Fermetures des pharmacies : le panorama régional de la mobilisation du 16 août

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Fermetures des pharmacies : le panorama régional de la mobilisation du 16 août

Publié le 19 août 2025 | modifié le 22 août 2025
Par Elisabeth Duverney-Prêt

L’appel à la fermeture des officines pour protester contre l’abaissement du plafond des remises génériques, samedi 16 août, a été largement suivi. Parmi les régions les plus mobilisées : la Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) et la Bretagne. Tour d’horizon du mouvement.

L’Union des syndicats de pharmacies d’officine (USPO) l’avait annoncé : 92 % des pharmacies étaient prêtes à fermer, samedi 16 août, afin de protester contre l’arrêté fixant les plafonds des remises à 30 % pour les médicaments génériques et à 15 % pour les médicaments biosimilaires. « Alors que certains doutaient, la réalité a parlé : la fermeture massive des pharmacies ce samedi a été un succès indéniable », souligne Pierre-Olivier Variot, le président de l’USPO. Difficile pourtant d’obtenir des chiffres précis « pour la simple et bonne raison que ce mouvement n’était pas une grève. Nous n’avons pas appelé les pharmaciens à se déclarer. Les informations que nous avons sont liées aux grossistes qui ont indiqué où ils n’avaient pas livré », continue le responsable syndical.

Même dans les régions touristiques ?

Parmi les régions les plus mobilisées, la Paca et la Bretagne se sont démarquées. Le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et la Nouvelle-Aquitaine également. En Normandie, en revanche, le mouvement a été peu suivi, à l’image d’autres régions touristiques. « Dans les zones côtières et balnéaires, les officines sont restées majoritairement ouvertes. C’est la période de l’année où elles font leur chiffre d’affaires, c’était donc difficile de suivre le mouvement. On ne peut pas leur en vouloir. Mais toutes se sont dites solidaires », souligne Alain Grollaud, président de Federgy, la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies.

« Dans le Sud, du côté de Toulon et de Sainte-Marie-la-Mer, les officines étaient effectivement peu fermées. En revanche, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône se sont particulièrement mobilisés », confirme Pierre-Olivier Variot. Et de poursuivre : « La couverture médiatique nationale et régionale a été exceptionnelle, l’écho politique réel, et l’opinion publique a découvert le désespoir d’un réseau de proximité. » C’était là tout l’objectif de cette journée de mobilisation.

Déjà les préparatifs

La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) n’avait pas officiellement appelé à se joindre au mouvement, mais à poursuivre la grève des gardes et de la permanence des soins. « Neuf pharmacies sur dix ont suivi notre appel. C’est une mobilisation historique », souligne son président Philippe Besset.

Désormais place aux préparatifs de la réunion intersyndicale, prévue mercredi 3 septembre prochain. Il s’agira de discuter des nouvelles actions, notamment de la mobilisation du 18 septembre, « qui devra démontrer non seulement notre capacité à nous faire entendre, mais aussi à peser dans le rapport de force avant le PLFSS », explique Pierre-Olivier Variot, qui appelle massivement les pharmaciens à relayer la pétition de soutien mise en ligne par la profession.

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En attendant, les syndicats ont déclaré étudier le dépôt de recours devant le Conseil d’État afin d’obtenir l’annulation de l’arrêté fixant les plafonds de remises. L’USPO souhaite également démontrer le caractère inconstitutionnel de cet arrêté devant le Conseil constitutionnel. Enfin, le combat sera mené devant l’Assemblée nationale et le Sénat, dès la reprise des travaux parlementaires, mi-septembre.