémentaires se trouveraient à plus de 10 minutes d’une officine, soit 4,5 % de la population régionale.

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