Le titulaire illkirchois et la ministre

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Publié le 8 mai 2010
Par Laurent Lefort
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La ministre de la Santé est allée, le 15 avril dernier, à la rencontre de représentants alsaciens des professions médicales. A cette occasion, Daniel Muller l’a reçue dans l’officine d’Illkirch-Graffenstaden qu’il dirige en association avec Dominique Bobbe. Une occasion toute trouvée pour évoquer les sujets qui préoccupent. « Je n’ai pas hésité à rappeler à Roselyne Bachelot que le métier ne se limitait plus à vendre du paracétamol, raconte le cotitulaire. J’ai essayé de la convaincre que les pharmaciens étaient tout à fait compétents dans la préparation des doses à administrer, la mise en œuvre et le suivi de la traçabilité et, plus généralement, la délivrance des médicaments en EHPAD. »

Côté métier, « du retard à l’allumage »

Or, d’après Daniel Muller, Roselyne Bachelot a plutôt à l’esprit que tout cela est très compliqué et qu’il est opportun d’envisager des pharmacies à usage intérieur. « Ce qui est inadmissible !, affirme-t-il. Bref, arrêtons un peu de donner l’image de pleurnichards. Le gouvernement ne lâchera rien si chacun ne montre pas sa capacité et sa volonté à prendre les choses en main. »

Si Daniel Muller semble avoir réussi a faire passer son message sur ce point, d’après lui la ministre est déterminée à concrétiser la vente des médicaments sur Internet. « Cela m’inquiète, ajoute-t-il. On sent très nettement la volonté d’être en conformité avec l’Europe. Les ventes de parapharmacie sur Internet sont déjà peu concluantes, alors à qui cela profitera-t-il ? Plus sûrement à Google et à La Poste… »

Finalement, pour Daniel Muller, seul le contenu du métier peut sauver la profession. « Mais, de ce côté-là, on a un retard à l’allumage », conclut-il.

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