Le jeu de la vérité

« La vérité sur les comptes, c’est la base de la confiance », assène Gilles Carrez, sur Europe 1, le 26 juin au matin. La droite, à laquelle le président de la commission des Finances de l’Assemblée appartient, mène une attaque en règle contre le déficit des finances publiques qu’elle estime à 80 milliards d’euros contre 61,5 inscrits dans la loi de finances 2013. Un « petit » dérapage de 20 milliards.

La « vérité sur les comptes », c’est aussi la question qui se pose avec l’étude de la députée européenne Michèle Rivasi sur le coût des médicaments en France. Les chiffres avancés par le groupe de travail, auquel a participé un pharmacien, laissent perplexe. Un seul exemple : 33 milliards d’euros de dépenses relatives aux médicaments remboursables dans le camp de Michèle Rivasi, 23 milliards pour le Leem. Une « petite » différence de 10 milliards.

Qu’ont-ils en commun, ces deux exemples ? Tout aussi différents qu’ils soient, ils traduisent une même et incompréhensible difficulté (typiquement française ?) à fournir des données chiffrées irréfutables.

Pour autant, je ne suis pas certain qu’une énième étude triturant des chiffres de remboursement dans tous les sens ait une quelconque utilité. Sauf à faire planer une menace récurrente de lynchage économique du secteur de la pharmacie. Un petit jeu dont personne ne se tirera à bon compte.