La HAS entre dans l’âge adulte

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Publié le 7 mai 2011
Par Matthieu Vandendriessche
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Jean-Luc Harousseau ne mâche pas ses mots. Professeur en hématologie, il est arrivé il y a trois mois à la tête de la Haute Autorité de santé (HAS), en pleine tourmente liée à Mediator. « A chaque nouvelle crise, on veut défaire le système mis en place lors de la crise précédente », constatait mardi 3 mai le nouveau patron de la HAS, lors d’une conférence à l’université Paris-Dauphine. Selon lui, chacun doit rester à sa place, et notamment l’Afssaps (Agen­ce française de sécurité sanitaire des produits de santé). « Ce n’est pas parce qu’elle a failli qu’il faut punir la HAS ! Tout rassembler dans une seule grande agence du médicament, j’y suis totalement opposé », estime le Pr Harousseau. Critique, il l’est aussi envers sa propre institution.

La fin du service médical rendu

« La HAS a une notoriété, une crédibilité, mais elle doit corriger ses erreurs de jeunesse. Elle est parfois un peu lente, seule dans son coin. Et son fonctionnement peut paraître un peu opaque », reconnaît son président. Et les recommandations édictées sont souvent difficiles à appréhender. Comme les notions de SMR et d’ASMR, qui doivent être supprimées. « La commission de transparence porte mal son nom. On devrait dire commission d’intérêt ou d’avantage thérapeutique, sur la base de critères uniques et reproductibles », propose le Pr Harousseau. Exigeant « plus de transversalités » de ses services, il veut rapprocher plus encore les réflexions sur l’évaluation thérapeutique et les considérations économiques qui lui sont liées. Des décisions seront prises au terme de l’été.

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