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© Getty Images/iStockphoto
Fake news en santé : des conseils pratiques pour les désamorcer au comptoir
La crise du Covid-19 n’a fait qu’amplifier un phénomène qui avait déjà pris racine sur internet et les réseaux sociaux : près de la moitié des fake news, ou fausses informations, touchent à la santé. Cette thématique a été abordée lors d’un colloque organisé le 1er avril par le Lab Médicament et Société, laboratoire d’idées des Entreprises du médicament (Leem).
La présente période est source d’incertitudes et donc d’interrogations légitimes mais aussi de croyances collectives et de rumeurs allant jusqu’à l’affirmation de théories du complot (lire notre enquête ici). Selon un sondage mené par Le Moniteur des pharmacies*, la quasi-totalité des patients semblent croire aux rumeurs et aux fausses informations sur la santé. En retour, pour leur immense majorité, les officinaux tentent de rétablir l’exactitude des faits.
Comment procéder ?
« Les gens visionnent un documentaire ou entendent un commentaire journalistique et en font une interprétation éloignée de la réalité, témoigne Anthony Mascle, étudiant en 6e année de pharmacie à Bordeaux (Gironde) et ancien président de l’Anepf (Association nationale des étudiants en pharmacie de France). La première étape est d’écouter plutôt que d’argumenter immédiatement sur la base de ce qui peut avoir été compris. »
Il s’agit ensuite de tenter de rétablir la vérité sans entrer en confrontation. Une solution efficace (et chronophage) est de procéder avec le patient à un fact checking – ou vérification des faits.
Anthony Mascle a constaté une évolution : « Aujourd’hui, les patients ont eux-mêmes conscience qu’ils sont dans un registre complotiste. Il peut y avoir une libération de la parole sur des sujets qu’on ne maîtrise pas toujours : les traitements du Covid, l’efficacité des confinements et des mesures sanitaires. Cela peut aller jusqu’à des questions plus générales comme la politique et l’état de la démocratie en France ».
Dans tous les cas, estime le futur diplômé, « il faut profiter de chaque occasion pour tenter d’aller à l’encontre de ces fausses certitudes. On ne doit pas les laisser passer sous prétexte de devoir s’opposer à un client. Cela n’aboutit pas toujours mais parfois, elles commencent à se fracturer. »
Vers quelles sources se tourner ?
La base de données publique des médicaments est librement accessible en ligne. Au plan professionnel, les sociétés savantes émettent régulièrement des recommandations. « Ce sont des collectifs qui s’inscrivent dans un temps long et qui confrontent leurs points de vue. » A consulter, également, le site élaboré par le service public de l’information en santé santé.fr, dont les contenus sont aussi poussés en direction des réseaux sociaux.
*Sondage mené auprès d’officines du 22 janvier au 5 mars 2021. Sur la base de 166 réponses.
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