Fraudes, gaspillage et paracétamol dans le viseur du ministère de la Santé

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Fraudes, gaspillage et paracétamol dans le viseur du ministère de la Santé

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Publié le 20 juin 2025 | modifié le 22 juin 2025
Par Elisabeth Duverney-Prêt
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Lors de sa prise de parole au 44e Congrès de la Mutualité Française, la ministre de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine Vautrin a réaffirmé la volonté du gouvernement de lutter contre la fraude. Elle a annoncé la limitation de certaines délivrances dont le paracétamol et la responsabilisation financière des patients. Des orientations qui impacteront les pharmaciens.

De passage à Agen pour le 44e Congrès de la Mutualité Française, le 19 juin, la ministre de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine Vautrin a réaffirmé sa priorité à la lutter contre les fraudes sociales. Son objectif : remettre la main sur les 13 milliards d’euros de manque à gagner. Un gisement colossal identifié par le Haut Conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS).

Parmi les premières mesures annoncées : la sécurisation de la carte Vitale, destinée à garantir l’identité des assurés, mais aussi le renforcement des contrôles sur certaines pratiques professionnelles suspectes. En 2024, 62 millions d’euros de fraude ont concerné les pharmaciens, principalement liées à des prestations fictives et des facturations multiples, mais aussi des fraudes à la prescription. Les annonces de la ministre font craindre une nouvelle salve d’indus…

Antalgiques de palier 1

La ministre a également annoncé vouloir lutter contre les prescriptions inutiles et les actes redondants. Dans sa ligne de mire,les ordonnances trop généreuses de paracétamol, responsables de gaspillages et de surconsommation. Une déclaration qui vient confirmer les craintes des syndicats quant à la limitation à deux boîtes de la primodélivrance des antalgiques de palier 1. En mai dernier, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) pointait du doigt « les complexifications administratives qui s’enchaînent et deviennent insupportables ». Quant à Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), il avait fermement exprimé son opposition à cette mesure. Le projet de décret n’était alors qu’en phase de concertation, il semble avoir bien avancé. 

Déremboursements

Pour aller dans le sens d’une limitation de la consommation de médicaments, la ministre de la Santé a enfin expliqué qu’elle souhaite « des patients mieux informés, plus conscients du coût réel de la santé ». Une perspective à laquelle l’Assurance maladie songe sérieusement et qui a fait l’objet de plusieurs annonces ces dernières semaines entre limitation des prises en charge des maladies chroniques et déremboursement de certains médicaments.

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